Personnaliser vos contenus
Afin de personnaliser votre navigation sur le site en fonction de votre profil. Personnaliser
Personnaliser vos contenus
Afin de personnaliser votre navigation sur le site en fonction de votre profil. Personnaliser
Dans une classe traditionnelle, il est difficile de stimuler les compétences psychosociales des collégiens au quotidien. C’est grâce aux activités coopératives qu’elles sont le mieux développées.
Une activité coopérative efficace permet l’épanouissement de chaque élève, en lui confiant une tâche qui sera compatible avec ses compétences, mais aussi avec ses appétences.
Nous allons voir de quelle manière on peut s’approcher de cet idéal !
La classe coopérative est ainsi nommée car elle favorise les activités collaboratives, même si celles-ci alternent avec des activités en classe entière plus traditionnelles.
Idéalement, elle est meublée d’un mobilier mobile, qui permet d’en modifier la disposition en quelques secondes. Lors des travaux coopératifs, les élèves sont regroupés en îlots, par groupes de 4 si possible, sinon de 3 ou 5.
Dans ce type de classe, les compétences psychosociales sont mises en œuvre beaucoup plus fréquemment que dans une classe traditionnelle.
Lors des activités coopératives, chaque élève est amené à gérer sa relation à l’autre en participant à des négociations, en prenant parti de manière argumentée, en opérant des choix en commun, mais aussi en mettant en valeur ce qu’il sait le mieux faire.
L’écrivain Daniel Pennac a été pendant sa jeunesse un cancre qui détestait l’école avant de devenir professeur de français. Dans son essai autobiographique Chagrin d’école, il remet en question l’attitude traditionnelle des professeurs, soucieux de faire progresser leur classe en mettant tous les élèves sur le même plan au lieu de cultiver leurs différences pour les aider à s’épanouir :
“Chaque élève joue de son instrument, ce n'est pas la peine d'aller contre. Le délicat, c'est de bien connaître nos musiciens et de trouver l'harmonie. Une bonne classe, ce n'est pas un régiment qui marche au pas, c'est un orchestre qui travaille la même symphonie."
Pour mettre en place une dynamique de groupe efficace, j’ai pris l’habitude de définir des rôles dans les groupes, et d’inviter chaque élève à choisir son rôle pour une période à déterminer, d’une semaine au moins, d’un mois au plus.
Après avoir exploré diverses configurations et dénominations pour ces rôles, voici ceux que j’ai choisi de mettre en place :
La réalisation d’une tâche complexe en équipe est l’occasion idéale de stimuler les compétences psychosociales : il s’agit en premier lieu de donner à chacun un rôle particulier, dans lequel il sera à l’aise, et qui lui permettra de développer sa confiance en soi.
Mais il s’agit aussi de développer une communication efficace entre les membres d’un groupe qui n’ont pas choisi de travailler ensemble. Il faudra opérer des négociations qui nécessitent de l’empathie et une bonne capacité d’adaptation.
Ce travail se fera surtout de la part des élèves qui sont le plus à l’aise dans la plupart des exercices proposés, vis-à-vis de ceux qui ont plus de difficultés, ou qui souffrent d’un handicap inhibant dans certaines activités (l’écriture manuscrite, par exemple).
Il s’agit, en 6ème, après avoir lu l’adaptation de 16 Métamorphoses d’Ovide par Françoise Rachmuhl, d’inviter chacun des 8 groupes de 4 élèves à produire un dossier sur son histoire préférée (première négociation nécessaire pour se mettre d’accord sur celle-ci !).
Un délai de 24 heures au moins est souhaitable à ce stade pour que tous aient bien en mémoire l’histoire choisie (et pour donner un délai supplémentaire à ceux qui n’ont pas encore lu le chapitre concerné, ou qui l’ont lu en pensant à autre chose, ce qui est fréquent.)
Ensuite, je donne à chaque groupe une fiche à remplir par l’animateur, qui indiquera le nom de l’histoire choisie, et qui associera à chaque tâche proposée le nom de celui qui en sera responsable.
Les tâches sont les suivantes :
L'écriture d’un avis argumenté sur l’histoire choisie est assez difficile pour la plupart des élèves de 6ème, tant qu’ils n’y sont pas habitués. Le problème posé est souvent résolu par un dialogue entre les membres du groupe. Chacun peut exprimer quels sentiments et émotions il a éprouvé à la lecture de l’histoire, et celui ou celle qui est le plus apte à transcrire cela par écrit s’en occupe.
Si l’activité a été bien préparée, vous pouvez vous installer confortablement à votre bureau pour lire un bon roman, en attendant le rendu du dossier par l’ambassadeur de chaque groupe... Plus sérieusement, j’ai l’habitude de circuler dans la classe, pour vérifier que chacun est actif, et qu’il a bien compris ce qu’on attendait de lui.
Éventuellement, je donne un petit coup de main quand une tâche rebute l’ensemble des membres du groupe. Avant de rendre le dossier, il est utile que le groupe relise son contenu et éventuellement l’améliore.
J’ai expérimenté cette activité un certain nombre de fois, avec des variantes sur le thème à explorer, et chaque fois j’ai été épatée par mes élèves : à de rares exceptions près, ils sont actifs et attachés à réussir au mieux la tâche confiée, ils collaborent entre eux quand ils rencontrent des difficultés, ils se stimulent et s’encouragent mutuellement.
Les tâches collaboratives laissent de très bons souvenirs aux participants, qui les évoquent parfois plusieurs années plus tard en les considérant comme des moments privilégiés.
Parfois, la participation à cette tâche collaborative a été un déclic pour intéresser au français des élèves qui jusque-là étaient très réticents, en général parce qu’ils étaient en difficulté…
Par exemple, je me souviens de Vincent, qui a réalisé une splendide illustration de la métamorphose d’Arachné, ce qui lui a valu les éloges de ses pairs…
Et de moi, et pour qui cette activité a été un facteur de changement dans son attitude jusque là réservée et passive, et surtout la source d’un enthousiasme durable...
Je me rappelle aussi Omeya, qui avait beaucoup de mal à comprendre et à s’exprimer à l’écrit, mais qui était une animatrice hors pair, encourageante pour ses camarades, négociatrice habile et appréciée.
D’autres activités collaboratives sont efficaces pour améliorer l’ambiance de la classe, susciter l’intérêt et la participation active des élèves, stimuler les compétences psychosociales, et surtout donner à chacun le sentiment d’avoir sa place dans le groupe.
En voici quelques-unes :
Ghislaine Bruyas, professeure de français au collège et au lycée pendant 22 ans
Vous devez être connecté-e pour publier un commentaire.
Des articles pratiques et concrets !
Un contenu sélectionné par des enseignants
Une aide dans le quotidien des enseignants
Des contenus adaptés à votre profil
La communauté enseignante où se partagent pratiques de classe, astuces et conseils concrets !
À Propos
© 2025 Ecolhuma — Tous droits réservés
J'ai commencé un programme de cps, "science des émotions" de 9 séances proposé par le laboratoire DYSCO et on va voir ce que ça donnera. En tout cas, vous m'avez fourni une idée lumineuse sur la coopération en classe. Merci