Personnaliser vos contenus
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Article rédigé dans le cadre d'un partenariat avec la plateforme E-Inspé.
Imaginez que vous faites partie d’une association à titre bénévole. Pour vous y sentir pleinement engagé, il est souhaitable que vous ayez une vision assez claire du cadre de fonctionnement de l’association (rythme et dates des réunions, activités de l’asso, projets à court et moyen terme) et que vous ayez une représentation un peu précise de la manière dont vous pouvez faire preuve d’initiative, proposer des choses et les modalités d’expression de ces envies.
Autrement dit, votre engagement associatif sera d’autant plus puissant que vous avez les moyens de réfléchir, d'imaginer, de rêver la manière dont vous souhaitez vous engager et éventuellement penser les projets que vous souhaiteriez porter ou voir se développer.
Dans ce cas de figure, vous avez un fort sentiment d’autonomie dans votre engagement associatif :
À l’inverse, si vous avez un faible sentiment d’autonomie, vous allez vous laisser porter de manière un peu passive de tâche en tâche (répondre à du courrier, décharger du matériel, écouter lors d’une réunion), en ayant parfois la sensation de ne pas être décisionnaire de ce que vous faites.
Votre participation à la vie de l’association peut se maintenir très longtemps ainsi, mais risque d’être peu créative et surtout elle sera plus fragile en cas d’adversité (par exemple, en cas de tensions dans l’asso, ou survenue d’un nouveau centre d’intérêt dans votre vie).
Le sentiment d'autonomie fait référence à la capacité de s'engager selon son propre choix dans des activités. Dans ce cas, nous sommes à l'origine de nos propres comportements. Il s'agit de sentir que nous sommes les initiateurs et les régulateurs de nos actions et que celles-ci sont en conformité avec nos valeurs.
Ce sentiment repose donc sur deux prérequis essentiels :
1. Pouvoir prendre une décision, faire des choix = déterminer un but.
Cela suppose qu’il soit donné à la personne de choisir entre plusieurs propositions et aussi qu’elle fasse ce choix par elle-même (motivation intrinsèque VS conformisme).
2. Être en mesure de s’organiser, planifier, hiérarchiser ses actions pour concourir à ce but.
Ce sont des compétences qui se développent avec le temps et l’apprentissage, mais pour lesquelles nous ne sommes pas tous égaux sur le plan cognitif.
Le concept d’autonomie est parfois mal compris. On entend souvent dire d’un enfant ou d’un ado qu’il est peu autonome pour faire son travail scolaire, ou pour ranger ses chaussettes.
Mais c’est oublier le premier point : l’autonomie repose sur un choix de la personne. Ainsi, si un ado a choisi de jouer à des jeux vidéo et qu’il y consacre toute sa journée, il aura finalement été très autonome !
Autre exemple : un ado souhaite mettre son tee-shirt préféré, mais il est sale. Selon ses propres choix, qui reposent sur de multiples variables (dont les habitudes, les croyances et les valeurs), il pourrait décider de l’enfiler en l’ayant rapidement secoué auparavant, ou il pourrait aussi décider de s’atteler à faire tourner une machine à laver. Il est essentiel que les adultes comprennent bien que dans les deux cas, il a été complètement autonome.
En tant qu’adulte au contact de jeunes, nous souhaiterions parfois que les ados fassent des choix qui nous semblent plus pertinents que d’autres, à ce titre, bien que louable, il ne s’agit pas d’autonomie. Il s’agit plutôt d’avoir envie que les ados aient eux-mêmes envie de faire ce qu’on pense qu’ils devraient faire.
Lorsqu’un élève a un faible sentiment d’autonomie, il a la sensation que ses succès ou ses échecs ne dépendent pas de lui, mais plutôt de facteurs qu’il ne peut contrôler. Ainsi, il va moins produire ou peu initier, puisqu’il n’a qu’un rôle secondaire. Il peut avoir l’impression de n’avoir aucune ou peu de responsabilité sur l’évolution de sa formation.
À l’inverse, si un élève est décisionnaire sur ses tâches, il sera plus engagé dans le temps, et l’énergie qu’il y consacrera sera plus importante.
Voici quelques éléments théoriques qui peuvent au quotidien permettre de favoriser le sentiment d’autonomie chez les élèves :
On ne menace pas d’autonomie et on ne fait pas de test ni de contrat de confiance sur ce point.
Par exemple, il est dommageable de dire des choses du type "je pensais que tu étais autonome mais finalement je me rends compte que non", "c’était un test pour voir si tu étais capable d’être autonome, mais ce n’est pas le cas". Ce genre de discours est blessant, n’apporte rien à l’élève et nuit à la relation pédagogique. C’est juste un exutoire pour l’adulte en colère, déçu ou frustré de la situation.
Si on fait le lien avec l’introduction sur le monde associatif, il est important que l’élève puisse se sentir maître à bord, en ayant la possibilité de prendre certaines décisions. Il est également important qu’il puisse projeter ce qu’il a à faire et la manière dont il devra le faire. Il sera ainsi décisionnaire de ses tâches et donc plus engagé dans le temps. L’énergie qu’il y consacrera sera plus importante.
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Marie Gallé-Tessonneau, psychologue clinicienne, psychothérapeute, docteure en psychologie, formatrice et chargée d’enseignement à l’université de Bordeaux
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