Qu’est-ce qu’apprendre ? Souvent, dans l’esprit des gens, apprendre consiste à mémoriser pour être capable de réciter. Or, là ne réside qu’une infime partie de l’apprentissage, d’où le concept d'apprendre à apprendre. Pour mieux l’appréhender, nous vous proposons :

• de définir ce qu’est « apprendre » ;
• de repérer les 4 domaines de difficultés rencontrées par nos élèves ;
• des clés et des outils pour les aider à apprendre.

Qui, dans la vie, n’a pas maintes fois constaté qu’il ou elle n’avait pas réussi quelque chose alors qu’il ou elle avait appris et/ou compris ? Cela signifierait-il que, pour apprendre, il ne suffit pas seulement ni de mémoriser, ni de comprendre ?

Nous pouvons plus ou moins facilement comprendre des notions sans pour autant les mémoriser. La mémorisation peut être également éphémère. Avons-nous, dans ce cas, appris ? Si apprendre se réfère à des connaissances durables, la mémorisation doit l’être aussi. Cela sous-entendrait alors que la mémorisation est le fruit de différentes phases d’apprentissage. 

Pour que les apprentissages soient durables, ils doivent prendre sens et relever d’un entraînement et de mises en pratique régulières et répétées. 

Cela impliquerait donc l’idée qu’apprendre et comprendre ne suffisent pas toujours pour réussir. Que faut-il faire alors ? Quel est le vrai problème ? Il faut aussi expérimenter pour intégrer les connaissances, et surtout savoir comment apprendre ! Seules des méthodologies efficaces permettent la mémorisation à long terme. 

Qu’attendons-nous finalement d’un ou une élève quand on lui demande « d’apprendre son cours » ? En réfléchissant à cette question, on prend très vite conscience que le terme « apprendre » implique des tâches diverses, parfois obscures pour un enfant ou un adolescent. D’autant plus qu’une méthode peut être efficace chez l’un et pas chez l’autre. 

Nous devons, en tant qu’enseignant·e, prendre conscience que l'apprentissage est une démarche de développement personnel tant il fait intervenir de facettes de notre être : le cognitif, le relationnel, le culturel, etc., dans tous les sens du terme. 

Ainsi, il s’agit de trouver les méthodes qui sont appropriées à nos élèves, qui sont en adéquation avec leur rythme de travail et leurs capacités intellectuelles et réflexives. Nous avons déjà tous et toutes entendu de la part de nos élèves les phrases suivantes :

• « J’avais appris ma leçon, je la savais par cœur mais je n’ai pas réussi. »

→ Et si nous aidions nos élèves à comprendre ce qu'on attend d'elles et eux ?
 

• « On me demande de me concentrer ; je ne parle pas, ça ne suffit pas ? »

→ Et si nous aidions les élèves à repérer les moments où ils et elles sont concentré·es dans leur vie quotidienne, à repérer ce qui les aide et à développer leurs capacités de concentration ?
 

• « Je n’ai pas trouvé la réponse ! L’information est dans mon cahier, mon manuel, ah bon, mais où ? »

→ Nous pouvons aider les élèves à comprendre comment sont organisés ces outils et les raisons pour lesquelles il est important de classer les documents, de les présenter toujours de la même manière.
 

• « J’ai révisé deux jours avant. Il fallait commencer plus tôt ? Mais j’oublie moi, si je révise trop tôt ! »

→ Nous pouvons accompagner les élèves à planifier leur travail, à comprendre en quoi l’organisation leur est profitable et leur donner des outils pour mémoriser sur le court, le moyen et le long terme. 
 

•  « Je n’y arrive pas, j’ai rien compris, c’est trop dur ! »

→ Enfin, nous pouvons ici les aider à trouver des outils qui leur correspondent, à faire des liens entre leurs connaissances, à retenir des exemples qui leur parlent.

Pour chacune de ces situations, nous vous ferons part des stratégies que nous avons mises en place avec nos élèves et des outils numériques que nous utilisons régulièrement.

Estelle Baudelet

Professeure de biotechnologie santé environnement auprès de BTS en lycée technologique depuis 5 ans

Agnès Peschard

Professeure de chinois en collège et lycée général depuis 12 ans