Après avoir traité cette partie de programme sous forme d’exposés pendant plusieurs années, j’ai choisi de mettre en avant l’utilisation du numérique via la création de capsules vidéos pour optimiser encore plus cette partie du programme. 

En effet, il résultait souvent des exposés que les élèves avaient des oraux peu fluides, malgré des critères de réussites donnés à l’avance. Je souhaitais donc permettre aux élèves de davantage travailler leur oral en utilisant l’enregistrement audio.

Celui-ci les oblige à parfaire leur rendu, en répétant plusieurs fois leur oral, jusqu’à obtenir la version qui leur semblera la meilleure et qu’ils garderont. Le travail audio leur permet également d’apprendre à s’écouter : ils sont à la fois acteurs, mais également juges de leur prestation. 

Ceci permet un vrai travail sur l’erreur, possible par eux-même d’une part, mais par les pairs également, au sein de leur groupe, puis par le groupe classe.

Je profite également de cette partie pour réinvestir les séquences précédentes de mon cycle 4. Mes élèves, par le biais du travail sur les phénomènes environnementaux, peuvent réinvestir le travail autour du pH, des atomes, des ions et des transformations chimiques en ciblant clairement avec eux les objectifs de contenus que je souhaite avoir dans les vidéos.

Les élèves ont ainsi du recul sur ce qu’ils ont déjà pu acquérir comme nouvelles connaissances, ou au contraire constater qu’une notion n’est pas acquise et en profiter pour la retravailler afin de rendre la vidéo claire pour la classe.

Un autre intérêt majeur à procéder de la sorte est que l’on constitue des groupes d’élèves experts qui vont analyser et échanger autour d’une thématique en lien avec la transition écologique, la sauvegarde de l'environnement, et plus largement les objectifs de développement durable. Ceci afin de la partager au restant de la classe lors de la séance de restitution à l’instar d’une classe puzzle. 

Les élèves sont acteurs du choix de leur domaine d’expertise lors de la séance d’ouverture du projet : ils pourront choisir le thème qu’ils préfèrent, ce qui les implique davantage dans le projet.

Chaque équipe est autonome dans son travail et doit apprendre à coopérer pour la réussite de celui-ci afin de répondre à l’ensemble des critères de réussite donnés lors de la séance de lancement du projet. Ils sont également responsabilisés, car la bonne tenue de la séquence tient également sur le fait que chacun puisse contribuer au savoir des autres.

La séance de restitution est toujours très riche. Chaque groupe est chargé de partager son travail à l’ensemble de la classe en projetant la vidéo. Ceci permet au reste de la classe d’avoir une trace écrite sur le thème de leur expertise.

Charlotte Mongkhonhsinh, professeure de physique-chimie en collège depuis 2008