Personnaliser vos contenus
Le contexte actuel de confinement et continuité pédagogique nous oblige à revoir entièrement notre façon d’enseigner et de transmettre. Différents outils sont à notre disposition pour nous aider dans cette tâche. Malgré cela, il peut être parfois compliqué de se lancer surtout avec nos élèves de cycle 2 qui ont besoin de leurs parents pour utiliser l’outil informatique. J’ai dû expérimenter une classe virtuelle avec ma classe de CP, dans un quartier où les équipements informatiques sont peu présents dans les familles.
Après une semaine de travail par échange de coups de fils et de mails, il était nécessaire pour moi de faire le point avec les élèves pour savoir si ces méthodes étaient efficaces pour eux. Une collègue m’avait parlé de sa volonté de faire une classe virtuelle avec sa classe et j’ai également eu connaissance, notamment sur les réseaux sociaux et par les médias, de cette possibilité d’échanges. Il me fallait encore me renseigner sur les différentes plateformes et façons de faire. Effectivement, il était pour moi important d’utiliser une plateforme officielle et reconnue par l’Éducation Nationale pour éviter tout problème. Le site de “Ma classe à la maison” du CNED m’a paru le plus approprié.
Il a fallu tout d’abord m’inscrire sur la plateforme, ce qui a été plutôt rapide, au bout d’une semaine de continuité pédagogique. L’onglet “Classe virtuelle” est facilement accessible sur la page d’accueil. Deux liens vous sont alors délivrés : le premier pour le modérateur, donc pour vous. Le second sera à donner à vos élèves pour qu’ils puissent vous rejoindre.
Avant de leur proposer ce lien, j’ai testé la classe virtuelle seule puis avec une collègue. Nous avons alors pu voir les différentes modalités de travail, les modalités de partage et la possibilité d’y inclure des documents Powerpoint ou PDF. La prise en main nous a semblé assez facile, les paramètres sont très vite accessibles et compréhensibles. Nous avons testé l’accessibilité de la plateforme sur téléphone et tablette, prenant en compte les difficultés d’équipements de certaines familles.
Une fois que tout était clair, j’ai proposé aux parents de se retrouver un après-midi avec leurs enfants pour travailler un peu en collectif. J’ai eu 4 réponses positives. Je leur ai alors transmis un petit tutoriel sous format PDF, accompagné de plusieurs photos pour guider chaque famille, même celles peu à l’aise avec le français écrit. Il explique comment arriver sur la plateforme et activer caméra et micro. Tout le monde a réussi à se connecter en temps et en heure sans difficulté apparente.
En amont, j’ai planifié ma classe virtuelle pour avoir un fil conducteur et une logique dans le déroulement. Nous avons commencé par une petite discussion où chacun a pu s’exprimer et raconter aux autres (enfants comme adultes) comment il allait et ce qu’il faisait à la maison pendant cette période de confinement et de continuité pédagogique.
Ensuite nous avons travaillé sur plusieurs petits exercices de révision. En lecture, j’ai proposé un document PDF à mes élèves de cycle 2 et chacun a pu lire un paragraphe et écouter ses camarades en faire autant comme lorsque nous sommes en classe.
Puis les élèves, munis d’une ardoise ou d’une feuille ont écrit quelques mots sous la dictée avec un enthousiasme rarement vu en classe. Chacun s’est appliqué et à montrer qu’il se souvenait de ce que nous faisions ensemble il y a encore quelques semaines de cela.
Pour finir, j’ai proposé aux élèves un travail à l’oral sur les dizaines et les unités. Après un bilan de la séance, les parents en ont profité pour poser toutes les questions qui pouvaient les tracasser, comme la date de la reprise officielle ou encore le temps que devaient passer leurs enfants à travailler par jour.
La classe virtuelle a eu plusieurs effets positifs tant pour moi que pour les élèves et les parents :
Un des éléments qui m’a paru assez complexe à gérer est la présence constante des parents qui veulent bien faire et aider leur enfant. Il faut réussir à leur expliquer qu’ils sont là pour aider surtout dans la prise en main de l’outil informatique et que pour le reste, les enfants sont totalement capables de se débrouiller seuls, en autonomie.
Il est également important de se donner des règles simples au tout début de la classe virtuelle. La principale pour moi concerne la prise de parole : on se manifeste en levant la main si on veut parler. D’ailleurs la plateforme du CNED est équipée d’un bouton qui permet cette action en ligne, ce qui peut être très pratique.
Il faut aussi bien penser sa séance pour éviter que chacun ne passe 10 minutes à raconter sa séance de dessin du matin par exemple. Structurer, comme en classe, est une clé de la réussite.
Pour finir, faites attention au nombre d’enfants que vous invitez à chaque séance. Plus de 4 enfants, pour les petits, me paraît ingérable, notamment pour la prise de parole. La classe virtuelle demande beaucoup d’attention et de concentration pour le professeur et si vous devez gérer 10 élèves à la fois ainsi que leurs parents, cela vous procurera sûrement frustration et migraine alors que cela est censé être un moment où l’on se retrouve sereinement.
Cette première classe virtuelle a été un véritable succès dans mon cas et a permis à tous de se motiver de nouveau pour le travail. Cela peut paraître complexe à mettre en place mais il ne faut pas hésiter à se lancer. Les modalités sont différentes, le travail mené ne peut être le même qu’en classe mais le lien sera toujours présent et les contraintes informatiques sont vraiment très limitées.
Elodie, PE depuis 8 ans, passionnée par les trouvailles pédagogiques à partager !
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