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La mémoire nous permet d’encoder, de stocker et de restituer des informations au quotidien. Elle est indispensable à nos apprentissages et à la formation de notre identité. Mémoire de travail ou mémoire de notre histoire, quels sont les différents types de mémoire ?
Comment fonctionne notre cerveau pour stocker tous nos souvenirs et les faire remonter à notre conscience lorsque l’on en a besoin ? Est-il possible de booster nos capacités de mémorisation ? Je vous explique avec des exemples concrets tout ce qu’il faut retenir sur ce sujet passionnant.
Au cœur du réseau neuronal, la mémoire de travail est responsable de la manipulation et de la rétention temporaire des informations pendant l'exécution d'une tâche ou d'une activité. Elle utilise des boucles phonologiques et visuo-spatiales pour retenir respectivement les informations auditives et visuelles.
Grâce à elle, on peut retenir 7 informations en même temps.
On l’utilise pour :
La mémoire sémantique concerne le langage et les connaissances sur le monde, sans référence aux circonstances d'acquisition. Elle se construit tout au long de la vie en apprenant des concepts génériques (mots, usage des objets, etc.) et individuels (lieux, personnes).
Grâce à elle, on peut retenir le sens des mots et apprendre notre langue maternelle, sans difficulté.
On l’utilise pour :
La mémoire épisodique se rapporte aux moments personnellement vécus, comme les événements autobiographiques. Elle permet de se situer dans le temps et l'espace, facilitant ainsi la projection dans le futur. Elle se forme entre 3 et 5 ans, avec une étroite interaction avec la mémoire sémantique.
Grâce à elle, on peut se souvenir de nos anniversaires, nos vacances, etc.
On l’utilise pour raconter des événements passés, comme nos vacances, en précisant qui, quoi, où et quand.
La mémoire procédurale est responsable des automatismes, permettant des actions sans avoir à les réapprendre à chaque fois. Ces procédures sont effectuées de manière inconsciente, avec des circuits neuronaux automatisés.
Grâce à elle, on se souvient comment faire du vélo, même si ça fait longtemps qu'on n’en a pas fait.
On l’utilise pour :
Fondée sur les sens, la mémoire perceptive fonctionne principalement à l'insu de l'individu. Elle retient des images ou des sons, facilitant la reconnaissance de visages, de voix et de lieux. Elle contribue à une capacité d'économie cognitive en automatisant des activités devenues routinières.
Grâce à elle, on fait confiance à notre intuition : “Cette odeur me fait penser à un dîner à la montagne, il doit y avoir du fromage à raclette dans ce plat.”
On l’utilise pour :
Prenons un exemple : le jour de ma première rentrée scolaire en tant qu’enseignante. Comment ai-je fait pour m’en souvenir ?
Ce jour-là, tous mes sens étaient en éveil. Cela signifie que dans mon cerveau, chaque zone correspondant à chacun de mes sens a reçu des informations :
L'encodage est le processus par lequel les informations sensorielles sont transformées pour que le cerveau puisse les utiliser. Cela se produit donc lorsque nous percevons des stimuli sensoriels tels que des images, des sons ou des odeurs.
Il peut être facilité par l'attention, la répétition ou l'association avec des connaissances. Par ailleurs, plus l'encodage est profond et significatif, plus il est probable que les informations soient bien ancrées.
À ce stade, les informations sont analysées, mais pas encore stockées.
Pour être stockées, les informations doivent passer par l'hippocampe. Il y en a deux, un dans chaque hémisphère du cerveau. L'hippocampe va créer des liens entre les différents éléments déjà mémorisés et les nouvelles informations. Il va également mettre en relation les émotions pour finalement constituer un maillage unique. C’est un peu comme des coordonnées GPS, un code unique pour un souvenir particulier.
C’est à ce moment qu’entrent en jeu la mémoire à court terme et la mémoire à long terme. Rappelez-vous ! La mémoire de travail, ou mémoire à court terme, retient temporairement des informations pour des tâches immédiates, tandis que la mémoire à long terme stocke des informations sur une période plus prolongée.
Dans mon exemple du souvenir de ma toute première journée de maîtresse, j’ai utilisé ma mémoire à long terme.
Au moment de la restitution du souvenir, il y a deux possibilités :
Il suffit que j’entende la chanson "Pour louper l’école" d’Aldebert pour que le mécanisme se déclenche. C’est un chant que l’on a écouté le premier jour et que l’on a commencé à apprendre au retour de la cantine.
Si je continue d’activer mon souvenir, je vais me souvenir du visage des élèves, de leurs prénoms, de ma salle de classe et ainsi de suite.
Néanmoins, la mémoire à long terme est quand même une mémoire sélective. Avec le temps, les informations peuvent s’effacer. Les éléments que je vais conserver de ma rentrée sont ceux auxquels je vais repenser, ceux que je vais raconter à mes enfants, etc.
Dans le contexte scolaire, quel que soit l’âge, les neurosciences l’ont confirmé à plusieurs reprises : pour retenir une notion, il faut que notre cerveau y soit confronté à plusieurs reprises, de façon spiralaire : J, J + 1 jour, J + 1 semaine, J + 1 mois, J + 3 mois et J + 6 mois.
Le sommeil est crucial pour consolider ses capacités de mémorisation. En effet, une répétition inconsciente des informations s’opère la nuit, pendant le sommet. À ce moment-là, les connexions neuronales qui ont été activées pendant l'événement sont réactivées. À chaque passage, le signal va creuser son sillon. Et parallèlement, de nouvelles connexions apparaissent, de nouvelles synapses, comme si le cerveau renforçait l'armature du souvenir.
L’alcool et les drogues ont plutôt un impact négatif sur la mémoire. Ils parasitent notamment les émotions et ne permettent pas un encodage de bonne qualité. Par ailleurs, une alimentation saine, l’activité physique et les activités sociales jouent quant à elles un rôle important dans l’amélioration de la mémorisation.
Qu’en est-il du stress ?
Lorsque le stress est léger et positif, il peut booster les performances de notre mémoire. Malheureusement, on ne contrôle pas toujours son intensité. Et lorsque le stress est trop important, alors il diminue les capacités de restitution : c’est le fameux trou de mémoire !
Vous avez peut-être déjà entendu parler des jeux vidéo pour stimuler notre mémoire ? Ils promettent des bénéfices sur les fonctions cognitives et notamment sur la mémoire. Les fonctions cognitives, ce sont les processus mentaux, tels que le raisonnement, l'attention et la mémoire.
Les premières études réalisées sur des individus séniors indiquent une amélioration sur plusieurs fonctions cognitives et notamment sur leur mémoire spatiale. Ces résultats sont à mettre en parallèle avec les études menées par Alain Lieury, professeur à Rennes, et Sonya Lorant-Royer, maître de conférences à Strasbourg. Ils ont mis en place une étude d’impact des jeux vidéo chez des enfants et n’ont pas constaté d'amélioration sur leurs fonctions cognitives.
La mnémotechnie est un procédé qui permet d’augmenter la mémorisation d’informations diverses et variées. L’objectif premier est de conserver plusieurs informations dans une mémoire à plutôt court terme. Si les informations sont ensuite réactivées régulièrement alors elles pourront être conservées plus durablement.
Les stratégies mnémotechniques permettent également de faciliter le rappel d'informations. C’est pourquoi elles sont très utiles dans le cadre des apprentissages scolaires. Il en existe plusieurs et elles sont souvent très bien maîtrisées par les champions des France de mémoire, comme Stéphane Martinez, par exemple.
Voici un aperçu des stratégies mnémotechniques les plus connues :
La mémoire humaine est un système complexe composé de différents types de mémoire. En comprendre le fonctionnement et adopter des pratiques favorables peut renforcer les capacités cognitives et limiter les trous de mémoire.
Les élèves de tous les âges adorent explorer ce phénomène aussi complexe que fascinant, alors n’hésitez pas à l’évoquer avec eux. Puis, encouragez-les à tester différentes méthodes mnémotechniques. Cela permettra de tendre vers une meilleure connaissance de leurs capacités.
Émilie Kalifa, professeure des écoles depuis 2018
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Bonjour Bruno, effectivement merci de votre vigilance. Nous avons mis un lien vers la video Youtube de cette ressource.