Afin de lancer le travail et que même les élèves les plus en difficultés puissent s’investir sur la tâche, je démarre l’activité par une capsule vidéo que j’ai réalisée. Cette vidéo permet de donner un contexte réaliste à l’activité d’une part, mais aide également les élèves à être immédiatement concentrés sur la tâche. 

Je donne sous format audio l’intégralité des consignes, en reprenant le visuel de la fiche d’activité afin qu’ils sachent ensuite, si besoin, où retrouver les informations lors du travail.

Pendant le travail, les élèves seront par groupes de 4, où chacun et chacune a des missions bien ciblées individuelles, mais aussi un travail commun à réaliser. Ils sont libres de commencer directement, si l’écoute de la vidéo leur a permis de s'imprégner suffisamment du travail demandé ou de reprendre les consignes si besoin.

Cette tâche nécessite également la réalisation d’une expérience qui simule la situation des océans qui se réchauffent, permettant aux élèves de comprendre l’intérêt de la modélisation. La tâche proposée demande d’extraire des informations d’un texte et d’un graphique, et mobilise les élèves sur cette compétence cruciale à acquérir pour réussir le DNB.

Certains élèves ont des difficultés lors de cette activité, car elle mobilise de multiples compétences. C’est pourquoi il est important de permettre à tous d’être en réussite. Pour cela, on va parler techniques de différenciation. 

La différenciation pédagogique n’est pas toujours aisée. Avec l’expérience et après quelques écueils, j’utilise depuis plusieurs années des tâches complexes à coups de pouce auto-gérés. À mes débuts, les coups de pouce ont été mis en avant comme une des techniques de différenciation simple à déployer. 

J’ai donc rapidement fait des petits papiers que je distribuais aux élèves en fonction de leurs besoins mais il ne faut pas se leurrer, cela revient presque au même que de l’étayage oral. Le fait d’enlever des points lors de l’utilisation était même une des grandes questions à se poser en tant qu’enseignant à l’époque.

Dans mon groupe de travail académique sur la différenciation pédagogique, on préconise de tout distribuer et de laisser l’élève s’emparer de ce dont il a besoin afin d’être autonome et sans stigmatisation.

J’ai pour ma part opté pour une version unique avec un format à manipuler comme j’affectionne. Les élèves ont des coups de pouces intégrés, qu’ils vont pouvoir ouvrir au gré de leur besoin. Pour savoir quel volet ouvrir, ils doivent se questionner sur ce qui les bloque permettant de mettre des mots et d’exprimer leurs besoins.

Avec cette formule, mes élèves arrivent au bout de la tâche. Parfois, juste le fait d’avoir les questions qui cachent ces fameux indices suffit à débloquer la situation.

Vous allez me dire, "ils ouvrent tout et c’est bingo"... En fait non, ils se sentent challengés et c’est une habitude de travail à donner. Dans ma classe, toutes les corrections d’exercices sont données. On travaille sur remettre du sens sur la tâche et on redonne du goût à la réussite car c’est en travaillant ce levier que l’on va amener les élèves à être motivés.

La séance suivante, on revient sur l’importance de lutter contre cette montée des eaux en luttant contre le réchauffement climatique et on rappelle que leurs gestes au quotidien peuvent changer le monde dans lequel ils grandissent. 

Je n’hésite pas à également mettre en avant qu’outre les enjeux de connaissances sur l’environnement et le développement durable qu’ils viennent de développer, ce sont les compétences qu’ils acquièrent au collège (savoir extraire des informations, avoir un esprit critique) qui leur permettent de devenir des citoyens éclairés.

Charlotte Mongkhonhsinh, professeure de physique-chimie en collège depuis 2008