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3 raisons d'aller voir le film "Être Prof" réalisé par Émilie Thérond

Fanny Leblond
28 septembre 2022 11:57
3 mn

Être Prof, le film d’Émilie Thérond, sortira en salles le mercredi 5 octobre. Il dresse le portrait de trois enseignantes du Burkina Faso, de Sibérie et du Bangladesh.  

Dans notre quotidien, notre vie de prof tête dans le guidon, rythmée d'emplois du temps, de projets, d’élèves, de familles, de réunions, de décisions, de choix pédagogiques, de recherche d’un mieux-vivre l’école, on ressent parfois une lassitude, au point de perdre le sens de ce qui fait le cœur du métier. Cela réveille l'envie d’enseigner autrement, de changer la donne.

Au détour d’un film survient cette rencontre exceptionnelle : ces trois femmes, Sandrine, Svetlana et Taslima, qui portent en elles tout ce qui fait l’éducation, les valeurs qui sont le ferment de notre vocation. Leur mission ? Changer le destin des enfants qui leur sont confiés. Rien que ça !

« Bataille après bataille, ces femmes façonnent le monde. Chacune de leurs victoires est une promesse de liberté pour les enfants. » 

Quatre enseignantes, du primaire au lycée, Fanny, Hélène, Isabelle et Marguerite, partagent les raisons pour lesquelles ce film les a émues, touchées, intéressées et comment ce documentaire, « déclaration d’amour aux enseignants du monde entier », peut bouleverser aussi notre quotidien de prof et la vie de nos élèves. 

1. Redécouvrir l’école par un ailleurs, un autrement 

Être prof, en France en 2022, c’est avoir une salle de classe à disposition, du mobilier, des budgets pédagogiques, des collègues avec qui échanger la plupart du temps, l’accès au numérique, à des ressources. 

affiche cinéma film Être prof émilie thérond enseignantes

« Le film Être Prof, c’est entrer dans un autre monde éducatif, c’est la découverte d’un ailleurs dont j’avais plus ou moins conscience, mais le toucher du doigt, entrer dans ces classes du Burkina Faso, de Sibérie ou du Bangladesh, c’est à la fois émouvant et impressionnant. Une proximité immédiate avec les enseignantes, des gestes connus, des sourires de connivence et puis relativiser, regarder leurs classes, me retourner sur la mienne et me dire “Wahou ! Quel courage !”. »

Dans les yeux d’Hélène, professeure des écoles : « J'ai été impressionnée et émue par la persévérance de ces 3 enseignantes. Je pense que le recul qu'amène le film avec ces profs du bout du monde permet de saisir ce qu'on n'arrive pas toujours à voir chez nous : l'acte d'enseigner, ça demande de croire en nous et en chacun·e des élèves, et ça peut faire des miracles ! »

2. Se donner un coup de boost !

C’est une expérience intense que celle de rallumer (s’il le faut) la petite flamme et de quitter la salle de projection en se disant : « C’est pour ça que je fais ce métier. »

Retrouver le sens de notre vocation et repartir le cœur gonflé à bloc, plein d’entrain, d’envie de retrouver le lien qui fait des élèves une classe, parce qu’on ne peut que s’émerveiller des progrès de ces enfants, tenus par la seule énergie de leurs enseignantes. Voir la relation qui existe entre maître et élève, faite de proximité, de confiance, de plaisir.

Marguerite, professeure d’Histoire au lycée, a été frappée par le fait que, « en dépit de toutes les difficultés matérielles, elles établissent la qualité de la relation. Le film offre l’opportunité d’expliquer ce qu’on entend par l’école comme lieu d’émancipation. » 

Sont fixés dans mon esprit les sourires, les rires tout au long du documentaire et la fierté sur les visages de ceux qui conquièrent pas à pas l’autonomie, la liberté par le savoir. L’ambition portée par ces femmes n’est pas vaine, elles réussissent ! C’est à nous que Sandrine, Svetlana et Taslima donnent une leçon de vie, une leçon de vie de prof.

3. Créer du lien, porter la réussite au sein de nos établissements

Isabelle, professeure documentaliste, a été submergée par « une super qualité d'image et un très beau portrait de trois enseignantes. J'ai retrouvé dans ces trois situations l'ensemble de problématiques auxquelles un enseignant peut être confronté : l'illettrisme, l'accompagnement des élèves allophones, le manque de motivation, la pauvreté, la spécificité des gens du voyage… Je trouve que ce documentaire est inspirant. » 

Hélène remarque qu’elles « mettent toutes les trois énormément de ce qu'elles sont dans leur acte de transmission : Svetlana dans les steppes mongoles qui est elle-même une Evenk et qui se donne un but de transmission d'héritage ; la jeune prof bengali qui refuse de se marier, veut rester chez ses parents et sensibiliser les jeunes filles sur le mariage précoce. On est prof avec qui on est. C'est un métier d'humanité et de "vérité" dans la relation. » 

etre prof film cinéma affiche

Marguerite : « Le film nous donne la chance de renouer avec les raisons profondes qui nous ont fait choisir ce métier, et la chance de le partager avec nos élèves. En réalité, on n'a jamais ces échanges personnels avec eux. Aller voir le film avec nos élèves, c’est choisir d’avoir avec eux une discussion qui est pourtant le cœur même de notre engagement : mettre des mots sur ce qu’on vit ensemble, se demander pourquoi on est là, à l’école ? On reste très souvent extrêmement pudique sur ce sujet, on ne leur dit pas si facilement que leurs réussites nous émeuvent profondément, qu’elles sont nos joies, que nous nous préoccupons d'elles et eux. »

Si tout comme moi vous pensez que la qualité de la relation élève/enseignant·e est déterminante pour la réussite des élèves, que l’affectif nourrit le cognitif et qu’un dialogue constructif est le point le plus important d’un apprentissage alors n’hésitez pas, emmenez vos élèves découvrir comment les jeunes élèves du film, Monique, Ini, Ives, Matveï et Yasmin, de petits pas en grandes victoires, construisent leur parcours de réussite. 

DES RESSOURCES POUR ALLER PLUS LOIN

« Je me souviens de ce prof qui était toujours disponible pour nous, il m’a aidé à avancer, à choisir mon orientation, c’était… » : ce prof, cette prof, ce sera vous ! On ne choisit pas ce métier par hasard. Sandrine, Svetlana et Taslima l’ont choisi et consacrent leur vie au changement de la société dans laquelle elles vivent, portant l’ambition d’un avenir meilleur pour chacun et chacune de leurs élèves. 

Au fond de moi, c’est ce qui m’anime chaque jour lorsque je prépare ma classe, que je rejoins l’école, que j’accueille les élèves à la porte. Ils sont le monde de demain, la société qui avance. Alors, chaque matin, mon sourire sera plus rieur lorsque je dirai : « Bonjour les élèves », et j’attendrai en retour un : « Bonjour la maîtresse ! » si fort qu’il résonnera jusqu’au cœur de la brousse.

Le film en une phrase

  • « Un film plein d'humanité. » Isabelle
  • « C'est un métier d'humanité  et de "vérité" dans la relation… Je trouve que ça transpire de ce film et ça m'a vraiment émue. » Hélène
  • « Laissez-vous bouleverser, ça fait un bien fou ! » Fanny
  • « Je retiens les paroles de Svetlana : Une fois que la confiance est là, tout est possible. » Marguerite

 

Et vous, qu’avez-vous envie de partager avec nous au sujet de ce film ? Discutons-en dans le fil de commentaires !  

Fanny, professeure des écoles, directrice, mentore ÊtrePROF
Isabelle, professeure documentaliste
Hélène, professeure des écoles
Marguerite, professeure d’Histoire au lycée

Découvrez la bande annonce du film "Être Prof"

Être Prof, un film d’Émilie Thérond (réalisatrice de “Mon maître d’école”), par le producteur de “Sur le chemin de l’école”, Barthélemy Fougea, et raconté par Karin Viard. Sortie en salles le 5 octobre.

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