Vos élèves s’attendent à être plutôt passifs durant cette première heure de classe, au-delà de la sacrément tenace fiche de renseignements (avec une utilité très relative…). Commencer par une activité coopérative est un temps de travail qu’ils apprécieront beaucoup au cours de ces premières journées parfois assez longues car d’un rythme très monotone.

C’est un excellent moyen pour cerner la capacité des élèves à fonctionner en interaction, découvrir quelle place chacun et chacune va occuper, estimer le niveau sonore qu’ils adoptent spontanément. Ensuite ,ce sera l’occasion de revenir sur les conditions de travail et voir avec les élèves comment les améliorer. 

Il est possible aussi de partager, en amont ou juste dans cette phase d’analyse, un visuel avec les critères de réussite, les règles du travail en groupe voire une échelle descriptive avec les objectifs à atteindre.

• Il faut garder en objectif de travailler des contenus disciplinaires et/ou des compétences du socle commun lors de ce premier chapitre, pour ne pas qu’il devienne une perte de temps trop importante sur l’avancée dans le programme.
• Pensez à prévoir des consignes très claires et proposer un travail accessible, pour ne pas créer un sentiment d’incompétence mais au contraire leur donner confiance. 
• Certains collègues en profitent pour faire une activité autour du programme de l’année scolaire, en utilisant un hexagon game (vous retrouverez une fiche sur cette pratique dans cet article de la Team Ludens).

Voici des exemples d'activités : 

Vous connaissez le pouvoir des images. Nos élèves baignent dans les réels des réseaux sociaux et autres supports vidéos. Ce sont leurs modes de communication. Et si vous vous en empariez ?

Utiliser une présentation en vidéo vous permettra de vous assurer que toutes les informations sont passées. Elle permettra aussi d’être revue plusieurs fois à la maison si besoin. Mais surtout, elle vous permettra de communiquer avec les familles sur le fonctionnement de votre classe. En classe, profitez de ce visionnage pour demander à vos élèves ce qui leur a plu, déplu et étonné. 

Vous pourrez ensuite faire une mise en commun orale et ainsi voir comment les élèves participent, s’expriment et défendent des arguments. Plusieurs compétences seront mobilisées pour cette activité. Profitez-en pour rappeler les règles de parole, en situation, que vous souhaitez qu’ils et elles respectent. Soyez modélisant, soulignez les comportements positifs des élèves.

C’est aussi l’occasion d’identifier les éléments qui seront peut-être à expliciter davantage ou définir ensemble pour obtenir l’adhésion des élèves aux règles de la classe en regardant ce que les élèves auront noté dans “ce qui m’a déplu”.

Plutôt que d’énoncer les différentes règles de la classe, pourquoi ne pas utiliser une activité à manipuler pour que les élèves s’en saisissent ? Cela les oblige à y réfléchir mais aussi à en comprendre les enjeux. 

Nous avons toutes et tous nos incontournables en termes de règles de classe, en fonction de notre personnalité. Je pense qu’il est important que les élèves comprennent cela et que vous puissiez les aider à identifier vos propres attendus. Nos élèves passent d’un cours à l’autre en moins de 5 min. Ils doivent s’adapter, et c’est encore plus compliqué si ces règles n’ont été qu’évoquées oralement le premier jour…

Pour pouvoir vous adapter à vos classes, aux différentes situations rencontrées dans l’année, je vous conseille de ne pas avoir trop de règles précises mais plutôt des grands principes.

Je suis adepte des programmations scénarisées et ludifiées, mais surtout d’engager mes élèves dès la première minute de cours. Commencer l’année en mettant les élèves en immersion dans une histoire et les mettre en action, leurs faire faire des propositions, recueillir leurs avis et idées sont des leviers incroyablement puissants en termes de motivation. 

Il est aussi possible de partir d’un problème à résoudre en commun. Bref, trouver une situation déclenchante engageante ! Cela permet aux élèves de découvrir une autre façon de travailler, de donner du sens aux apprentissages, mais aussi d’avoir une vision globale de ce qui sera traité au cours de l’année. Ils et elles peuvent se projeter et voir la progression de la classe au fil des chapitres. C’est rassurant pour les élèves, notamment les EBEP. 

Pour augmenter encore l’immersion dans le projet, j’aime utiliser un teaser vidéo… j’enchaine ensuite avec une activité coopérative pour faire de cette première heure de cours un moment excitant ! Vous trouverez des exemples avec le projet Être un Robinson en 6ème, Une année avec les ODD et Une année au Crassier avec les 5ème.

Lorsque l’on a comme moi un fonctionnement très différent des collègues de l’établissement (j’ai une classe autonome où les élèves travaillent en autonomie à partir d’un plan de travail), il est intéressant de prévoir un support qui fonctionne comme un tuto. D’abord, il permet aux élèves de découvrir l’outil, le fonctionnement ou la pratique. Mais il pourra aussi servir de mémo, puisque présent dans le cahier.

Si vous fonctionnez en plan de travail, vous pourrez glisser certaines des activités évoquées ci-dessus dans ce premier chapitre. Ce sera l’occasion pour vos élèves de découvrir comment ils peuvent se déplacer en autonomie, où trouver les ressources, comment vous appeler et se corriger, etc. Vous trouverez un exemple sur ce Genially !

Vous connaissez bien cet adage : il faut savoir perdre du temps pour ensuite en gagner. Je pense que pour le fonctionnement de la classe, c’est essentiel de le prendre en considération et d’offrir aux élèves du temps pour apprendre à cerner nos méthodes, nos règles et notre personnalité. Une façon de faire connaissance en douceur, tout en veillant à garder en ligne de mire le travail des contenus disciplinaires et des compétences.

Ségolène Paris-Lefel, professeure de sciences au collège depuis 2007