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Pourquoi les enseignants attendent avec frénésie les vacances de la Toussaint ?

Monsieur Z
15 octobre 2021 14:25
2 mn

1. Car mine de rien on est plus épuisé qu’en juin

Nous revoilà mon cher Einstein et sa célèbre relativité. On fait souvent la blague « Semaines écoulées 8, ressenties 108 ! » mais on est pas loin du compte. Une rentrée, c’est épuisant : remise en route de l’outil vocal, aphonie remarquée au bout du 10ème jour, retour du protocole sanitaire et tout l’Art de la sainte Répétition qui redevient en quelques semaines notre douloureux sacerdoce (« Taisez-vous… Et ton cahier il est où ? Taisez-vous ! Et il fait quoi dans la niche du chien ? TAISEZ-VOUS ! »). 
Du coup les vacances de Toussaint sont le Graal et vous allez le boire jusqu’à la lie.
 

2. Car on peut devenir serial killer pour de faux

Mais oui c’est le seul moment où vous pouvez vous déplacer avec une hache ou une tronçonneuse pépouze et sortir autant d’horreurs que vous pouvez en imaginer. C’est Halloween et ils croiront tous que c’est du chiqué, alors que dans l’absolu, vous passerez bien la main d’Enzo au broyeur plutôt que de le voir insérer son index dans sa fosse nasale de Marianne (oui à ce niveau-là, on atteint des profondeurs) ou encore pendre par les pieds Lena et voir tout son sang monter au cerveau, histoire de l’irriguer un peu vu la qualité sèche de ses réponses.
 

3. Car vous avez du retard global sur tout

Sur tout oui. Vous avez environ 41 morceaux de série à regarder. Vous vous escrimez chaque soir à tenter l’audacieuse épreuve de retenir votre attention durant 45 minutes. 
Bilan : vous matez des génériques ou deux trois scènes avant de plonger dans un coma salvateur. Idem pour l’arrosage des plantes qui font à peu près la même tête que vous. Et cette recette du poulet au gingembre que vous vouliez tenter début septembre ? Le gingembre n’a jamais été acheté. Le poulet, lui, est sans doute faisandé.
 

4. Car vous avez des soifs d’ailleurs

Après un tel choc frontal, septembre-octobre sont une double lame. Vous avez sans doute imaginé les plages immaculées, de sable blanc où chantent les cacatoès (normal me direz-vous). En effet, passer huit heures durant dans cette mixture mêlant déodorant (ou plutôt désodorisant) et haleine maculée de kebab donnent l’envie de voyager. Même pieds nus sur un lit de verres pilés. Donc il vous faudra partir quoiqu’il en coûte, changer d’air, voir des bovins, des vrais. Pas Lucas qui mâche son chewing-gum sans aucune expression faciale quand vous lui éructez dessus. Un retour à la nature, à la vie, aux sources de l’être humain. 
 

5. Car le changement d’heure a du bon

Vous avez tendance à l’oublier mais, dès le retour au bahut, vous allez redécouvrir les joies de la pédagogie nocturne, avec un départ (de nuit) et une sortie (de nuit). Et entre cela, une douce somnolence. Dès votre retour, vous serez si contents de retrouver les petits yeux collés du cours de 8h quand les doux rayons viennent darder le stylo 2 couleurs de Lucas, encore endormi et le pyjama pilou pilou de Luna qu’elle n’ôte que vers 10h, en poil d'opossum. 
Enfin le soir, enfin pardon 17h, rebelote : les élèves qui chaque année redécouvrent les joies de cette modification saisonnière vous diront : « Oh m'sieur, IL FAIT NUIT LÀ, COMMENT JE FAIS ?! ». Sandro, tu es en Terminale et tu mesures 1m95… Tu as peur de quoi ? 
 

6. Car vous avez procrastiné grave de grave

C’est bien sympa de hurler « ÉVALUATIOOOOOOON » à tout bout de champ, telle une sirène sous anxiolytique. Mais, à un moment, ça se paye : ces deux grosses piles dans le salon qui servent à Mounette de perchoir ou d’urinoir selon, ce sont des copies. Et les copies, vous savez quoi ? Ça se corrige un jour ou l’autre. 
Alors vous avez trouvé vous aussi des excuses farfelues, leur oubli dans votre casier (« Non, pas ce casier. Mon autre casier dans mon autre bahut. Celui qui est fermé pour scène de crimes. » Mais là, il faudra vous y mettre. Léger détail : faire des évaluations ne fera pas avancer tout seul votre programme. Ah ben non.
 

7. Car il faudra rendre des comptes

Que ce soit les petits jeunots en début de carrière auprès de leurs mentors ou les profs aguerris qui ont voulu révolutionner leur pédagogie en suivant les conseils avisés des talentueux pédago-influenceurs de leur site préféré, il va falloir faire vos bilans : qu’est-ce qui a fonctionné ? Qu’est-ce qui s’est crashé comme une mouche sur une vitre immaculée ?
Toussaint remet la balle au centre et les pendules à zéro. Tiens, il va voir comment j’ai arrêté les bavardages en classe moi, scrogneugneu...
 

Monsieur Z.

Prof de Lycée Pro quelque part en France, dont l'humour sévit sur Facebook et sur Instagram.

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