Les compétences psychosociales (CPS) sont désormais au cœur de notre quotidien en classe. Elles ne constituent pas une discipline à part entière, mais doivent faire l’objet de séquences d’apprentissage, en EMC par exemple. 

Elles se développent également en interdisciplinarité, au cours d’autres activités et au fil d’interactions quotidiennes de classe. En favorisant l’écoute, la coopération et la régulation des émotions, elles enrichissent les apprentissages et participent activement à un climat de classe serein et bienveillant.

Intégrées au Socle commun depuis 2015 puis au Parcours éducatif de santé en 2016, les CPS occupent une place essentielle dans les parcours éducatifs.

L’OMS les regroupe en trois grandes catégories :

• Les compétences cognitives, telles que la pensée critique ou la capacité à résoudre des problèmes.
• Les compétences émotionnelles, qui permettent de reconnaitre, comprendre et réguler ses émotions et son stress.
• Les compétences sociales, telles que la communication, la coopération ou l’empathie.

Un élève qui se sent en sécurité affective est plus disponible pour apprendre

De nombreuses études scientifiques ont démontré que le bien-être des élèves constitue un facteur clé de leur réussite scolaire. Dans le contexte éducatif, les CPS représentent un enjeu majeur, tant sur le plan pédagogique que sociétal.

Elles sont déterminantes dans la réussite scolaire et le développement personnel des élèves. Leur développement constitue ainsi un levier pour prévenir les violences, lutter contre le harcèlement et favoriser une environnement propice aux apprentissages.

Dans la pratique, il est difficile de développer l’ensemble des compétences psychosociales chez tous les élèves en un temps limité... Il est donc essentiel de prévoir non seulement des temps dédiés à leur développement, mais également à leur observation. 

Plus tôt vous prendrez le temps d’observer leurs comportements (afin d’établir un état des lieux), plus tôt vous pourrez les accompagner efficacement. Ainsi, il peut être pertinent de consacrer un temps d’observation dès la période 1. Cela vous permettra de mieux cerner les besoins spécifiques de vos élèves et de construire des séances adaptées. 

Pour vous accompagner dans cette démarche, vous trouverez ci-dessous différents types d’indicateurs que vous pouvez observer et des outils pour cibler des compétences à développer.

• Les indicateurs cognitifs : ils évaluent des capacités telles que la connaissance de soi, la pensée critique ou encore la résolution de problèmes. Ces compétences incluent la capacité à analyser les conséquences de ses actes et à prendre des décisions réfléchies.

• Les indicateurs émotionnels : ces indicateurs permettent de mieux cerner les émotions des élèves et leur aptitude à les réguler. L’estime de soi, par exemple, peut être évaluée à l’aide de questionnaires adaptés comme celui de Rosenberg, ou à travers des auto-évaluations simplifiées selon l’âge de l’élève.

• Les indicateurs sociaux : Ces indicateurs concernent les interactions avec autrui et le développement de compétences relationnelles telles que l’empathie, la coopération ou l’entraide. 

À travers une grille d’observation individuelle (à télécharger ci-dessous), l’enseignant observe l’élève en interaction avec les autres et renseigne où en est l’élève.

Le développement des CPS favorise un environnement propice aux apprentissages. 

Les élèves :

• participent davantage et coopèrent mieux ;
• développent la confiance en eux et en les autres ;
• se sentent reconnus et valorisés ;
• abordent les apprentissages avec plus de sérénité ;
• adoptent un rapport à l’erreur plus sain, la considérant comme un levier de progrès et non pas comme un échec.

Le développement des CPS favorise également un climat scolaire positif :

• réduction des incidents, ambiance plus sereine ;
• diminution de l’absentéisme et des retards ;
• comportements plus positifs en classe, baisse des attitudes perturbatrices ;
• engagement plus fort dans les apprentissages ;
• meilleure motivation et autonomie : améliore ainsi les résultats scolaires.

Pour recueillir ces données, plusieurs outils peuvent être mobilisés :

• Grille d’observation par l’enseignant sur différents moments de l’année.
• Questionnaires standardisés, du type test de Rosenberg ou autre.
• Auto-évaluation : sous forme de dessins, smileys, échelles visuelles simples accessible en classe ;
• Cercles de parole hebdomadaires et selon les besoins.
• Feedbacks croisés entre l’ enseignant et les familles.
  
   

Il est essentiel d’observer ces indicateurs sur la durée afin d’évaluer l’efficacité des actions menées et observer l’évolution des élèves :

• Évolution individuelle dans le temps sur 2 périodes (ou sur l’année pour les cas les plus complexes).
• Recensement du nombre de conflits ou d’incidents en classe : avec réduction des conflits.
• Amélioration du climat global, telle que perçue par les élèves et les adultes de la communauté éducative à travers un tableau des émotions, où chacun affiche son état d’esprit à un moment donné. N'oubliez pas de garder une trace de l’évolution !

Hanane Lahna, professeure des écoles depuis 2012