Dans quelques années, nous n'aurons peut-être plus besoin d'apprendre à nos élèves à coopérer. Mais aujourd'hui c'est essentiel. Et clairement depuis que j'enseigne, c'est ce que j'ai trouvé de plus efficace au niveau de l'apprentissage.

Isabelle Peloux, Auteure de La pédagogie de la coopération

Isabelle Peloux est enseignante depuis 40 ans, institutrice comme elle aime le rappeler. Elle est également l'auteure de l'ouvrage La pédagogie de la coopération. Tout d'abord enseignante, elle a souhaité suivre une formation en psychologie avant de devenir formatrice au sein de l'Education Nationale. Elle est aujourd'hui directrice et enseignante à l’école du colibri aux Amanins dans la Drôme. Elle fonde une grande partie de sa pédagogie sur la coopération et souhaite aujourd'hui partager avec nous les apprentissages de ces longues années d'itérations autour du socio-constructivisme, et de la mise en place de séances coopératives plus ou moins fructueuses.

Car oui la coopération ça s'apprend mais pourtant il n'est pas toujours simple de mettre en place une séance coopérative efficace. De nombreux enjeux rentrent en ligne de compte : le conflit-socio-cognitif, la peur de l’erreur, la mise en mot de sa stratégie mentale, la peur de la comparaison. Isabelle partage donc avec nous, les quelques règles incontournables à respecter (où dont il faut avoir au moins connaissance) pour construire une séance coopérative qui favorise vraiment les apprentissages. 

Étape n°1 : La consigne d'un travail coopératif pour se mettre en situation de recherche

Première étape à tout travail collaboratif : mettre en place une situation de recherche qui actionne l’intelligence collective. En effet, l'apprentissage passe souvent par le questionnement, car si je ne me pose pas de questions, quand on me demande d’apprendre quelque chose mon cerveau peut chercher à trouver la réponse plutôt qu’à la comprendre.

Isabelle nous explique donc dans ce premier tuto, comment rédiger une consigne qui favorise une vraie situation de recherche. 

Étape n°2 : La constitution des groupes casse-tête ou opportunité ?

Comme tout le monde vous avez dû vous frotter à la galère de la constitution des groupes : par affinités ? par niveau ? en duo ? en trio ? Cela peut relever du vrai casse-tête. Isabelle nous partage ici ces quelques conseils pour constituer des groupes efficacement.

Étape n°3 : Poser le cadre pour éviter aux élèves le sentiment d'être nul·le·s par rapport aux autres

Lorsque l’on met les élèves dans une situation collaborative, cela entraîne bien souvent de la comparaison entre élèves et dommage collatéral le sentiment “d’être nul.le par rapport aux autres”. Cette croyance est particulièrement bloquante pour les apprentissages. Expliciter au mieux les règles de la séance coopérative permet bien souvent d'éviter cet écueil. Isabelle nous explique ici comment poser le cadre de la séance et apprendre aux élèves les étapes d’apprentissages nécessaires lors d’un travail collaboratif.

Étape n°4 : La stratégie mentale, apprendre à expliquer à son copain sans lui donner la réponse

Quand ils collaborent, bien souvent les enfants croient aider en soufflant la réponse. Mais si un élève ne comprend pas ce qu’il fait il ne saura pas le refaire tout seul, la coopération n’aura donc pas servi l’apprentissage... L'objectif réside donc dans la capacité de chaque élève à expliquer son cheminement de pensée.

Mais alors comment apprendre à un élève à expliquer à son copain sans lui donner la solution ? Isabelle nous donne ces quelques conseils.

Et pour ne rien oublier des précieux conseils d'Isabelle, voici une fiche outil qui reprend les points clés. Avec ces vidéos et la fiche outil qui les accompagne, vous voici paré·e·s pour tenter les séances coopératives. Elles ne seront certainement pas parfaites du premier coup, mais votre plus gros risque est d'y prendre goût !

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