Nous avons tous une idée plus ou moins claire du fonctionnement de notre cerveau et des stratégies à adopter pour apprendre. Pourtant, un certain nombre de nos croyances sur le fonctionnement du cerveau ne sont pas fondées. Notre objectif ici, sera de déconstruire ces mythes pour explorer et pratiquer avec nos élèves les moyens de favoriser l’apprentissage."

Juliette Perchais, enseignante de lettres et mentore ÊtrePROF.

C’est quoi ? Amener l’élève à prendre conscience des raisons qui ont permis ou empêché une réussite. Favoriser la métacognition en classe, cela signifie "ménager des temps pour que les élèves réfléchissent à ce qu’ils·elles ont appris, à leurs progrès, leurs difficultés et la façon de les lever".

Pour qui ? Les élèves qui persévèrent dans des stratégies de travail inefficaces.

Pourquoi ? Pour permettre à l’élève d’évaluer plus facilement sa progression, à identifier ce qui lui pose des défis et, s’il n’est pas capable de trouver des solutions, à chercher de l’aide. 

Ce que ça signifie pour les enseignant·e·s, c'est que cela nécessite de concevoir un déroulé de séance qui permettra régulièrement aux élèves de prendre de la hauteur. Idéalement, à chaque étape de l'activité proposée, donner l'occasion aux élèves de réfléchir sur leur apprentissage.

Avantages

Un chercheur néo-zélandais du nom de John Hattie s'est attaché à comparer des centaines d'études et synthèses d'études menées sur l'efficacité des pratiques pédagogiques. Il en ressort que favoriser la métacognition, c'est "un des meilleurs outils pour faire progresser les élèves et les rendre autonomes." (Hattie, 2015) 

Point de vigilance

C'est une pratique qui demande du temps, elle peut donc vite sembler chronophage et superflue. On peut la pratiquer par petites touches au début, le temps de ritualiser ces moments de réflexion.

Dans la conception de mes séances :

• Structurer une organisation temporelle des séances pour permettre aux élèves de convoquer leurs souvenirs de la séance précédente et de les mettre en mot pour expliciter ce qui a été appris et ce qu'il reste à voir pour atteindre l'objectif général. Ainsi, pourquoi ne pas décomposer en 3 étapes de 20 minutes une séance initialement prévue pour durer une heure ? 
   

Dans la gestion de classe :

• dire et faire dire : faire reformuler les élèves ce qui a été fait, ce qui a été appris. Les accompagner dans les activités par le langage (dans sa dimension cognitive) ;
• encourager les élèves à reformuler, à dresser des bilans, à exprimer leurs représentations (sur une notion ou une matière), ou leurs difficultés ;
• conduire les élèves à expliquer et justifier leurs stratégies pour apprendre ou pour réaliser une tâche. Les guider dans la découverte de stratégies efficaces ;
• apprendre aux élèves à s’auto-évaluer avant, pendant et après l’apprentissage et leur donner l’occasion de le pratiquer ;
• on peut s'aider en proposant aux élèves de tenir un portfolio, qui est un excellent outil métacognitif : il permet de reprendre et de comparer les différents travaux d’un·e élève sollicitant les mêmes compétences pour y mesurer les progrès. L’analyse du portfolio peut donner lieu à quelques questions du type : Comment peux-tu décrire ton évolution ? Quelles sont les stratégies que tu as mises en place pour progresser ? Qu’est-ce que tu peux améliorer ? Qu’est-ce que tu peux transférer dans un autre exercice ? ;
• les ceintures de compétences, avec lesquelles certain·e·s sont peut-être déjà familier·ère·s, sont un outil métacognitif qui permet à l’élève de se situer et d’anticiper les étapes à suivre dans son apprentissage. On vous en dit plus sur cette série de vidéos ÊtrePROF réalisées avec Eric Hitier, enseignant depuis 16 ans en élémentaire.