Cette année, j’ai utilisé des méthodes qui ont très bien marché… et d’autres beaucoup moins. Comment puis-je changer pour faire évoluer mes pratiques sans y passer mon été ? 

Je viens de finir ma sixième année au CP et je n’ai toujours pas trouvé de méthodes ou d’outils qui me conviennent en production d’écrits ! Je papillonne, je teste et mes élèves travaillent dans ce domaine mais pour le moment, je n’arrive pas à trouver une façon de travailler.

Il est donc temps en cette fin d’année de faire le bilan et de revoir ma copie sur ce sujet ! 

Il est important d’avoir une bonne méthode pour faire le point et réfléchir au déroulement de l’année suivante, de prendre du recul sans culpabiliser. Voici plusieurs points de réflexions qu’il est important d’intégrer !

Chaque année, en juin, je me dis que l’année a défilé, que j’ai fait beaucoup de choses, mais que certaines n’ont pas été autant réussies que je l’aurais souhaité. Cependant il m’est difficile d’en rester là. J’ai besoin de faire un point plus précis sur mes réussites et mes échecs.

• Cette année par exemple, j’ai réussi à travailler en grammaire avec mes CP sur toutes les notions du programme en m’organisant de façon efficace : c’est une réussite. 

• Par contre, la production d’écrits reste une de mes faiblesses professionnelles. Les supports que j’ai utilisés cette année n’étaient pas adaptés à ma pratique, et donc pas adaptés à mes élèves. Ce sera donc mon échec principal.

Créez un  tableau simple pour faire le point dans chaque domaine et sous-domaine

Pour chaque sous-domaine, vous notez vos outils ou méthodes et indiquez si elles vous ont convenues ou non. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez tenter de trouver pourquoi (trop répétitive, pas assez imagée, pas assez de temps dans l’EDT).

Ce tableau sera le point de départ de votre bilan et de votre préparation pour l’année suivante. 

Essayez d’être le plus factuel possible, le but n’est pas de culpabiliser et de se dire que nous sommes incompétents. Au contraire, vous allez visualiser vos réussites et ce qu’il reste à améliorer. Notre métier nous demande une polyvalence qui nous demande des ajustements très réguliers !

Il est vrai que j’ai tendance à me lancer dans plusieurs projets au cours de l’année… en oubliant parfois de vérifier dans quels domaines transversaux je me situe. En fin d’année, je reprends donc les programmes, pour vérifier ce que nous avons travaillé et je note les petites choses que nous n’avons pas assez vu. 

Cette année, la situation est encore différente ! Il faut voir et analyser les programmes, car comme vous le savez, ils ont changé en français et en mathématiques. 

Pour chaque sous-domaine, listez : 

• ce qui est déjà fait et pour lesquels vous êtes outillée ;
• ce qui reste à travailler ou approfondir pour l’an prochain. 

Les programmes sont rédigés de façon claire, ils proposent des idées et des exemples concrets de connaissances et de compétences que les élèves doivent atteindre : cela peut vous aider. 

Une fois cette première analyse faite, il est possible de regarder les mises à jour qui sont proposées par les éditeurs, en fonction des méthodes que vous avez déjà. Vous pouvez également regarder dans les spécimens que l’on reçoit dans les écoles, pour vous aider à voir ce qui est attendu.

C’est à ce moment-là en général que je panique, quand je vois le nombre de choses qu’il faut que je retravaille pendant mes vacances... Car oui, la liste peut être très vite longue, notamment quand les programmes changent. Avec le temps, j’ai appris à relativiser et à prendre les choses les unes après les autres. 

Sur quel domaine je veux me concentrer et travailler efficacement pour trouver ou me construire des outils efficaces que je pourrais utiliser plusieurs années ? Cette année ce sera donc la production d’écrits. Je veux construire une programmation claire, qui me permette de différencier aisément au cours des différentes périodes.

Bien sûr, je ne laisse pas ma liste de côté, maintenant que j’ai choisi mon principal combat. Il est important de classer le reste selon un ordre de priorité que vous pouvez définir en fonction de vos propres critères. 

L’objectif dans cette étape est vraiment de définir des priorités sans se surcharger, d’autant plus que notre métier nous demande déjà beaucoup. Votre tableau une fois rempli peut faire peur, car il implique une grosse quantité de travail. Mais il est nécessaire de prendre du recul et de faire les choses les unes après les autres. Il est totalement envisageable de garder des chantiers à faire au cours de l’année ou pour d’autres vacances.

Me voici donc avec mon chantier principal de travail pour l’année prochaine. Mais avant de me lancer tête baissée, j’ai pour habitude de demander conseil à mes collègues. Étant dans une école avec 13 classes, nous sommes nombreux et avons des expériences différentes. 

J’ai également deux collègues dans mon niveau de classe : il est essentiel pour nous de se coordonner et d’harmoniser plus nos pratiques pour la nouvelle année. 

Demander un conseil de cycle ou des maîtres, pour harmoniser les pratiques

Dans certaines écoles, ce thème est déjà à l’ordre du jour des 108 heures obligatoires pour permettre de simplifier le travail d’équipe. Si ce n’est pas le cas dans votre école, il ne faut pas hésiter à demander à votre directeur ou directrice de le mettre à l’ordre du jour. 

Ou encore de voir avec vos collègues pour vous prévoir un moment de travail d’équipe en leur expliquant votre chantier et la problématique que vous avez rencontré cette année. Dans mon cas, j’ai mis en avant le fait que ma pratique en production d’écrits ne me plaisait pas et que je souhaitais la revoir. J’en ai discuté avec mes collègues de CP mais également avec ceux de CE1 pour savoir comment ils poursuivaient le travail l’année suivante. 

Proposer à vos collègues de travailler sur un thème ou de partager le travail

Vous vous lancez sur le sujet de la production d’écrits, pendant qu’un autre travaillera sur l’espace en découverte du monde. Cela permet de diminuer la charge de travail. Il faudra toutefois reprendre le travail du collègue et le mettre à votre goût si besoin. 

Dans certains cas, cette harmonisation n’est pas possible et le travail d’équipe est difficile. Il est toujours envisageable de l’évoquer avec une ou un collègue avec lequel vous vous entendez bien ou encore de contacter une personne de la profession que vous connaissez pour en discuter. Je pense notamment à une amie connue pendant vos études, ou à un ancien collègue.

J’essaye de structurer ma recherche pour éviter de m’égarer dans les méandres du net et de perdre du temps ! Dans un premier temps, je me penche sur les manuels/guides du maître.

En prenant en compte les conseils de mes collègues, j’analyse ce qui est proposé et réfléchis à l’aide de mes critères : je souhaitais des outils qui soient progressifs et qui me permettent de différencier facilement tout au long de l’année. 

Une fois cette recherche faite, je me penche sur mon ordinateur et cherche des ressources en essayant de ne pas m’éparpiller. Je commence en général par chercher sur le site ÊtrePROF, qui regorge de conseils pratiques sur de nombreux sujets ! Ensuite, je fais des recherches en essayant de me concentrer sur 4 sites ou blogs maximum. 

Passer des heures à chercher sur Internet est une perte de temps selon moi... 

Il existe de très nombreux supports, mais en fonction de votre niveau, vous avez déjà en tête quelques sites sur lesquels vous trouvez vos ressources. Il est possible d’élargir cette base de données mais rien ne sert d’y perdre des jours entiers. 

Une fois ce travail de recherche fait, il y a deux solutions : 

• J’ai trouvé une méthode clé en main qui me convient parfaitement ! C’est parti pour une nouvelle année. Vérifiez tout de même que cette méthode est bien adaptée pour être au clair sur le travail qui vous reste à faire au cours de l’année.
• Je n’ai pas trouvé quelque chose qui me convient. J’ai pris des notes sur ce qui me convenait pendant mes recherches. Il faut maintenant que je construise un outil adapté à ma demande. Il est possible de s’inspirer de nos recherches, d’utiliser certains supports trouvés et de les adapter à notre façon de voir les apprentissages

Élodie Sighele, professeure des écoles depuis 2014