Quel enseignant ou quelle enseignante ne s’est jamais demandé s’il était un ou une bon·ne prof ? Nous essayons tous et toutes de faire au mieux dans l’exercice de notre métier, mais il n’est pas toujours facile d’obtenir un retour objectif de la part de nos élèves. Cet article propose quelques pistes pour appréhender ce que peut être un « bon prof » ou une « bonne prof ». 
 

Être et savoirs

L’une des caractéristiques du système éducatif français est de recruter des enseignants et enseignantes qui maîtrisent les contenus et la didactique de leurs disciplines. Cependant, de nouvelles compétences sont de plus en plus mises en avant pour définir la professionnalité des profs. 
 

Être juste, faire preuve de tact et de bienveillance     

Sous la dénomination générale d’une conduite « éthique », qui est explicitement mentionnée dans le référentiel de compétences des métiers du professorat et de l’éducation, Eirick Prairat, professeur de Philosophie de l’éducation, organise son propos en trois conseils principaux : 

1. Être juste sans être égalitariste, c’est-à-dire accompagner les élèves en ayant conscience des inégalités et en s’efforçant de ne pas les accentuer.
2. Être bienveillant·e sans être complaisant·e, c’est-à-dire encourager les élèves tout en conservant une forme d’exigence.
3. Avoir du tact pour respecter les élèves et ainsi se faire respecter en retour.

Le plus difficile est ensuite de mettre en pratique ces conseils théoriques. Cela peut passer par des situations concrètes : 

• Tout d’abord, ces considérations invitent à évoquer la différenciation comme une entrée indispensable pour préparer nos cours et animer nos séances d’enseignement.
• Ensuite, ces conseils conduisent à penser l’évaluation comme une pratique permettant d’accompagner les apprentissages sans dévaluer le travail fourni par l’élève.
• Enfin, cet article permet de prendre conscience de l’importance des rétroactions en classe, sur les copies mais aussi dans les appréciations des bulletins.

L’ensemble de ces conseils doit néanmoins aussi être mis en perspective sur le temps long car, comme le rappelle Erick Prairat, l’exemplarité professorale est un « engagement obstiné et sans emphase ». En somme, on n’est pas indéfiniment un bon ou une bonne prof ; on le devient chaque nouvelle année dans les yeux de nos élèves.