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Chaque année, je débute mes réflexions par cette question :
"Quel fil rouge pourrait relier nos apprentissages, nos sorties, nos projets ?"
J'aimerais que ces projets aient plus de cohérence et fassent du lien entre les disciplines, les périodes, les sorties. Comment donner un sens commun à tout ce que nous faisons tout au long de l'année ?
Choisir un thème d'année n'est pas une obligation, mais c'est un véritable levier de sens, de motivation, de cohésion d'équipe... et de plaisir ! Je vous partage 5 clés pour bien choisir votre thème annuel et le faire vivre de septembre à juin.
J'avais l'impression de travailler en éclaté. Le choix d'un thème m'a permis de créer des passerelles entre les différentes disciplines, mais aussi de m'inscrire pleinement dans notre projet d'école, autour de la citoyenneté et du vivre ensemble.
Nous avons par exemple choisi le thème Les petits héros du quotidien. Il permettait de travailler l'estime de soi, les émotions, les différences, et de s'ouvrir au handicap, à la solidarité ou aux droits de l'enfant… Tout en nourrissant nos lectures, nos productions artistiques ou nos rencontres avec des intervenants locaux.
Je me souviens d'une année où, faute d'avoir anticipé, j'avais choisi un thème trop spécifique et restrictif. Au fil des mois, je m'en suis lassée, et il était difficile de le raccrocher aux apprentissages sans forcer le trait. C'est ce qui m'a fait comprendre l'importance de choisir un thème large, souple, capable de s'adapter aux projets qui se présentent en cours d'année.
… Ce qui facilite la cohérence entre les classes et les cycles. Par exemple, un thème comme le voyage peut être abordé sous l'angle des découvertes géographiques en cycle 3, des contes du monde en cycle 2, et des sensations corporelles ou des sons en cycle 1.
En choisissant un thème comme la nature et les 5 sens, j'ai pu aborder :
Ce type de thème facilite aussi la communication avec les familles et les partenaires extérieurs, car il est simple à expliquer et riche à valoriser.
Privilégiez donc un thème ouvert qui se prête à une multitude d'entrées : disciplinaires, artistiques, scientifiques, citoyennes, etc. En voici un exemple :
Des thèmes transversaux qui fonctionnent bien, car ils sont ouverts, adaptables selon les cycles, et facilement déclinables dans les différents domaines d'enseignement :
Ces formulations permettent de garder de la souplesse dans les choix de supports, d'activités, et de favoriser l'appropriation par tous les niveaux. Chacun peut y mettre sa couleur, ses projets, ses contraintes. C’est cette souplesse qui en fait un outil puissant.
Le thème ne doit pas être un "plus" ou un "en plus", mais un fil conducteur réel. Il peut traverser les rituels, les lectures, les problèmes, les projets artistiques ou même la décoration de la classe.
La première année où je l'ai vraiment vécu, c'était à travers le thème Harry Potter (en vidéo ici !). C'était très chouette et cela m'a permis de travailler dans tous les domaines tout en impliquant les familles.
Les élèves entraient chaque matin dans une ambiance magique, les rituels se faisaient dans les maisons, les sorties devenaient des "quêtes", et les ateliers même les plus simples prenaient du sens. Les familles ont joué le jeu avec enthousiasme : costumes, objets, lectures, décorations... On sentait une cohésion, un enthousiasme, et un vrai plaisir d'apprendre ensemble.
La première année où j'ai voulu aller au bout de mon thème toute l'année, j'ai constaté qu'après la période 1, l'énergie retombait... Les premières semaines sont généralement très riches, mais sans fil directeur clair, difficile de faire vivre le thème dans la durée.
C'est en me créant une trame annuelle sous forme de carte mentale (à voir ici) que j'ai trouvé une solution concrète. Je décline le thème par domaine (langage, arts, sciences...), puis je crée une petite carte par période. Cela me permet de visualiser les liens possibles et d'y penser naturellement au moment de construire mes séquences.
Je me souviens d'une année où le projet tournait autour de l'Europe. Nous avions décidé de clôturer l'année par une grande exposition ouverte aux familles et partenaires. Chaque classe avait travaillé sur un pays, et les élèves présentaient leur travail comme dans un musée vivant : dégustations, danses traditionnelles, objets fabriqués, cartes, drapeaux, mots appris...
C'était un moment très fort : les élèves étaient fiers, les familles étaient épatées, et nous avons reçu de nombreux retours positifs. Cette mise en valeur donnait du sens à tous les apprentissages de l'année. J'ai compris alors qu'on ne fait pas un thème pour soi, mais pour qu'il rayonne et implique toute une communauté.
C'est en montrant ce qu'on fait que le projet prend tout son sens. Cela permet aussi de clôturer l'année de façon festive, de valoriser les compétences acquises, et de renforcer la motivation des élèves, qui savent dès le départ que leur travail aboutira à une réelle valorisation.
Un thème d'année n'est pas une contrainte de plus : c'est une boussole, un outil de sens, un liant entre les projets. Et surtout, c'est une belle occasion de rêver et de faire rêver, ensemble.
Élodie Mirow, professeure des écoles depuis 2016 et directrice - @hello_teacher_elo
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