C’est en accompagnant les élèves en grande difficulté, souvent individuellement, que j’ai appris combien le lien était important dans les apprentissages. Pour les mettre suffisamment en sécurité pour qu’ils ou elles prennent le risque de prendre ce que je leur proposais, et donc le risque de ne pas comprendre, de ne pas y arriver, je devais apprendre à tenir compte de leur disponibilité relationnelle vis-à-vis d’eux-mêmes, des autres et de l’apprentissage.
J’ai ainsi appris que “apprendre à apprendre” se faisait en transversalité, dans toutes les disciplines, chacune nourrissant l’autre par sa spécificité.
Aussi, en accompagnant ces enfants porteurs de handicap ou en grande difficulté, j’ai appris combien leur présence était une chance pour l’ensemble du groupe. Leurs difficultés, leurs différences visibles nécessitent d'en parler aux autres enfants, pour qu’ils ou elles puissent comprendre leurs comportements, les accueillir et les accompagner.
Parlant de handicaps visibles, on en arrive naturellement à parler de nos difficultés à tous et toutes : à l’école du Colibri, tout le monde se dit “handicapé” de quelque chose et ose en parler. Ensemble, nous apprenons à nous responsabiliser sur nos besoins et à formuler des demandes adaptées pour apprendre, et apprendre à apprendre.