Une élève et étudiante appliquée : des débuts difficiles

Quand j'ai commencé, je mettais en œuvre ce que l’on m’avait enseigné à l’époque (nous sommes en 1999) à l’IUFM. Très vite, tout cela s’est avéré répétitif… Mes élèves s’ennuyaient, moi aussi. Forcément, ils n’étaient pas attentifs et je ne me voyais pas exercer ce métier dans ces conditions pendant 40 ans. Dès 2000, j’ai cherché des pistes pour motiver mes troupes !

" J’ai beaucoup lu, voyagé, réfléchi et changé mon fusil d’épaule "

J’ai beaucoup lu, voyagé (stage pour enseignants en Angleterre, l’été), réfléchi et changé mon fusil d’épaule : je me suis plongée dans la pédagogie de projets. Tout apprentissage était l’occasion de mettre en place un projet avec du travail de groupes en classe ou avec d’autres classes du monde entier. J’ai souhaité développer la créativité de mes élèves et leur ai proposé des activités qui leur donnaient l’occasion de se dépasser et de partager avec le monde entier leurs talents, quels qu’ils soient : dessin, chanson, composition, écriture… J’explique mes débuts justement à L’échappée volée en 2017 et lors de TEDxRennes en 2018.

Notre profession telle que je la conçois est résumée dans ce paragraphe de L’élève au cœur de sa réussite, livre autobiographique, écrit comme un roman : « Alors, le défi est bien là : motiver ceux qui ne le sont pas, sans sacrifier ceux qui le sont. Il faut trouver un juste équilibre afin que tous les élèves sortent du système en ayant tiré le meilleur profit possible d’une situation qui reste cellulaire, comme le sont la famille, l’entreprise, et la société en général. »

" L’imagination, la créativité, le contact avec l’autre, rien de plus motivant pour nos élèves."

Le premier projet très simple que j’ai proposé à mes élèves relevait du théâtre : ils devaient écrire un script de soap opera, le mettre en scène, le jouer et ont pris un plaisir incroyable à noircir des pages
et des pages de leurs cahiers sans râler. Au contraire, ils me posaient des questions, ne voulaient pas que leurs productions soient truffées de fautes et je passais de groupe en groupe, légère et heureuse de ces élèves qui donnaient le meilleur d’eux-mêmes et qui ressemblaient aux élèves dont j’avais rêvé (depuis l’âge de 10 ans !).
 

Nos débuts sont souvent chaotiques, parfois difficiles, mais si nous savons nous remettre en question, parler de nos problèmes et tenter « autre chose », nos élèves en tirent forcément le plus grand bénéfice et nous vivons notre métier comme nous sommes censés le faire, avec passion ! Ce que j’ai tiré de mes vingt ans d’enseignement est dans mon autobiographie ainsi que sur
Slideshare (projets, formations…). Vous pouvez aussi aller plus loin en découvrant mon blog : https://sharingteaching.blogspot.com.

Excellente rentrée à tous et à toutes !