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5 raisons de se réjouir (ou de râler) de la fin du port du masque en classe

Monsieur Z
11 mars 2022 17:18
1 mn

1. La découverte de nouvelles têtes

Oui, vous avez tous un peu rêvé de voir la bouche d’Enzo ou les pommettes saillantes de Noémie, pour celles et ceux qui n’avaient pas déjà le masque sous le nez ou sous le menton. Pour les autres ça va être la découverte. Cyrano, lui, aurait compris. Voir un visage dans son entièreté plutôt que des fac-similés organiques, ça devrait éclairer votre quotidien.

Sauf que la plupart de ces bambins ont fait des allergies prononcées à cause du masque, donc il va falloir accepter quelques semaines d’acné plus ou moins purulent, rougeurs infâmes et haleine de poney sous acide. Prenez un chewing-gum, Emile.
 

2. La fin du fnrnfvnveuhgheu

Pardon? Tu peux répéter ? Tu peux ENCORE répéter ? RIP le marmonnage lors des exposés ou des récitations. Une voix forte et claire, qui permet également de découvrir qui parle dans votre dos et imite les cris du babouin qu’on écartèle. C'est la fin des psalmodies de bout de rang, qui installaient une atmosphère de fin des temps, façon prière sectaire. Tout le monde sera clairement entendu et compris.

Sauf qu'il va falloir du coup à nouveau leur faire cracher leurs bonbons, jeter leur chips qu’ils mastiquaient pépouze sans un bruit, en bon ruminant apprenant. Et qui dit fin des incompréhensions, dit redécouverte du fait qu'ils disent vraiment souvent n’importe quoi et n’ont rien retenu de votre séance sur les connecteurs logiques : mmme mmmmu mmmmeuuu. Voilà, c’est ça.
 

3. Le retour du second degré et du sourire bright

Car ça fait plus d’un an que les élèves ne comprennent pas votre sens aigu de l’ironie, cherchant dans tout l’établissement la clé des champs que vous avez demandé de trouver, pensant que vous habitez en fait dans une caravane en face du lycée et vous nourrissez de lait de poule, que vous vous efforcez de traire le soir en rentrant du bahut. Enfin, ils pourront comprendre que vous plaisantez et qu’il n’y a pas grand-chose que vous dites qui est vrai in facto.

Sauf que ça veut dire que vous ne pourrez plus vous cacher derrière un bout de tissu pour camoufler vos infamies et votre cynisme acerbe, ni parler d’incompréhension en vertu d’un langage lacunaire à un parent d’élève dont vous avez traité le fils de Bulot. Il faudra assumer, en mode « Non, j’ai dit que tu ne manquais pas de culot ! ».
 

4° La fin du doliprane qui va bien

8h-17h. Une journée entière commencée dans les transports en commun bondés à porter cette défense contre la pandémie. Une journée entière à crier masqué. Un calvaire. Chaque soir en arrivant chez vous et en prenant le premier cacheton venu pour éviter cette migraine nauséeuse qui durait depuis plusieurs heures, vous pensiez à la vie de Spiderman. Des années qu’il vit ça et qu’il continue de tisser sans se plaindre. Quel super héros le gars.

Sauf que cette asphyxie provisoire a remplacé les migraines classiques pédagogisantes, je parle bien entendu des céphalées post-évaluation, où vous avez dû répondre à 155 questions différentes au sujet de cette consigne certes alambiquée, à savoir « Racontez votre premier jour de vacances ». Ou encore ce mal de crâne intense lancinant après avoir écouté la logorrhée de cet enseignant en réunion se louant de ses séances innovantes, celui même qui adopte la maxime « ce que tu ne photocopies pas te rend plus faible ».
 

5° La fin de cet anathème journalier

Le meilleur pour la fin. Imaginez le gain salivaire obtenu par l’arrêt brutal de cette catch phrase prononcée 1355432 fois par jour « METS TON MASQUE ! » et ses rejetons « T’as pas de nez ? Si ? Au-dessus ! », « Sur la bouche, pas sur la tête », « Enzo, tu viens d’éternuer, tu peux cracher tes amibes dans ton masque s'il te plaît… ». Toute cette énergie passée à gérer cet artefact, hiver comme été, matinée comme soirée. Usant.

Sauf que « ENZO, ÉTEINS TON PORTABLE !!! »

Une pandémie en remplace souvent une autre.

Monsieur Z., prof de Lycée Pro quelque part en France, dont l'humour sévit sur Facebook et sur Instagram.

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