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Pratique

Activité : faites le tri dans vos idées sur les émotions

Isabelle Peloux
8 mars 2023 14:14
10 mn

Je vous propose dans cette activité de faire le point sur vos représentations concernant les émotions, leurs expressions et leur place dans votre classe. Les questions ci dessous vous invitent à faire le tri dans les idées préconçues que vous avez sur la gestion des émotions et à asseoir les résultats de la recherche pour justifier la suite du parcours. 

  1. Appropriez-vous la question ;
  2. Positionnez-vous en "plutôt d'accord/ pas d'accord" (il n'y a pas de bonne ou mauvaise réponse) ;
  3. Consultez l'analyse que je vous propose et le lien à la recherche que l'on peut faire sur le sujet.
     

Interrogeons les idées que nous avons sur les émotions

Êtes-vous plutôt d'accord ou pas d'accord avec cette affirmation "Il n'y a pas de bonne ou mauvaise émotion"

Pas d'accord

Carl Gustav Jung disait "Sans émotions, il est impossible des transformer les ténèbres en lumière et l'apathie en mouvement". Ainsi, même si l'expression de nos émotions nous envahit, nous gêne, n'oublions jamais qu'elles nous disent quelque chose et que c'est bien. Apprenons à accueillir cette expression de l'émotion pour y répondre de façon juste. 

Plutôt d'accord

Effectivement, puisque notre cerveau reptilien, le « crocodile », comme l’appelle Catherine Aimelet-Périssol, est binaire, il n’existe que deux possibilités : la sécurité ou le danger. Lorsqu’un danger, même infime, se manifeste, il bascule en mode "émotion". L'émotion, quelle qu'elle soit a donc bien un rôle à jouer. "Comme dans une enquête, il faut chercher, s’interroger sur la question qui nous pousse à adopter une réponse comportementale, dictée par l’habitude", proposent Catherine Aimelet-Périssol et Sylvie Alexandre.

Etes-vous plutôt d'accord ou pas d'accord avec l'affirmation suivante : "Gérer ses émotions, c'est apprendre à se contrôler, c'est une question de mental et de volonté" : si je veux, je peux ! 

Pas d'accord

Assurément, pour nous en convaincre, raisonnons par l'absurde : le matin on ne se lève pas en se disant "Si j'étais triste aujourd'hui ?" Il serait donc plus juste de dire que nous gérons "les expressions de nos émotions"

Plutôt d'accord

Si on entend "gérer" comme administrer, diriger, manager, s’occuper de … Il semble compliqué de gérer ses émotions. Raisonnons par l'absurde : en vous levant le matin, vous dites-vous "Je vais être triste aujourd’hui ?" Ainsi il serait plus juste de dire que nous pouvons apprendre à gérer "les expressions de nos émotions".

Êtes-vous plutôt d'accord ou pas d'accord avec l'affirmation suivante "Le but d'un apprentissage de l'accueil des émotions serait donc que tout glisse sur nous, sans nous perturber". 

Pas d'accord

Vous avez raison, les études mettent en exergue que l’état émotionnel de l’enfant intervient dans la confrontation à l’activité d’apprentissage et colore sa relation à cette activité. Elles pointent également que le ressenti évolue dans le cadre même de cette confrontation. Cela implique de sonder l’expérience émotionnelle de l’enfant au plus près des situations d’apprentissage. Ceci suppose, par exemple, de créer les conditions du recueil du discours de l’enfant, notamment en référence au développement de la compréhension des émotions pour que l'apprentissage (comprenant ses composantes didactiques et pédagogiques ) puisse se réaliser de façon optimum. 

Plutôt d'accord

Difficile d'imaginer être "insensible" à ce qui nous entoure. Cette affirmation laisserait penser qu’aucun événement ni acte ne peut nous atteindre. Nous serions donc "coupé" du monde. Pourtant, on continue à ressentir des émotions avec des expressions "négatives", même avec de bonnes connaissances et habitudes en gestion des émotions. Parce qu’après tout, on reste humain. En revanche, grâce à ce travail, on parvient à ne plus subir certaines expressions de nos émotions et en écourter d’autres.


Et en classe, ça donne quoi ? 

Dans le triangle didactique "Savoir ; professeur ; élèves" vous diriez que les émotions : 

N'interviennent pas ou peu, si on cadre bien son intervention didactique et pédagogique. 

En cadrant sa classe on peut imaginer effectivement que les émotions restent en marge de l'activité d'apprentissage. Pourtant, les études le prouvent : l'intervention didactique et pédagogique ne suffit pas à faire de notre classe un espace d'apprentissage. Ainsi "toutes les émotions, mis à part le dégoût, sont déclarées être éprouvées dans le cadre de la scolarité (populations d’étudiants et de lycéens, Pekrun, Goetz & Titz, 2002)" C'est un enjeu majeur. Une intelligence émotionnelle est à développer, au même titre que d'autres compétences académiques, les unes servant les autres et vice versa.

Interviennent au même titre que tout autre paramètre didactique ou pédagogique.

C'est indéniable aujourd'hui et les études le prouvent "toutes les émotions, mis à part le dégoût, sont déclarées être éprouvées dans le cadre de la scolarité (populations d’étudiants et de lycéens, Pekrun, Goetz & Titz, 2002)". C'est un enjeu majeur. Une intelligence émotionnelle est à développer, au même titre que d'autres compétences académiques, les unes servant les autres et vice versa.

Quel poids pensez-vous que l'état émotionnel des élèves représente dans la tâche d'apprentissage et sa représentation ? 

L'état émotionnel des élèves colore l'activité d'apprentissage.



Vous avez raison, les études mettent en exergue que l’état émotionnel de l’enfant intervient dans la confrontation à l’activité d’apprentissage et colore sa relation à cette activité. Elles pointent également que le ressenti évolue dans le cadre même de cette confrontation. Cela implique de sonder l’expérience émotionnelle de l’enfant au plus près des situations d’apprentissage. Ceci suppose, par exemple, de créer les conditions du recueil du discours de l’enfant, notamment en référence au développement de la compréhension des émotions pour que l'apprentissage (comprenant ses composantes didactiques et pédagogiques ) puisse se réaliser de façon optimum. 

L'état émotionnel des élèves n'intervient pas dans l'activité si tant est qu'elle est cadrée de façon didactique et pédagogique.

En tant que professionnel, on peut imaginer que cadrer son action pédagogique et didactique suffit à permettre la réussite de ses élèves. Pourtant, les études mettent en exergue que l’état émotionnel de l’enfant intervient dans la confrontation à l’activité d’apprentissage et colore sa relation à cette activité. Elles pointent également que le ressenti évolue dans le cadre même de cette confrontation. Cela implique de sonder l’expérience émotionnelle de l’enfant au plus près des situations d’apprentissage. Ceci suppose, par exemple, de créer les conditions du recueil du discours de l’enfant, notamment en référence au développement de la compréhension des émotions pour que l'apprentissage (comprenant ses composantes didactiques et pédagogiques) puisse se réaliser de façon optimum.

Pensez-vous que vos propres émotions interviennent dans la réussite de vos élèves ?

Non, je n'imagine pas que mes émotions aient une quelconque importance dans la réussite de mes élèves.


Pourtant, certains résultats suggèrent que les élèves ont tendance à associer leur échec ou réussite aux émotions de l’enseignant (Perry, Vandekamp, Mercer, & Nordby, 2002). Les élèves utiliseraient les manifestations émotionnelles des enseignants comme indices de leurs propres performances. Une expression souriante vaudrait approbation et encouragement à poursuivre, alors qu’un froncement de sourcil marquerait, au contraire, une désapprobation. Ces résultats ouvrent ainsi une réflexion à avoir sur l'intégration de ce paramètre à la gestion de classe et nous invitent à réfléchir à ce que nous véhiculons, bien souvent malgré nous. 

J'ignore précisément comment, mais je pressens que mon humeur peut avoir des conséquences sur l'apprentissage de mes élèves


Votre intuition est confimée par la recherche. Certains résultats suggèrent que les élèves ont tendance à associer leur échec ou réussite aux émotions de l’enseignant (Perry, Vandekamp, Mercer, & Nordby, 2002). Les élèves utiliseraient les manifestations émotionnelles des enseignants comme indices de leurs propres performances.Une expression souriante vaudrait approbation et encouragement à poursuivre alors qu’un froncement de sourcil marquerait au contraire une désapprobation. Ces résultats ouvrent ainsi une réflexion à avoir sur l'intégration de ce paramètre à la gestion de classe et nous invitent à réfléchir à ce que nous véhiculons, bien souvent malgré nous. 


En conclusion : les études sont formelles, faire une digne place aux émotions et leurs expressions favorise les apprentissages. Un domaine donc à explorer pour réduire les inégalités souvent très grandes dans le développement de ces compétences en dehors du milieu scolaire. Pour retrouver les études citées dans cette activité, c'est par ici"