Personnaliser vos contenus
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La mémorisation est un attendu fort tout au long de la scolarité. C’est une activité requise par les enseignants et enseignantes, sur laquelle nous nous appuyons pour construire nos séquences et nos progressions. Ceci étant dit, trop souvent, nous traitons la mémorisation de manière implicite avec les élèves (« Apprenez la leçon pour mardi prochain », un classique !), sans pour autant les accompagner.
Nous observons aussi régulièrement que des connaissances mémorisées à un temps T seront oubliées un mois plus tard, à notre grand désarroi. Or, nous savons que les connaissances sont le terreau nécessaire à la mise en œuvre des compétences. Cet article va vous permettre d’installer des nouveaux rituels, les « rituels du cerveau » : boîte à connaissances, remue-méninges, évaluations expansées et planning de révisions, pour aider vos élèves à apprendre mieux et durablement.
Nous, enseignant·es, élèves, parents, ne sommes pas toujours au fait du fonctionnement du cerveau et des processus de mémorisation. Or savoir que nous avons plusieurs types de mémoire, savoir que l’oubli est un processus normal, savoir que, pour fixer des connaissances, il faut les avoir revues plusieurs fois de façon active, sont des leviers puissants pour bonifier l’ancrage des notions.
Mieux connaître son cerveau, c’est pouvoir mieux s’en servir. Ainsi, il est primordial de mener un temps de prise de connaissance avec les élèves. Ce temps pourra s’articuler autour de trois axes, qui correspondront à trois séances d’une heure :
Si comme moi, vous n’êtes pas neuroscientifique, je vous conseille vivement d’aller sur le site Apprendre et former avec les sciences cognitives, où vous trouverez, entre autres, des diaporamas à destination des élèves prêts à l’emploi pour chaque cycle, sur le fonctionnement du cerveau et la mémoire. C’est une mine d’or ! Ce faisant, vous allez lever le voile sur tout un tas d’idées reçues qui minent la confiance en eux de nos élèves ou leur jouent des tours : « Je n’ai pas de mémoire. / J’ai une mauvaise mémoire. / J’apprends et c’est bon, je sais. / Les garçons sont bons en maths et pas les filles. / etc. ».
Pour que des éléments soient enracinés (inscrits dans la mémoire à long terme), il faut lutter contre l’oubli ordinaire que le cerveau met en place. Ainsi, c’est à nous, professeur·es, de réactiver régulièrement les notions vues en classe. Pour cela, je vous propose ce dispositif qui a été testé et approuvé ! « Remue-méninges » est le nom que je lui ai donné, mais libre à vous d’en choisir un autre.
Il s'agit de consacrer les cinq premières minutes du cours à se souvenir de ce qui a été vu la dernière fois. C’est une façon de faire assez courante, me direz-vous, mais pourtant essentielle ! Par ailleurs, je veille par ses modalités à ce que chacun et chacune y prenne part. Je m’explique : au lieu d’un jeu oral de questions et réponses, qui peut avoir l'inconvénient de laisser de côté des élèves perdu·es (ou endormi·es), je réalise un petit quizz que nous effectuons soit sur ardoise, soit par Plickers. Ainsi, tout le monde participe.
Voici une seconde pratique pour réactiver les connaissances au quotidien. Comme j’ai réussi à embarquer dans mon aventure pédago-mémorielle deux autres collègues, nous avons créé une boîte dans laquelle nous déposons chaque semaine des questions sur les contenus de nos cours. En fin de semaine, un ou une de nous prend la boîte en classe et y consacre dix minutes. Plus le temps avance, plus la boîte est remplie et cela rend le jeu de réactivation plus intense. Les élèves adorent ce temps. Cela permet aussi aux professeur·es de les découvrir autrement !
Si l’on se penche sur les sciences cognitives, on y apprend que, pour retenir une notion à long terme, le cerveau doit y être « confronté » plusieurs fois. On comprend aussi que, même si on a vu la définition de la métaphore le 10 octobre, il est peu probable que les élèves s’en souviennent le 15 mars ! Et que ce n’est pas parce qu’ils et elles n’apprennent pas, mais bien parce que ce qui n’est pas utilisé par le cerveau passe aux oubliettes.
En conséquence, l’évaluation peut devenir un outil de fixation des notions via un retour cadencé sur celles-ci. En sciences cognitives, on appelle cela les évaluations expansées, à savoir le fait de revoir une leçon à un rythme particulier, qui permet au cerveau de se souvenir durablement. Ce qui est préconisé est de revoir à J+1 semaine, puis J+1 mois, J+3 mois et J+6 mois.
En me lisant, vous devez vous dire que c’est une machine à gaz. Pour l’avoir pratiqué, je dirais plutôt que c’est une gymnastique. Le plus difficile n’est pas de rajouter dans une évaluation quelconque une petite question sur la métaphore du 10 octobre ; le plus dur, c’est de penser à le faire. Personnellement, je me suis fait un petit tableau dans lequel je note chaque concept vu et les dates de retour. Je l’ai dans mon carnet de préparation de cours, toujours sous les yeux, pour m’y référer.
On le sait, tout ne se joue pas dans l’espace de la classe et l’élève est censé·e prendre sa part. Quand il s’agit de réaliser un exercice à la maison, cette prise en charge est nette et visible, pour l’élève comme pour l’enseignant·e. Mais quand il s’agit d’apprendre, c’est souvent plus compliqué : certains et certaines vont oublier, d’autres revoir rapidement la veille au soir, d’autres encore sur la pause méridienne, juste avant le cours. Pourtant, une fois que les élèves ont compris que, pour mémoriser dans le temps, il faut avoir réactivé plusieurs fois un savoir, ils et elles voient bien que ces stratégies ne sont pas efficaces.
C’est pourquoi je leur propose tous les quinze jours de remplir un planning de révisions. Les élèves ont donc un emploi du temps vierge dans lequel on va placer plusieurs temps de révisions, avant les évaluations par exemple. Ils et elles s’y réfèrent au même titre que leur agenda. Ce dispositif leur apprend à organiser les temps d’apprentissages et les mène au fil des mois vers une plus grande autonomie.
Si on souhaite se lancer dans cet apprentissage de l’apprentissage, deux points de vigilance :
Professeure certifiée de lettres, en collège REP depuis 21 ans.
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Bonjour et merci pour cet article. Mais, en ce qui me concerne, je vais avoir du mal à l'appliquer ! En effet, j'enseigne en CFA. Je vois mes apprentis 2h par semaine, 1 semaine sur 2, voire sur 3!! Je fais des remu-meninges à tous les débuts de cours et j'essaie de revenir sur des acquis (notions) vus précédemment mais c'est loin d'être concluant. Si vous avez d'autres idées je suis preneuse. Merci Frédérique Carminati