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Ce contenu fait partie du Kit Accueillir un élève avec BEP en milieu d'année en élémentaire
"Bonjour, tu vas avoir un nouvel élève. Apparemment il a des besoins particuliers. On en parle dès que j’ai plus d’informations. Voici ta nouvelle liste !" Voilà ce que j’ai entendu à plusieurs reprises. Moi, ce que j’entends entre les lignes, c’est: "Bonjour, tu vas avoir un élève de plus à découvrir, à rassurer, à accompagner, à faire progresser, à guider, à écouter, à comprendre, à évaluer, à inclure dans le collectif existant, etc.".
Bref, un petit moment de stress qui laisse vite place à environ 30 000 questions dont voici les principales : Où vais-je l’installer pour qu’il se sente bien, comment allons-nous l’accueillir pour le rassurer ? Comment vais-je pouvoir répondre à ses besoins ? Quels sont-ils ? A-t-il ou elle pu bénéficier d’adaptation auparavant, lesquelles ? Va-t-il accepter facilement un nouvel accompagnement spécifique ?
Accueillir un élève à besoins particuliers dans sa classe en cours d’année n’est pas chose aisée pour nous. Mais cela ne l’est pas moins pour l’élève qui arrive, change d’environnement, d’école, souvent de logement, et qui a tout à reconstruire. J’aime donc faire de mon mieux pour apaiser ses inquiétudes et qu’il sente que je prends soin de lui et de ses besoins. Pas question de discuter du rôle de l’école comme je l’entends parfois, je fais de mon mieux pour que cet enfant se sente bien dans ma classe.
Je reste à l’écoute de la famille qui peut aussi me donner des pistes pour faire en sorte que ce changement soit vécu de manière apaisée par l’élève. Personne n’est parfait, et je suis persuadée que plusieurs cerveaux valent mieux qu’un. Coopérons donc avec les familles et les différents partenaires pour le bien-être et le bien-apprendre de tous nos élèves.
Je vous partage ici mon expérience et les outils que j’ai mis en place au fil de mes 22 années d'exercice en REP pour faire face à ces arrivées inattendues. Pour faire en sorte que le mot "inclusion" ne soit pas seulement un concept, mais un engagement à part entière !
Une arrivée en cours d’année peut chambouler momentanément une organisation de classe qui fonctionne. Au fil des années, je me suis organisée pour ne pas me laisser dépasser par la situation quand on m’annonce une nouvelle arrivée d’élève. Je veille à la gérer le plus efficacement possible et permettre à cet élève d’être accueilli dans les meilleures conditions, qu’il ait des besoins spécifiques ou non.
Ce conseil s’applique donc à tous les élèves qui arriveraient en cours d’année. C’est à mon sens un pré-requis indispensable pour pouvoir s’appliquer ensuite à répondre aux éventuels besoins spécifiques de l’élève. Je me suis donc créé une fiche mémo pour être prête en cas d’arrivée inattendue.
Anticiper, c’est donc envisager plusieurs points :
Quels que soient les besoins spécifiques de l’élève, son bien-être sera le levier pour le faire entrer dans les apprentissages. Son cerveau émotionnel (système limbique) va avoir besoin d’être apaisé. Mettre le paquet sur l’accueil, soi-même et le collectif classe, est donc essentiel. Ceci permet à ce nouvel élève de se sentir rassuré et disponible pour s’engager dans une nouvelle aventure avec vous.
Sans cela, comme nous l’apprennent les sciences cognitives et la neuroéducation, les hormones du stress liées à son arrivée vont empêcher son cerveau d’apprendre et les connexions neuronales ne pourront se faire.
Quelques idées à mettre en place :
Le temps de l’accueil se prolonge bien évidemment au-delà de la journée d’arrivée. Il va falloir penser aux apprentissages et aux réponses à apporter aux besoins spécifiques de l’élève, cela fait partie de nos missions.
Pour cela, je m’appuie sur des outils du réseau Canopé. La grille d’observation (page 1/11 de la ressource Canopé et ci-dessous) me permet de mieux cerner les éventuelles difficultés de l’élève et de définir des modalités d’adaptation pédagogiques.
Cette observation s’effectue sur plusieurs journées et me permet, en une petite semaine, de mieux comprendre les besoins de mon élève. Bien sûr, d’autres outils m’aident dans ce diagnostic qui doit se faire le plus vite possible, sans interférer avec le fonctionnement habituel de la classe.
Le travail d’inclusion se fait donc le plus tôt possible et est préparé en amont et se fait en coopération avec l’équipe de l’école, comme le suggère les pistes données dans et par la Loi de refondation de l’école.
Les outils à ma disposition :
Si l’on réfléchit bien, chaque élève a des besoins spécifiques. Dans ma classe, j’installe donc dès le début de l’année des tables d’appui, afin de permettre à chaque élève de venir chercher du calme ou de l’aide par un pair ou par mon intervention, dans une tâche complexe, une notion en cours d’apprentissage, une compétence non atteinte, etc.
La différenciation est donc pensée dès le début d’année. L’élève qui arrive verra donc que ce dispositif ne lui est pas dédié spécifiquement (évite la stigmatisation), mais sert à tout élève ayant besoin d’une aide spécifique. De cette manière, quand je veux revoir un exercice avec n’importe lequel de mes élèves, cela ne choque personne.
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