Personnaliser vos contenus
Désormais, chaque mois, Monsieur Z répondra, avec sa verve et sa morgue habituelles aux questions que vous vous posez. Ou pas.
Des réponses tout à fait claires, précises et objectives. Ou pas.
Il est parfois simple. Trop simple. De tourner les dernières pages de notre roman de vacances, et de se tourner quand l’aube nous darde de ses rayons vers l’Avenir, notre avenir ; cette fameuse reprise à la fois attendue par certains et crainte par d’autres. Reprise qui nous projettera à nouveau dans cet univers frénétique pédagogique qui est notre lot quotidien, nous détenteurs des Savoirs séculaires et des Dogmes vernaculaires. Car à gravir cet escalier apprenant, nous risquons à chaque pas de nous dérober.
Car tôt ou tard, même le procrastinateur le plus aguerri doit sortir de son cloître. On est fin août et vous devez bien vous rendre à l’évidence : il faut revenir à la civilisation. Et cet acte de contrition passe par le rituel professoral de sa sœur consanguine, la société de consommation. Il va donc falloir retourner dans ces territoires oubliés de l’Éducation nationale et faire le plein : votre agenda du prof/instit, votre crayon gris et le classeur bleu grand format,… comme d’habitude.
Et comme d’habitude, ce retour social va avoir pour charmante conséquence de vous mettre en contact avec ceux et celles que vous fuyez depuis bientôt deux mois : les jeunes. Oui. 50 jours que vous n’avez pas croisé ces individus voûtés aux cheveux pas toujours très propres. Et devant l’étalage crasse de toutes ses babioles, vous reconnaîtrez ceux qui vont vous accompagner d’ici peu :
Vous êtes revenu de votre périple de 15 jours. Aurillac. Là où la 4G et le Wifi sont des concepts aussi légendaires que le Dahu ou la bête du Gévaudan. Coupé de tout. Et surtout des autres. Vous avez repris des couleurs. Ah ben oui en partant on vous appelait quand même le Vlad Tepes pédagogique. Donc de retour au bercail, rasséréné, il va là aussi falloir reprendre contact avec autre chose que la biche gracile croisée à la fraîche ou le bouvier bernois de l’agriculteur local. Des gens. Des amis. Des enseignants. Mais là attention, le choix est important, que dis-je, capital. Car il suffit d’un repas, un apéro, un curly, avec la mauvaise personne, pour dilapider en un éclair le capital zénitude acquis à la peine durant ces deux mois.
Préférez donc Monsieur Merlot qui vous accueille avec son EDT déjà stabiloté, et qui a émaillé la table de projets divers à vous proposer. Ici présenté: Des olives. Un projet. Des chips. Un projet. Les chippos. Deux projets. Vous avez déjà la gerbe. Ou acceptez l’invitation de Madame Michu qui, déjà en pleurs, va vous faire un récapitulatif exhaustif de tous les manquements d’élèves de votre Établissement, vous rappelant les joies de votre métier (« Tu te souviens pas quand Enzo a fait entrer un boa constrictor en français pour son exposé sur son meilleur ami ? »). Vous finirez le repas sur le traditionnel cocktail Grappa-Lexomil. Idéal.
Deux mois. Deux mois d’un retour aux sources lexical. Les fondamentaux. « On mange quoi ? Résservez-moi le même, mais un double suis sur le rocher là… T’es sur qu’il me va en 38 ? Ça me boudine… »
Vous. Les autres. Vous étiez enfin sur la même longueur d’onde. Mais un petit coup d’œil rapide à ce mail envoyé par le Rectorat va vous replonger avec plaisir dans les affres et turpitudes langagières qui seront votre quotidien d’ici peu. Abreuvez-vous donc des sempiternelles productions écrites, de la gestion de l’outil scripteur ou toute conceptualisation cognitive intuitive visant à encourager l’oralité intrinsèque chez nos apprenants. En quelques minutes, vous serez à nouveau un étranger aux yeux du monde, déclenchant l’hilarité générale à l’achat d’un référentiel bondissant pour Mila, votre cadette, au décath’ du coin.
Car il faudra à un moment donné exhumer votre cartable et votre ordinateur portable du jardin ; là où vous les avez enterrés, près du pommier. Et préparer ce qui est le nerf de la guerre : vos séquences pédagogiques. Vous vous délecterez alors du travail minutieux des petites mains de l'Éducation Nationale ayant cet été, alors que vous dormiez le plus souvent, détricoté l’ensemble des programmes de vos classes - rendant vos préparations abscondes et bonnes à jeter aux orties.
Vous serez donc bien actif en cette fin d’été, mixant les 121 manuels reçus en juin, scannant, imprimant, retouchant comme une magnifique abeille construisant sa ruche. Attention tout de même, à ce que la Reine, ayant chopé deux trois ruches ministérielles supplémentaires, ne change pas une énième fois les plans de votre habitat. Pour des raisons qui vont bien au-delà de la qualité du miel. Vous le reconnaîtrez.
Avec tout cela, vous devriez passer d’excellentes fins de vacances, foi de Monsieur Z !
A très bientôt !
Des articles pratiques et concrets !
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Merci, ça fait du bien, ce petit article! Pour un peu, on irait à la pré-rentrée le sourire aux lèvres!:-)
Merci pour cette touche d'humour en cette période complexe entre soleil/pseudo-détente et le stress qui monte au fur et à mesure des préps !