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« La créativité c’est inventer, expérimenter, grandir, prendre des risques, briser les règles, faire des erreurs et s’amuser. » Mary Lou Cook
Cette définition ne fait-elle pas penser à nos jeunes élèves ? N’est-ce pas ce que nous essayons de mettre en place dans nos classes ?
La créativité fait partie des compétences du XXIème siècle, mais comment aider nos jeunes élèves à la développer ? Comment leur permettre de montrer leur singularité dans le groupe classe ?
Dans notre classe de PS/MS/GS, nous avons un magasin créatif, qui permet aux enfants de laisser des traces libres sur un format A5. À partir de ce dispositif, les enfants vont être autonomes, vont oser se tromper, partager, échanger et ainsi développer leur créativité.
Voici comment installer cet espace dans votre classe !
“Maitresse je sais pas quoi faire… J’ai pas d’idée !”
C’est une situation que nous rencontrons souvent dans nos classes suite à une consigne ouverte. L’école maternelle peut (doit !) aider à stimuler la créativité des jeunes enfants.
Cela va leur permettre de développer des idées nouvelles pour résoudre des problèmes, de gagner en confiance en eux, de développer leur estime de soi.
Plusieurs études (Mathieu Cassotti, Magali Dorgans) montrent que créativité et fonctions exécutives sont fortement liées :
Avec les jeunes enfants, il est plus facile de piquer leur curiosité, de leur laisser faire des choix, de se sentir assez sécure en art afin de stimuler leur créativité. Ils transféreront ensuite les capacités acquises à d’autres domaines (langage écrit, maths, sciences).
Un mot inconnu à encoder, une situation problème en maths, une hypothèse à donner en sciences … autant de situations où nos jeunes élèves devront faire appel à leur créativité, pour oser sortir du cadre, oser donner une réponse, la leur.
Ces situations plus scolaires, plus directives, avec un rapport à l’erreur différent, peuvent intimider nos élèves. C’est pourquoi l’art est un domaine à privilégier pour commencer à développer la créativité chez nos élèves.
Et si on les leur proposait un espace regroupant des feuilles, des feutres, des crayons, des gommettes, du scotch, avec comme consigne “remplis ta feuille comme tu veux”. Si à partir de cet espace à scénario, il développait leur créativité mais pas que… Comment mettre en place ce magasin créatif ?
“Maîtresse, est-ce que je peux avoir des gommettes pour décorer mon dessin ?”
Les élèves les plus à l’aise dans la classe osent demander du matériel pour créer librement. Et si on réfléchissait à comment intégrer tout le groupe classe dans cette démarche ?
La créativité est possible si les enfants se sentent en sécurité dans la classe, s’ils sont autonomes. C’est pourquoi l’aménagement de l’espace est primordial : “L’espace, le troisième éducateur” (pédagogie Reggio Emilia).
En l’absence de l’adulte, l’espace et le matériel, soigneusement organisés, doivent permettre aux enfants d’être autonomes. Mettre en place un magasin créatif dans sa classe, c’est aussi modifier sa posture. C’est lâcher prise et laisser des enfants agir de manière autonome.
Pour mettre en place un magasin créatif dans ma classe, j’ai :
Un enfant est derrière le comptoir et sert celui qui demande. Les enfants développent ainsi des compétences langagières et réinvestissent le lexique de classe. Après plusieurs utilisations guidées par l'enseignante ou l’Atsem, des élèves autonomes peuvent prendre en charge l’espace : demander ce que l’enfant désire, gérer les noms précis du matériel.
Il est aussi tout à fait envisageable de le laisser en libre accès, sans cette notion de scénario. Les élèves peuvent se servir seuls, le langage oral sera alors moins présent.
Lorsqu'ils maîtrisent ce nouvel espace, ils en prennent rapidement possession de manière autonome et plus rapide.
“Regardez, dans les jeux de PS, je n’ai laissé que les couleurs BLEU - JAUNE - ROUGE. Ils vont pouvoir s'entraîner à les reconnaître et les nommer. Et dans le magasin, j’ai fait pareil : que ces 3 couleurs !”
Dans ma classe, j’aime y déposer du matériel que les enfants utilisent peu (ou qui n'est pas en accès libre à un autre endroit de la classe) : scotch, paillettes, carton doré, afin de créer une motivation supplémentaire.
Le matériel à disposition doit permettre aux élèves de répondre à la consigne “remplis la feuille comme tu veux” de manière autonome. Ils peuvent pour cela réinvestir une technique vue en classe ou laisser libre cours à leur imagination.
Le matériel peut être inducteur :
Le matériel dans le magasin créatif de ma classe. À vous de choisir le matériel et les couleurs selon les projets en cours, les préférences des enfants, un projet à venir.
“Qu’est-ce que c’est ça, maîtresse ? Qu’est-ce qui est écrit sur le magasin ?”
Afin d’attiser la curiosité des enfants et donc leur motivation, le magasin arrive dans la classe sans que les élèves soient prévenus : une nouvelle surprise le matin ! Le magasin peut arriver à différents moments de l’année dans la classe, ou être fermé et rouvrir avec une nouvelle fonction.
Donner du sens à la création permettra aux enfants de s'impliquer un maximum, les inciter à se mettre en projet d’apprentissage. Le sens donné (ainsi que le matériel) peut induire des créations particulières.
En début d’année, cela peut être le magasin de l’école pour créer sa trousse. Il peut ensuite devenir une papeterie pour créer sa carte à envoyer pour la fête des parents, à offrir à la Saint-Valentin, à envoyer au Père Noël, etc.
À 5 ans, A a aligné les gommettes. Un PS qui crée à côté de lui aligne des gommettes entre ces bandes :
“Mais arrête de copier sur moi !”
- Regarde, il ne copie pas tu l’inspires.”
Ce magasin, installé comme un espace à scénario, implique la communication entre 2 enfants pour choisir son matériel. Les enfants font la queue au magasin créatif pour prendre leur matériel, mais ils vont ensuite créer où ils veulent.
La phase de projet et de création peut être individuelle ou collective, les jeunes enfants apprennent aussi par imitation. En binôme, seul, à 3 : le choix est à faire selon les règles, le climat de la classe, mais surtout l’envie et le besoin des enfants.
Les échanges langagiers et les actions motrices sont plus riches. De nouveaux savoirs se créent lors de ces interactions. Un enfant plus expert va expliquer une technique, un plus jeune va demander de l’aide pour une action qu’il ne maîtrise pas encore (découper, plier).
Mais il est aussi possible de retrouver un enfant qui impliqué dans son projet s’isole totalement du reste de la classe et ne veut pas être dérangé. Comme nous adultes, il faut laisser aux enfants la possibilité de créer comme ils le souhaitent : seul ou à plusieurs.
La consigne étant ouverte, l’erreur n’a pas sa place ici. Ces créations vont donc permettre aux élèves de développer leur confiance en eux. Toutes les traces sont acceptées, de la plus simple à la plus complexe.
“Tu as vu maîtresse, j’ai fait comme les PS : un peu ici et beaucoup ici !”
Dans la classe, les enfants aiment autant créer que s’exprimer sur leur création. En effet, la créativité se développe par l’action, l’exploration de plusieurs idées. Mais elle est aussi possible car les enfants verbalisent leurs actions. Ils font des liens entre leur création et celle des autres, entre leur création et une consigne donnée la semaine dernière ou un artiste rencontré.
Les temps d’échanges peuvent être ponctuels, de manière individuelle en situation lors de la création ; ou collectifs, lors d’un premier regroupement dans la journée. Lors de ces temps de langage, les enfants verbalisent leurs différentes actions. Ils structurent leur pensée en organisant les différentes étapes par lesquelles ils sont passés.
Les autres enfants écoutent, découvrent des techniques, de nouveaux mots. L’adulte prend au fur et à mesure de ces échanges plus de recul : les enfants gèrent eux-mêmes ces découvertes. Ce temps oral s’inspire de la pédagogie de l’écoute : tous peuvent parler, on s'écoute, on a le droit de répéter.
Les échanges vont permettre à certains enfants de lever des blocages dans leur créativité en s’inspirant des idées des autres.
Ils vont aussi comprendre qu’il n’y a ici aucun regard évaluateur de la part de l’adulte ou des autres enfants (pas de “bien / pas bien” - “beau / pas beau” ). Il est primordial de faire attention à cela, afin que les enfants qui n’ont pas encore laissé de trace ne se bloquent pas. L’adulte doit alors valoriser chaque réponse apportée à la consigne ouverte.
“Quand j’avais leur âge, je dessinais comme Raphaël, mais il m’a fallu toute une vie pour apprendre à dessiner comme eux.” Picasso
Et si nos élèves étaient créatifs ? Et si nous les accompagnons pour cela avec différents dispositifs. Le magasin créatif en est un…
Délia Gobert, PEMF en maternelle depuis 2013
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