Nous avons toutes et tous un Léo qui a de grandes difficultés, mais que nous n’entendons jamais en classe. Une Malika dont on ne peut ignorer les questions incessantes. Et puis il y a Rayan, qui n’a pas assez de place pour travailler à la maison. Et Angèle, qui n’a pas les moyens de faire des activités culturelles. Et Luis, qui aurait bien besoin qu’on lui redonne confiance… Nous connaissons toutes et tous ces élèves, pour lesquels nous pensons que l’école n’est pas toujours le format idéal : la classe est trop nombreuse, nous passons trop vite sur les notions, ou pas assez. Nous aimerions nous dédoubler pour être à leurs côtés, et malgré des temps de différenciation, de tutorat, de coopération, de soutien, nous nous retrouvons vite à court de solution.

Depuis plus de 30 ans, l’association AFEV lutte contre les inégalités sociales en créant du lien dans les quartiers populaires. Le mentorat qu’elle propose est un programme d’accompagnement et d’apprentissage entre un ou une étudiant·e bénévole et un ou une élève en difficulté dans son parcours éducatif. Au-delà d’une simple aide aux devoirs, c’est un accompagnement global pour notre élève. Pourquoi se tourner vers l’AFEV pour développer le mentorat pour nos élèves ?
 

1. La relation instaurée par le mentorat favorise l’apprentissage

Combien de fois avons-nous remarqué que nos élèves apprennent mieux au contact d’autres élèves ? La proximité en âge, l’entente, l’horizontalité sont autant de facteurs qui rendent l’apprentissage bien plus fluide entre élèves qu’avec nous, qui sommes pourtant experts et expertes dans les savoirs à transmettre.

Au cœur du mentorat, il y a la relation, qui est un levier majeur pour l’apprentissage. En outre, l’élève ne se trouve pas face à un ou une adulte expert·e, mais face à une personne jeune, qui en sait simplement un peu plus, mais pas assez pour avoir oublié ce qui peut poser problème dans la compréhension d’une nouvelle notion. Le langage employé sera plus simple, les exemples seront plus proches de la culture de l’élève et, au bout du compte, tout cela est au service de l’apprentissage.

2. Les familles aussi bénéficient du mentorat

Encore une fois, combien de fois avons-nous été confronté·e à des familles investies mais démunies, ne sachant pas comment s’y prendre, et qui ne parviennent pas à aider ou à guider leur enfant ?

Le mentorat de l’AFEV s’inscrit dans un processus de co-éducation avec la famille. C’est un projet construit en commun, ce qui est toujours très positif pour l’élève. Les parents sont partie prenante du dispositif : impliqués dès le départ, ils sont ensuite en contact régulier avec le ou la mentor·e qui vient chez eux une fois par semaine. Cette relation de confiance avec la famille qui se noue au fil de l’année favorise l’implication de l’élève qui sent la cohérence éducative autour de lui et l’attention des adultes portée sur sa réussite scolaire.

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3. Ce n’est pas que de la transmission de connaissances

Évidemment, en individuel, ce qui se joue dépasse de loin le simple transfert de connaissances scolaires. Le mentorat favorise l’organisation, la méthodologie et, plus largement, tout ce qui concerne la compétence « apprendre à apprendre ».

C’est essentiel pour un ou une élève de comprendre les codes scolaires, ce qu’on attend de lui ou elle, ce que nous, équipe enseignante, avons parfois du mal à expliciter. Du fait d’être pendant quelques heures, en tête à tête avec l’élève, le ou la mentor·e peut identifier des problèmes d’organisation, de prise de notes, d’incompréhension qui passent parfois inaperçues en classe.

En outre, le mentorat peut être investi de manière non-scolaire : le ou la jeune peut proposer des activités culturelles ou artistiques rarement pratiquées avec les parents et, pourquoi pas, donner envie de les poursuivre en famille, en dehors du mentorat ?

4. Cela permet d’établir un relais éducatif auprès des familles

Pour l’équipe enseignante, le mentorat est aussi précieux, car il nous assure un relais éducatif auprès des familles, hors de l’école. En travaillant avec le ou la mentor·e, nous pouvons nous assurer que les notions vues en classe sont comprises. Nous pouvons même anticiper les notions à étudier afin que l’élève les comprenne en binôme avant de les voir en classe, ce qui le ou la place en situation de réussite, et lui redonne ainsi confiance.

C’est également un dispositif efficace pour nous donner une vision plus claire de ce qui se joue à la maison, ce qui nous permet de mieux nous adapter. Si notre élève n’a personne pour l’aider à faire ses devoirs, nous pouvons trouver des parades pour qu’il ou elle puisse les faire de façon autonome.

5. Nous instaurons un partenariat avec une association reconnue pour sa lutte contre les inégalités scolaires

Parfois, nous avons l’impression que ce que nous proposons au sein de notre établissement n’est pas suffisant. Nous multiplions les dispositifs pour parer aux difficultés de nos élèves, mais le cadre scolaire peine parfois à s’adapter convenablement aux besoins de chacun et chacune.

Pourquoi ne pas tenter d’utiliser les compétences d’une association reconnue dans la lutte contre les inégalités scolaires ? L’avantage du mentorat, c’est le partenariat qui se noue avec l’AFEV. Ce n’est pas une expérimentation de plus, une association qui intervient en classe ponctuellement. C’est une vraie relation de confiance qui se pense dans un temps long, pour identifier les élèves le plus tôt possible et ainsi prévenir les accidents de parcours, en leur proposant un accompagnement adapté.

Pour obtenir plus d’informations sur ce dispositif, retrouvez le guide pratique à destination des équipes éducatives.