Une salle de classe, c’est un lieu de vie et de partage, où se jouent de multiples interactions. Cet espace a vocation à faire grandir et apprendre les élèves. Pour ce faire, il est nécessaire que leurs besoins de sécurité et d’appartenance soient pris en compte. L’ambiance de la classe est donc déterminante. 

Qui dit ambiance (ou climat) de classe, dit de multiples gestes professionnels, associés notamment à la gestion des comportements et des conflits. Mais cela inspire également une réflexion sur sa dimension matérielle. Au restaurant, on apprécie toujours plus un bon repas quand le cadre dans lequel on le prend est agréable…

Certains auront la chance de pouvoir bénéficier d’un espace et d’un budget suffisants pour choisir d’investir dans des aménagements spécifiques, tels que des tapis ou des poufs, qui permettront de créer un univers plus chaleureux qui renforcera le sentiment de sécurité des élèves.

Pour ma part, n’ayant pas cette possibilité, j’ai voulu créer un espace qui rassemble et qui inspire, soutenant ainsi le sentiment d’appartenance. J’ai donc réservé un espace d’affichage appelé le coin des élèves, sur lequel figurent des photos de classe (c'est l’occasion pour les élèves de se voir grandir ou de voir d’anciens camarades), des dessins, des articles de journaux ou encore des prix que l’on a reçus. Je constate que les élèves s’y attardent fréquemment quelques minutes en fin de cours.

D’autre part, j’affiche des citations inspirantes que je renouvelle régulièrement. Ma préférée est celle de John Cotton Dana, qui accueille chaque élève à la porte : 

"Celui qui a la prétention d’enseigner ne doit jamais cesser d’apprendre."

Lors de la journée de rentrée et d’accueil des élèves, je demande à chaque élève de la classe dont je suis professeure principale de créer ou de compléter une carte mentale pour se présenter. Les productions restent au mur quelques semaines.

Dans les classes, nombreuses sont les traces écrites produites : prises de notes, résolutions d’exercices, traces de recherches, compte-rendus, etc. Ces écrits figurent en général dans le cahier ou le classeur de l’élève, qui aura parfois du mal à s’impliquer dans la gestion de son support de travail, mais également dans la tâche donnée. 

C’est empirique : l’affichage des productions, car valorisant, est une source motivationnelle. Alors pourquoi ne pas faire produire des posters ? Cette pratique, fréquente dans certaines disciplines, n’est pas généralisée à toutes. La réalisation de ce type de support présente plusieurs intérêts :

• une réelle mise en activité des élèves, qui sont auteurs et responsables à part entière de leur travail ;
• la mobilisation de leur créativité, parfois peu mise en jeu et/ou évaluée.

Mais il est important d’accompagner les plus jeunes élèves à la réalisation de ce type de production, en leur indiquant par exemple avec précision les contenus attendus ainsi que les critères de réussite associés. Dans le cas d’une co-construction du poster, il faudra également penser à affecter des tâches aux élèves.

À titre d’exemple, mes élèves de 3ème réalisent en groupe de 4 un poster sur le réchauffement climatique et la montée des océans. Chaque élève est responsable de la production d’un article qui répond à une problématique donnée, associée à la thématique. Certains posters sont ensuite choisis pour être affichés. C’est toujours une fierté pour les élèves de voir figurer au mur leur travail pendant quelques semaines.

Les espaces muraux de nos salles de classe sont investis par de multiples affichages didactiques qui présentent des contenus disciplinaires utiles aux élèves, choisis par l’enseignant et ayant vocation à soutenir leurs apprentissages. On peut également compléter ces supports avec des repères méthodologiques.

Attention : ces affichages doivent être réduits, bien visibles et évoluer au fur et à mesure de l’année en fonction de ce qu’on étudie. Il est également important de se questionner sur leur contenu quand on accueille plusieurs niveaux de classe dans une même salle.

On peut investir dans des posters plutôt onéreux (et pas toujours adaptés) ou opter pour des affichages faits maison. Pour ma part, j’ai investi dans deux posters affichés toute l’année : les pictogrammes de sécurité au laboratoire et les caractéristiques des grandeurs physiques étudiées au collège. 

J’ai fabriqué quelques affiches très simples (format A4) avec les relations physiques étudiées (plutôt destinées aux élèves de 3ème) que je fais figurer par période sur un espace spécifique. Il est également possible de les écrire sur les vitres des fenêtres avec des feutres spécifiques : effet “Waouh” garanti !

S’approprier sa salle de classe et son univers visuel vous permettra de vous sentir bien quand vous enseignez. Si soutenir les besoins de sécurité et d’appartenance est essentiel pour vos élèves, il en est de même pour vous ! 

Alors, si votre salle de classe vous semble austère et impersonnelle, et si vous manquez encore d’idées pour en faire un support aux apprentissages, n’hésitez pas à pousser la porte de celles de vos collègues pour voir comment ils et elles ont investi les lieux pour vous inspirer.

Cécile Belot, professeure de physique chimie au collège depuis 2006