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Monsieur Z. vient rendre visite à notre équipe 2 fois par mois pour poser un regard ou deux (toujours avec humour) sur notre métier, par rapport au contexte ou à l'actualité. Aujourd'hui, il nous donne les 5 raisons de nous dire que c’est super méga cool d’aller faire cours quand les autres se reconfinent :
Car, en vous levant chaque matin, vous avez cette pensée émue qui vous réchauffe le cœur et vous drape d’émotions. Oui, la Gaule, la France a besoin de VOUS. Comme nos amis policiers qui font régner l’ordre dans les rues ; comme notre personnel soignant qui courageusement occupe la première ligne dans cette guerre pandémique. Et nous, détenteurs du savoir et des connaissances, montés au pinacle d’une société en quête de repères. Et vous vous voyez déjà défilant le 14 juillet sur un char DIY bricolé par Enzo à la hâte en atelier mécanique, avec des phallus ornementaux sur le téco comme dans son cahier de bio. Un char tiré par vos 3ème prépa métiers, en habits de gala (costard-cravate-short troué-TN). Ça a de la gueule. Impossible de vous recoucher après ça.
Car en arrivant dans votre Établissement, vous savez que vous pénétrerez dans un nouveau monde, un univers à part, une dimension parallèle à la nôtre que bien peu connaissent. Douché par un demi-litre de gel hydroalcoolique vous rendant abrasif comme la torche humaine des 4 Fantastiques, vous déambulerez ensuite dans les couloirs, dans un escape (enter) game d’un nouveau genre. Intitulé « Parkour de l’enseignant », il faut atteindre la salle A210 en évitant de passer par le couloir A, passant par l’allée C4 mais se dissimulant à l’approche de la D208, le tout en moins de 4 minutes. Pour finir, quoi de plus merveilleux que déclamer un poème d’Aragon dans une salle aérée avoisinant les 8 degrés. Le vent frappant votre poitrail en mode Germinal, devant vos 5 élèves masqués. Ou 35 élèves d’ailleurs, allez savoir.
Car avouez-le, il est tellement plus commode d’avoir nos chères têtes blondes en présentiel qu’à distance. Oubliés les messages tardifs implorant votre aide sur une rédaction donnée depuis plus de deux semaines : « Mais monsieur, vous l’avez mis où le travail… mais c’est quoi Pronote?! J’ai pas ça moi ! ». Oubliés les devoirs rendus par photo avec le caleçon et la calzone en arrière-plan. Les visios en tong où Luca se gratte les testicules oubliant que VOUS aussi vous le voyez. Les parents éructant que vous donnez trop de devoirs. Les parents éructant que vous ne donnez pas assez de devoirs. Vos collègues en bad disant que vous leur manquez. Ceux-là même qui ne vous adressent jamais la parole en temps normal. Non je vous l’assure : rien ne vaut le face-à-face pédagogique des familles.
Car déambulant dans les rues désertes, vous allez pouvoir observer votre ville, votre bourgade, vos faubourgs à nouveau envahis par toute cette sauvageté magnifique. N’est-ce pas un petit daim qui, ce matin même, tenait de ces petites papattes la barre du métro pour se rendre en centre-ville ? Et ce ragondin si débrouillard sur sa trottinette, se rendant à l’épicier du coin ? Qu’il est donc agréable de sentir l’odeur des fougères et d’autres conifères près de « Créa’ TIF » le salon de coiffure de Josy. L’air sera donc plus pur ; et puisque c’est bien connu, quand la France se confine il n’y a pas un jour de pluie, vous pourrez arriver au bahut nimbé par le soleil, dans une période de Noël façon continent austral. Vous pourrez même arriver à cheval du coup. Votre fidèle destrier Séquence n’attend que vous.
Car au-delà de vos activités d’enseignant, vous restez avant tout un être humain. Et durant le confinement, vous avez pu observer les pires aspects de celui-ci. À commencer par vos crises de culinarité excessive, ce besoin de créer votre propre pancake à 3h du matin, entraînant cette prise de poids elle aussi excessive que vous venez de vaincre y’a quoi… deux semaines. Ou cette envie de bricolage démesurée faisant de Leroy Merlin votre nouveau donjon, avec perte, vis et fracas. Et pour finir ce portrait peu élogieux, vos programmes tardifs et honteux vous dotant d’un surplus d’informations, notamment sur l’élevage de lamas dans la cordillère des Andes. Le truc impossible à placer en société ensuite.
Pour toutes ces raisons, je l’espère, vous serez heureux d’aller travailler et de préparer vos élèves au monde de demain !
NB : cette chronique a été écrite sans anxiolytique.
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