C’est une stratégie qui nuit à l'apaisement social et donc aux apprentissages, ce qui reste notre mission de base à l’école !
Mais ça ne résout pas tout. C’est très important de l’avoir en tête pour ne pas se décourager. Il ne s’agit pas de recettes miracles, il s’agit d’outils à adapter.
Tout d’abord, rappelons notre intention de départ : il ne s’agit pas de faire de la psychologie (nous ne sommes pas psychologues). Il s’agit juste de créer un climat favorable à notre mission éducative : l’instruction. Nous allons utiliser tous ces outils uniquement pour résoudre les situations vécues à l’école et nous les réglerons uniquement dans l’instant présent, très factuellement. Si la raison du conflit est plus profonde, nous n’avons pas à nous en mêler.
Par exemple, il arrive qu’entre deux élèves vous constatiez que vous devez régulièrement faire des médiations. Cela veut dire que le conflit est enraciné plus profondément. Dans ces cas-là, vous éviterez de les mettre dans la même équipe, à côté en classe, etc.
Vous êtes enseignant. Vous vous occupez uniquement de la gestion scolaire des situations d’apprentissages ou relationnelles. Ce qui se passe en dehors de votre classe est à la charge d’autres personnes : médecin scolaire, réseau RASED, maîtres qualifiés, psychologue scolaire, etc.
Ce qui fonctionnera un jour avec un groupe-classe ou un élève en particulier ne marchera pas le suivant. Il faut donc adapter ses outils à chaque situation. Vous pourrez même formaliser avec eux cette recherche des limites de l’outil : en général, celles-ci viennent de l’adhésion au concept, du choix de privilégier le lien social même s’il supprime parfois un peu de ma liberté individuelle.
Dans un collectif, chacun trouve que les autres doivent s’adapter, mais souvent chacun oublie de le faire lui-même. Les enfants ont à apprendre cette posture de coopération : je dois penser simultanément à mes besoins et à ceux du groupe.
Comme ils apprennent par imitation, plus l’équipe enseignante incarnera cette coopération, la questionnera pour trouver la paix sociale, plus les enfants apprendront vite. Notre posture, si elle s’avère incohérente, justifie à leurs yeux de ne pas suivre nos outils ou de les dénoncer. Pour avoir leur adhésion, l’exemplarité prime, comme d’habitude.
N’oubliez pas que beaucoup de tensions entre élèves viennent du fait même qu’ils sont en apprentissage et donc confrontés à la comparaison. Si l’ambiance scolaire n’appuie pas sur ce phénomène en favorisant la compétition, la convoitise sera moins stimulée.
Parfois dans les disputes se joue une forme de « jalousie ». Dans la gestion des conflits, vous rencontrerez cette limite. Parfois le conflit dans l’instant présent est éclairci et calmé, mais comme il s’appuie sur une comparaison vécue comme perdante, tant qu’elle n’est pas identifiée, elle revient. D’où parfois des médiations assez répétitives. Dans ces cas-là, rappelez-vous que nous ne sommes pas thérapeutes.
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