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Tous les enseignants et enseignantes ont déjà dit à leurs élèves : « Soyez plus attentifs ! ». Mais avons-nous déjà pris le temps de réfléchir et de définir l’attention ? Jean-Philippe Lachaux, chercheur en neurosciences et fondateur du programme pédagogique ATOLE, définit cette notion de la façon suivante :
"Être attentif, c’est concentrer l’énergie de son cerveau pour bien entendre, bien comprendre, bien voir, se souvenir."
En effet, bien que l'attention soit omniprésente dans nos vies comme un pont qui nous relie au monde, elle est constituée d'une variété de processus complexes qu'il est encore aujourd'hui délicat de saisir dans leur globalité. Cependant certaines avancées, en neurosciences notamment, nous permettent tout de même de mieux comprendre l'attention et d’en envisager une meilleure maîtrise.
Qu'il s'agisse du monde extérieur, à travers les six sens, ou le monde intérieur : sensation, émotions, pensées, etc. Elle est déterminante dans tout processus d'apprentissage et d'épanouissement. L'attention est à la base de notre intelligence et de son développement.
Elle peut être développée afin qu'il soit de plus en plus facile de percevoir les choses importantes pour fonctionner de manière optimale dans le contexte où l’on se trouve, cadre scolaire ou autre. C'est pour cette raison que prendre conscience de ce processus d'attention et le développer peut être un investissement fort pour le futur de l'élève, dans sa vie professionnelle comme personnelle.
Cette définition montre donc que l’attention intervient dans de nombreux éléments de notre vie quotidienne. Elle permet d’effectuer un très vaste panel d’activités différentes de la perception sensorielle (voir, goûter, sentir, toucher) à des processus plus complexes comme l’apprentissage.
Il est important de savoir que l’attention peut être utilisée de différentes façons. Un document provenant de l’académie d’Orléans nous permet de définir trois types d’attention :
Elle est mobilisée par des tâches qui exigent un fort niveau attentionnel pendant plusieurs minutes. C'est typiquement le cas lorsqu'on apprend quelque chose de complexe. Elle demande vigilance et un équilibre attentionnel développé.
Aussi appelée l’attention dirigée, elle est orientée vers une seule et même tâche. Elle occulte les autres, le cerveau filtrant alors les stimuli extérieurs - un message, par exemple. C’est pour cette raison qu’un élève qui lit un texte attentivement peut parfois ne pas entendre la consigne suivante.
Elle consiste à faire plusieurs tâches en même temps ; ces tâches ne pouvant en aucun cas utiliser les mêmes circuits et les mêmes neurones. Je peux en effet écrire et écouter en même temps mais il est impossible de lire et écrire exactement au même moment, car ces deux actions utilisent les mêmes circuits dans le cerveau.
Il est important de préciser que l’attention est dite « maîtrisée », toujours selon Jean-Philippe Lachaux, lorsque l’on suit « ses automatismes quand ceux-ci sont efficaces » et que l’on arrive à « s’en détacher quand ce n’est plus le cas ». Il faut donc pouvoir réagir de différentes façons en fonction de la situation qui se présente à nous et de nos objectifs.
On peut ajouter que dans notre vie, de nombreuses actions sont faites de façon automatique, comme la digestion ou encore la respiration ; ce sont des actions innées. Certaines actions sont également acquises par apprentissage, comme la marche. Par exemple, un élève n’a généralement pas le besoin de porter son attention sur la marche dans la vie quotidienne.
En revanche, lorsqu’il doit traverser une poutre, il est important qu’il soit bien attentif à sa façon de marcher et qu’il ne le fasse pas de façon « automatique » pour ne pas tomber. La traversée d’une poutre est une analogie qui peut nous permettre de comprendre certains aspects de l’attention.
Il est important de comprendre que l’attention peut être influencée par la recherche du plaisir et de la récompense. En effet, il sera beaucoup plus facile d’être attiré·e par des activités qui nous plaisent, comme par exemple construire des maquettes de voitures télécommandées, que par des activités qui nous plaisent moins et qui nous demandent un effort important, comme vider les poubelles sans en mettre partout.
La recherche de ce plaisir peut nous distraire et nous faire perdre la motivation de réaliser l’activité que nous devons accomplir. Dans le cadre scolaire, il est important que les élèves acceptent de porter leur attention sur des activités qui ne vont pas toujours leur plaire sur le moment. Si leur capacité à maintenir leur attention est faible, cela sera compliqué pour eux de comprendre et de s’investir dans les apprentissages.
Il est donc intéressant de mener deux approches en parallèle :
Sans motivation réelle et sans plaisir dans les tâches à réaliser, il est difficile de garder en mémoire et de s’approprier une règle, un objectif, comme le précise Jean-Philippe Lachaux dans Le cerveau funambule.
De ces définitions, il ressort que bien maîtriser son attention est un travail de tout moment et qu’il est nécessaire de s’entraîner pour mener à bien tout ce qui est demandé dans le cadre de l’école notamment.
L'attention des élèves leur permet par exemple d'être à l'écoute du cours, d'être actif dans le processus de mémorisation et de compréhension, ainsi que de participer de façon pertinente.
De son côté, l'attention de l’enseignant ou l'enseignante lui permet de créer un cours captivant, d'être à l'écoute du niveau d'attention et de fatigue de sa classe et d'adapter son cours en fonction. Cela l'aide aussi à mieux connaître ses élèves et d'être ouvert pour qu’ils expriment au mieux leur potentiel.
Tout comme les adultes, les élèves n’ont pas tous les mêmes capacités attentionnelles à un instant donné : certains sont capables d’avoir une attention soutenue et longue, alors que d’autres ressentent beaucoup plus de difficultés.
Si un entraînement efficace pour maîtriser son attention permet une évolution importante des capacités attentionnelles, il est essentiel de prendre en compte les capacités actuelles de chaque élève pour éviter que certains aient trop de difficultés et se sentent exclus.
Les capacités attentionnelles peuvent se développer pour tous. En outre, ce n'est pas parce qu'un élève part avec des difficultés qu'il ne peut pas avoir, en fin d'année, les meilleures capacités attentionnelles de la classe. Cela peut nécessiter de trouver la façon spécifique qui lui correspondra le mieux pour développer son attention.
Pour bien comprendre que l'attention est cruciale pour nous permettre de percevoir des choses et donc de les mémoriser, voici une expérience réalisée en 1999 par les psychologues F. Chabris et Daniel J. Simons.
Nathalie Dreyfus, responsable pédagogique chez ÊtrePROF
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Merci infiniment pour le sujet
Tres intéressant. En tant que prof, nous allons souvent trop vite dans nos différentes demandes d'attention. De nombreux élèves se retrouvent en retard et/ou ne regardent pas dans la bonne direction. Le constater nous permet de moduler plus vite le cours.
Bonjour ! Félicitations pour la grande qualité de vos productions. J'ai essayé de consulter le doc de l'académie d'Orléans recommandé dans cet article à propos des différentes attentions. Malheureusement, le lien renvoie vers le site académique adans sa globalité et, malgré mes recherches, je ne trouve pas cette ressource. Pourriez-vous m'aider ? Un grand merci d'avance et bonne continuation !
Bonjour Christine, merci de ce commentaire chaleureux ! Les sites des académies ont fait peau neuve récemment et il semble que certains liens ne fonctionnent plus. J'ai retrouvé le document évoqué hébergé sur un autre site et j'ai mis le lien à jour sur cette page.
Un grand merci tardif !