Tout le monde mobilise ses compétences psychosociales, à tout moment, quel que soit notre âge, notre personnalité, notre situation…

Les CPS sont une priorité nationale dans de nombreux ministères, et il est prévu de former la génération 2022-2037. Toutefois, il convient de maîtriser quelques notions pour être efficace. Voyons lesquelles !

Vous en avez entendu parler un peu, beaucoup, …ou pas du tout… Vous savez peut-être qu’elles intègrent le nouveau socle commun… Vous souhaitez les “intégrer” dans vos pratiques de classe mais vous ne savez pas comment ? 

Avant de débuter, il me semble nécessaire d’expliciter le lexique.

Lorsque vous avez une posture bienveillante, avec par exemple un accueil personnalisé de vos apprenants lors de leur arrivée, une discipline positive, une évaluation positive (type évaluation par contrat de confiance, des feedbacks positifs), vous incarnez les compétences psychosociales. Il s’agit de votre posture. 

En revanche, lorsque vous proposez des activités qui les amènent à travailler leurs CPS au sein de vos activités, séances, séquences, vous intégrez les CPS de manière “accrochée”. Votre cours a dans ce cas un objectif disciplinaire et transversal. Cela s’anticipe, dépasse le cadre de votre posture. Si vous faites un atelier (expérientiel), vous abordez alors les CPS de manière décrochée. 

Santé Publique France et la DGESCO préconisent d’intégrer les CPS dans nos pratiques disciplinaires.

Vous mobilisez les CPS de vos apprenants par exemple lorsque :

• vous les amenez à avoir l’estime d’eux-mêmes (compétence cognitive) ;
• à réguler leurs émotions, leur stress (compétence émotionnelle) ;
• ou encore à travailler en groupe de manière coopérative (compétence sociale).

Dans la mesure où ils ne conscientisent pas, ils mobilisent, ils ne travaillent pas…

Pour travailler les CPS, il convient en amont de la séance ou en conclusion, de prendre conscience. Cela s’opère en 3 temps : 

• en observant ce qu’ils ont ressenti lors de ce moment ;
• puis en tirant les leçons de l’expérience ;
• et enfin en envisageant un transfert : la manière dont ils agiront lorsqu’une situation à venir se présentera.

SAFE signifie Séquencé, Actif, Focalisé et Évalué. 

Cet acronyme, dans le cadre des CPS, a été proposé par les chercheurs Joseph A. Durlak, Roger P. Weissberg et leurs collaborateurs. Ils sont des figures majeures dans le domaine de la promotion de la santé mentale en milieu scolaire et du développement socio-émotionnel. 

Cet acronyme a été repris par Béatrice Lambloy (Santé Publique France) et les chercheurs Rebecca Shankland et Damien Tessier. Tous travaillent sur le bien-être notamment scolaire afin de réduire les difficultés personnelles et relationnelles, les conduites addictives  et favoriser un climat scolaire serein dans un cadre motivant et bienveillant.

Séquencé  

Cela signifie tout d’abord que les CPS suivent un programme, une progression structurée et logique, avec des activités organisées étape par étape. Il ne s’agit pas de séances isolées, mais d’un apprentissage progressif et répétitif. 

Dans ce cas, il convient, au même titre que votre progression disciplinaire, que vous les intégriez dans vos préparatifs de cours. Il est conseillé de débuter par les compétences de la catégorie cognitive, puis émotionnelle, puis sociale. Vous ne travaillez pas les 3 sur une séance de cours…. mais sur l’année scolaire. 

Actif

L’apprentissage est participatif : les élèves sont acteurs de leur apprentissage (jeux de rôle, discussions, mises en situation, etc.). Ce n’est pas un cours théorique. Il faut qu’ils s’impliquent, qu’ils réfléchissent, qu’ils conscientisent, et qu’ils bougent . Cela permet une implication émotionnelle et cognitive.
 

Focalisé 

L’intervention se concentre sur des objectifs clairs et ciblés, en lien avec des compétences précises. Par exemple, gérer ses émotions, développer l’empathie, résoudre des conflits, etc.

Il est conseillé de faire au moins 10 heures par an afin d’avoir une efficacité. 
 

Évalué 

Le programme comprend des moyens d’évaluer les progrès des apprenants ou l’impact de l’intervention. Il est conseillé que le temps de transfert ne soit pas vain, afin que les élèves puissent réinvestir les apprentissages.

Aline Chudy, professeure de lettres histoire et formatrice académique