Pour que les temps « faibles » de nos classes ne soient pas des temps faiblement pédagogiques, il nous appartient de connaître ce qui peut permettre que ces temps deviennent des temps forts en apprentissage et autonomisation. 

En notre absence, les élèves apprennent, encore faut-il que l'environnement dans lequel ils naviguent soit suffisamment balisé et structuré. 

Poser le cadre théorique de l'apprentissage de l'autonomie en contexte scolaire en partant de la pédagogie des temps « faibles »

La pédagogie des temps faibles s'appuie sur la théorie de l'activité. Théorie née des théoriciens soviétiques du début de XXème siècle, ces théories s'intéressent à l'activité humaine dans un contexte social identifié et en général liée au monde du travail ou de l'apprentissage. Elles étudient d'un point de vue psychologie les activités humaines et met l'accent sur les facteurs sociaux et les interactions entre les sujets et avec leur environnement.

La théorie de l’activité comprend cinq principes (source):

• la structuration de l’activité, dirigée par un motif que le sujet désigne pour un ensemble d’actions ;
• l’activité est orientée par les objets ;
• l’activité externe peut être dissociée de l’activité interne de l’esprit ;
• l'activité nécessite la création et la transformation d’objets de médiation entre l’externe et l’interne ;
• et enfin l'activité implique le développement de pratiques socialement organisées.

On voit par cette définition combien cette théorie peut trouver sa place dans l'univers de la classe et notamment dans l'apprentissage de l'autonomie. De par l'organisation de la forme scolaire, l'enseignant·e ne peut être disponible tout le temps et les élèves sont donc contraints de mobiliser des ressources autres que l'enseignant·e.

Pour que ce temps d'autonomie soit un temps de réel apprentissage, l'élève devra lever deux obstacles :

• l'obstacle didactique qui fait que l'élève ne sait pas quoi faire et comment le faire ;
• l'obstacle pédagogique qui fait que l'élève ne fait pas ce qu'il a à faire pour un tas de raisons : sollicitations des camarades, organisation matérielle…

Ainsi pour que l'on accorde aux  temps « faibles » de la classe un véritable statut pédagogique, il conviendrait d'organiser la classe de telle manière que cette organisation relaie l'enseignant·e non disponible (outils, règles, activités, interactions…) pour que les élèves aient suffisamment d'outils psychologiques, matériels pour agir par eux-mêmes. Il conviendrait aussi de redéfinir la place de l'enseignant·e pour que son « absence » devienne un outil à part entière d'autonomisation de ses élèves. L'enjeu ici étant que l'absence soit une absence outillée pour les élèves.

Installer les conditions favorables à l'autonomisation, en respecter les critères pour construire des dispositifs pédagogiques 

La ressource proposée est la présentation d'une étude menée en grande section de maternelle. Une étude qui permet :

• de découvrir une taxonomie des comportements d'élèves en situation d'apprentissage qui donne par sa présentation des pistes de remédiation et d'organisation pédagogique ;
• de clarifier les conditions favorables à l'autonomisation des élèves : règles et cadre, activités, interactions ;
• et enfin de prendre en compte dans nos ajustements les critères de l'autonomie scolaire : engagement/persévérance, affirmation de soi, identification des enjeux didactiques, exigence/achèvement.

En conclusion, une ressource certes dense mais qui permet de structurer sa proposition pédagogique. Proposée pour la maternelle de nombreux enseignements seront utiles pour les autres niveaux.