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Le jeu des 6 collègues : typologie d’une salle des profs

Peggy Chrétien Anselmo
6 mars 2020 16:59
2 mn

À ce stade de l'année, vous avez passé la période de découverte de vos collègues et, normalement, vous savez mettre un prénom, une matière ou un niveau sur le visage de chacun d'eux. Vous avez certainement remarqué qu'une salle des professeurs, c'est une mini-société avec ses codes, ses règles, ses rituels, ses clans et ses tensions, à la différence que l'on retrouve toujours les mêmes jour après jour... Nous allons donc voir, à travers une typologie des profs, certes un peu schématique mais parlante, comment évoluer dans cet univers.

1) Collègue râleur·se

Vous voyez de qui je parle ? Celui ou celle qui arrive à la récré en se plaignant que les élèves n'apprennent rien, que le café est dégueulasse, qu'il n'y plus de papier pour la photocopieuse... Tout ça en cinq minutes chrono ! Souvent, ça a un certain poids sur l'ambiance du collectif enseignant et une tendance à nous démoraliser, et ça ne donne pas forcément envie d'aller vers lui ou elle. 

Trois interprétations possibles : 

  • cela est très ponctuel et notre collègue s'est juste levé·e du pied gauche, ça arrive.
  • cette « morosité aiguë » est générale et conjoncturelle dans l'équipe, auquel cas c'est un moyen comme un autre de s'intégrer.
  • un·e collègue qui se plaint de tout est souvent, sans qu'il·elle le dise explicitement, un·e collègue en souffrance. Ainsi, ça vaut peut-être le coup de creuser un peu, prendre le temps de boire un café avec votre râleur·se professionnel·le et lui tendre la main.
     

2) Collègue super enthousiaste

Il·elle a 10 idées pédagogiques par semaine, est toujours partant·e pour faire un volcan avec du slime, un projet poésie et contraintes mathématiques, se former au yoga en classe... Le côté positif, et dont il ne faut pas hésiter à se saisir, c'est que vous avez là un·e collègue ouvert·e, emballé·e pour travailler avec vous sur vos idées et/ou les siennes. 
Le bémol, c'est que ça peut être un peu fatigant voire même flippant. Rien ne vous empêche de le·la modérer en lui disant « Bon, pour le volcan, non, c'est vraiment pas un bon plan ! ». 

3) Collègue réservé·e voire isolé·e

Il·elle passe sa pause déjeuner dans sa salle à corriger des copies, file directement après les cours, s'exprime rarement en réunion. Cette attitude en retrait interroge, on a vite tendance à s'inquiéter, se demander si le·la collègue va bien, se plaît dans l'établissement, souffre avec ses élèves... Bref, on a vite tendance à plaquer des jugements. 
J'ai souvent eu des collègues qui fonctionnaient de cette façon et, en général, j'ai rencontré de grand·es timides auxquel·le·s il suffisait de mettre le pied à l'étrier pour qu'ils·elles s'intègrent à l'équipe ou des solitaires qui vivent leur métier dans la plus grande autonomie. Soit ! 

4) Collègue « qui fait partie des meubles » 

Il s'agit de la personne qui enseigne dans votre établissement depuis « Jadis », qui commence à voir débarquer en classe les enfants de ses premiers élèves, qui sait où se trouve l'unique clef restante dans l'établissement de la salle 102, qui décortique en dix minutes la DHG annuelle, qui sait à qui écrire à la mairie pour obtenir une subvention pour votre voyage scolaire... 
Vous l'aurez compris, il·elle fait partie de l'Histoire de votre établissement et sera une vraie personne ressource pour vous : il·elle pourra répondre à vos questions, vous guider, vous soutenir et vous refiler, au besoin, quelques astuces. 

5) Collègue qui deviendra votre ami·e

À force de se voir tous les jours, de partager les projets et les contrariétés, d'échanger sur le film que l'on a vu ou la gastro du petit dernier, des liens se tissent, dépassant parfois le cadre de la vie professionnelle. On va boire un coup, faire un pique-nique un dimanche et presque sans s'en rendre compte, on a basculé dans la sphère de l'amitié. Être ami·e avec des collègues, c'est génial car on passe une grande partie de nos journées avec eux et, de fait, cela favorise une émulation professionnelle, mais c'est aussi compliqué à gérer car lorsque l'on est en désaccord sur le travail, cela peut interférer sur la relation... 

6) Collègue qui sera ne sera jamais votre ami·e 

Ne nous leurrons pas : une salle des professeurs, ce n'est pas le pays des Bisounours... Cela peut nous arriver d'être en opposition totale avec certain·e·s collègues, opposition qui peut se cristalliser avec le temps, devenir un conflit et créer des logiques de clans
Cela fait 17 ans que je suis dans le même établissement et c'est arrivé à moi et à d'autres, plus d'une fois. Au départ, cela m'affectait beaucoup, je dépensais une grande énergie à tenter les réconciliations, les compromis, à tendre des perches. Avec le temps, j'ai appris à prendre du recul, à rester très professionnelle avec ces collègues « qui ne me portent pas dans leur cœur ». Je communique avec eux sur les élèves, par écrit si nécessaire, n'oublie jamais de les saluer, même si je n'ai pas de retour, mais j'en ai fini de croire que je pourrais les rallier à mes causes pédagogiques. 

Peggy, professeure de français en collège

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Commentaires

  • Stéphanie — 22 août 2023 17:08

    Super, cet article, pour ma part, je suis un cocktail détonnant de la collègue râleuse (à juste raison, et pas à cause du niveau des pioupious) et de la collègue enthousiaste pour tout...;-)

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