Personnaliser vos contenus
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En deux mois, vous avez souvent pu faire un RAZ avec ce magnifique cocktail mojito/merguez/deltaplane. Mais là, vous avez les deux pieds dedans et ça macère. Dans la rentrée jusqu’à la glotte, il faut bien vous y faire. Ce qui signifie donc que vous êtes entrés à nouveau en contact avec l’Homo pedagogicus superior : LE PROF !
Je n’oublie pas les petits nouveaux dans l’Éducation Nationale. Monsieur Z veille sur vous, mes nouveau-nés, mes prématurés, mes berceaux tout trognougnoux. Vous êtes entrés depuis peu dans la fosse aux lions, et ce n’est pas toujours celle que l’on croit. La salle des profs - SDP pour les intimes - recèle aussi son lot de prédateurs, de figures imposantes - et malheureusement trop souvent imposées. Comme sur la patinoire, nos stars bienveillantes sont prêtes à exécuter leur triple loose ou double flippe. Voici 10 artistes de notre profession :
Ses particularités : Affûté. Aiguisé. Décidé. Au sommet.
Il traîne souvent près de la machine à café ou la photocopieuse à la recherche de nouveaux adeptes - ou de nouvelles proies, au choix.
Sa phrase fétiche : « Ah non, avec moi… ».
Notez bien l’incipit en version négative, puis rapidement l’insertion de sa propre personne. En version positive. Tout est dit là. Vous n’avez rien compris. Lui oui. Vous êtes le crapaud coassant dans son cloaque et lui la colombe avec son rameau d’olivier dans le cul. Lui la beauté esthétique et vous le furoncle. La french manucure et vous le panaris.
Sa caractéristique principale est donc, vous l’avez compris, le talent. Mais aussi la générosité puisqu’il aime partager. Longuement. Largement. Très en détails et assez rapidement, il narre tout ce qu’il fait de bien. C’est-à-dire tout.
Avec ses élèves depuis quasiment le début de sa carrière : aucun problème de discipline, pas un son plus haut que l’autre. Une pédagogie innovante et percutante, qu’on pratique jusqu’à Wallis-et-Foufouna comme il aime à le répéter. Oui, il a un humour innovant et percutant également. Les inspecteurs l’ont adoubé. Ne reste plus que vous. Ou alors. Fuyez.
Ses particularités : Mou. Flou. À genoux. Pouloulou.
Vous ne pourrez pas le louper. Si tant est que vous ayez la tendance à avoir un champ de vision un peu bas, quasi crépusculaire. Vous le verrez alors déambuler, assez mollement, le regard hagard et le pas si lourd qu’il semble qu’il ait été lesté pour une expédition lunaire.
Sa phrase fétiche : « Ça va… comme un lundi. »
La phrase peut, bien sûr, être adaptée en fonction du jour de la semaine, l’attitude étant globalement la même et le ton tout aussi monocorde. Bien évidemment vous pourrez toujours vous enquérir de la raison d’une telle mélancolie professorale. Et là, il faudra bien entendu être fort pour encaisser un tel tsunami de raisons les unes plus valables que les autres :
Il faudra donc vous y faire. La personne préférerait être dans le cabinet d’un dentiste atteint de presbytie dégénérative que dans une classe en train d’enseigner - pardon, de survivre. Attention donc de ne pas être entraîné, au détour d’un couloir, dans les abysses où seule la lumière de l’étoile d’Earendil pourra vous sauver.
Ses particularités : Chouette. Mignonette. Bluette. Carpete.
Il y a les profs qui vivent avec nous sur Terre. Et il y a les autres. Ceux qui arrivent chaque matin de leur monde magique et merveilleux aux mille couleurs flashy où tout le monde est heureux et qui vont à chaque fois qu’ils vont ouvrir la bouche vous vomir leur gentillesse à la tronche.
Ses phrases fétiches : « Wahou tu es super beau/belle aujourd’hui ! », « Tu es allé(e) chez le coiffeur, ça te va trop bien ! » (vous vous êtes juste lavé les cheveux), « Comment tu fais pour avoir cette mine si radieuse ? ».
Tout. Tout peut être un sujet à complimentations diverses et variées. Jusqu’à l’envie tenace d’avoir une mine aphteuse et un magnifique herpès labial purulent pour se sentir roi ou reine de beauté d’un jour.
Bien entendu, ces collègues sont de véritables trésors d’affection et d’ingéniosité. Car il en faut pour trouver du positif après trois heures consécutives avec les 3ème Prépa pro un vendredi après-midi par temps pluvieux, veille de vacances. Mais voilà il y aura toujours le regard merveilleux sur la vie d’un enfant ou cet air rafraîchissant dans le couloir après l’explosion d’une bombe puante au sein de votre cours.
Ses particularités : Inventif. Exhaustif. Joli tif. Vomitif.
Plus de 60% des personnes ont déjà cédé à la tentation sur leur lieu de travail. Voilà la phrase tatouée sur son omoplate. Le « Pourquoi pas vous ? » étant situé… beaucoup plus bas. L’Éducation nationale ne déroge pas à la règle. Et possède son lot de séducteurs, forceurs et autres chiens de casse.
Sa phrase fétiche : « Je n’ai jamais eu une relation aussi féconde avec un/e collègue. »
Comprenez qu’il ou qu’elle veut juste vous féconder. N’allez pas plus loin. Et n’allons pas chercher à creuser un quelconque écart entre les hommes et les femmes dans ce domaine-là. Point de différences dans la recherche hybristique de l’Hymen ; ou la quête. De la Stoukette.
Il faut donc veiller à toujours garder en tête quelques réflexes de base qui pourront sortir de bien des bourbiers. Par exemple que 30 centimes offerts pour un café n’engage pas FORCÉMENT une passation de 06 ; et qu’un projet pluridisciplinaire ne se conclut pas obligatoirement par un envoi de nude, aussi artistique soit-il.
Ses particularités : Ermite. Acolyte. Bonne conduite. Décrépite.
Vous voulez rencontrer ce type d’individu ? 6h20 au bahut le matin. Oui je sais il n’ouvre qu’à 7h15. Alors comment fait-il ? En général, il reste dans les salles de classe pour peaufiner ses séances d’apprentissage. Vous ne le verrez jamais en SDP sinon.
Sa phrase fétiche : « L’artiste transforme toujours tout sur son passage, bien au-delà de ça, il transcende et transforme la forme par ce qu’il est. L’enseignant pareil mais avec feutres Velleda. »
Ou comment ce professeur bâtit ses séquences avec le même soin que le Samouraï observe les lois du Bushido. Toute une force créatrice au service de l’enseignement. Émouvant.
Vous découvrirez donc ces personnes au détour de légendes que l’on raconte dans les couloirs, comme « celui qui a appris la règle de 3 à Enzo » ou « celle qui murmure à l’oreille de Lorenzo ». Des mythes. Ils apparaîtront, nimbés de lumière lors des conseils de classe où ils seront écoutés dans un silence religieux, avec une attention papale et palpable.
Et si vous avez la chance d’opérer près de leur territoire, vous n’aurez qu’à tendre l’oreille, et essayer de capter des bribes de leur science, entre création de théâtre post-moderne pour apprendre les conjugaisons du premier groupe jusqu’à l’élaboration d’un mini système solaire en cornet de frites pour expliquer le développement durable.
Ses particularités : Médisant. Salissant. Grinçant. Jaunissement des dents.
Nous sommes tous enseignants. Mais rien de ce qui est homme ne nous est étranger. Même les parties les plus viles de l’individu. C’est ainsi que vous retrouverez sans doute dès septembre ce type de collègue qui arrive si aisément à casser du sucre sur le dos d’un autre avec une facilité déconcertante. Et quand on dit casser, n’ayons pas peur des mots, on parle plutôt d’entreprise de démolition massive, du genre sulfateuse à quolibets. Oui car tout est critiquable. Et tout sera critiqué.
Sa phrase fétiche : « Ah mais on t’a rien dit sur… » suivi d’une atrocité professionnelle ou personnelle. Un costume taillé à la tronçonneuse. S’en suivra un haussement de tête en direction de la pauvre victime, suivi d’un petit rire sardonique. Et le tour est joué.
Il est à noter que si le monde a la chance d’avoir vu apparaître des lanceurs d’alerte, vous aurez sans doute à profiter des lanceurs de rumeurs. On vous octroiera une liaison avec le prof de Maths, ou la prof de SVT, ou les deux ensemble dans un barnum d’enfer de 16h à 17h en D202 (quand vous déplaciez juste l’armoire de place). Du gossip, du sale, de la tourbe. Et toujours ce sourire radieux en façade.
Ses particularités : Rétro-branchouille. Brouille. Fripouille. Casse-Nouilles.
Certains sont plus évidents à repérer que d’autres. Celle qui affichera l’équarrissage sanguinolant d’un troupeau de porcins sur son casier. Ou celui qui conclura toujours une conversation par une citation de Daenerys. Sans qu’il y ait un quelconque rapport avec le propos tenu. Oui, il y aura forcément parmi vous des gens qui ont des passions poussées à l’extrême, ou des choix de vie qui rejaillissent fortement sur leur manière d’être et d’enseigner.
Pas de phrase fétiche à proprement parler. Mais un épiderme qui se soulève en mode gallinacé chaque fois qu’un pauvre hère franchira une limite invisible. Créant un débat, un affrontement, un choc parfois frontal. La féministe très incarnée rencontrant la misogynie ordinaire du prof de maths au cours d’un conseil de classe. Jusqu’au gars capable de discourir 2h45 sur le Japon Féodal alors que vous avez juste dit Sayonara avant de partir en week-end. Bah oui mais non quoi. Et ne parlons pas des opinions religieuses ou politiques pouvant entraîner des séismes au sein des équipes ou des salles de classes. Agir en bon fonctionnaire de l’État bla bla bla bla…
Ses particularités : Magistral. Caricatural. Bancal. Image d’épinal.
Le monde est une scène, dit William. Et l’École en est une sacrée autre. On nous dit dans les formations de profs qu’il faut être un bon acteur pour être un bon prof, qu’en arrivant en classe, nous déclamons tel un Francis Huster habité notre séance sur les suites arithmétiques. Et il y a des collègues dont on sent immédiatement le talent pour l’exercice. Toujours dans l’emphase, mais pas seulement avec les élèves. Avec tout le monde. Une simple migraine, et c’est l’embolie gazeuse. Une inspection ? Un branle-bas de combat général dont il faudrait parler sur les chaînes infos.
Pas de phrase fétiche, mais toujours une montée vocale impressionnante. Pourquoi s’exprimer et discourir avec une seule personne, alors que 12 autres peuvent être au courant d’un éclat de voix. Tel un stentor, vous entendrez à 2.5 kilomètres à la ronde sa séance sur les possessifs ; et comment il a bouté hors de salle le vil Lucas, qui lui a manqué de respect en l’imitant, de forte mauvaise manière. Le théâtreux est en effet trop incarné pour être correctement imité. Surtout lorsqu’il joue Hamlet au spectacle de fin d’année : « Je fais ça mais tu sais, c'est qu’on m’a forcé la main hein ! »
Ses particularités : Sombre. Décombres. Hécatombe. Concombre.
Par bahut, on en a toujours une ou plusieurs, cette personne que vous côtoyez, dotée d’un discours clair, poli, voire aimable. Avec qui vous pouvez échanger à la pause déjeuner et qui vous a passé son parapluie un soir d’orage. Et pourtant, passés la porte de la classe, les élèves vous la décrivent comme le pire des fléaux. Un mélange d’Attila et de Gargamel. La voir est un supplice, l’avoir en classe une plaie purulente ayant tendance à s’infecter.
Sa phrase fétiche : « De toute manière, on n'est pas là pour les aimer ou pour être aimé ! »
J’ai envie de te dire, ça tombe bien là pour le coup. Car niveau affect, on serait proche de la fosse de Marianne.
Éternel débat donc et gouffre de Helm, entre la personne que l’on est intrinsèquement et celle qu’on renvoie ou qu’on veut être avec nos élèves. Si certains sont les mêmes, d’autres se créent des carapaces mode titane pour ne pas être atteint par les jeunes. D’autres encore sont volontairement durs et opaques car on ne doit pas pactiser avec l’ennemi, pour plus de respect et un meilleur apprentissage dénué d’affect. Le seul conseil est de ne pas se balader avec eux dans la cour de récré. Mais merci pour le parapluie.
Ses particularités : Sivouplé…. Allez...me faudrait…. si jamais….
L’éternel collègue qui ne te parle QUE quand il a quelque chose à te demander. Toujours embêté au départ, forcément il ne connaît pas ton nom. Ni ton prénom. Et ce que tu enseignes alors là… Il est souvent incapable de dire quand tu es arrivé dans l’établissement, et pourtant il sait où se trouve ton casier.
Ses phrases fétiches : « Excuse-moi, tu n’as pas 20 centimes pour mon café ? La prochaine fois c’est pour moi ! » ou « Excuse-moi, on m’a dit que tu pouvais avoir des réductions pour… ».
Ceci sans aucune sensation de gêne ou de remords. Ça passe crème.
En sus de ces profiteurs, on a toujours les personnes qui se greffent aux projets sans y participer (comme si adosser leur nom sur le dossier était DÉJÀ un label ISO) Ou qui viennent vous débusquer pour vendre des billets de tombola avant de s’enfuir prestement, vous laissant avec vos 15 carnets, sans avoir pu dire que vous étiez prof de Français, et pas la nouvelle surveillante. VDM.
Et vous, quel type de prof êtes-vous ? Dites-nous en commentaire de l'article !
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Merci Monsieur Z pour ce bon moment d'humour bien senti en ce jour de rentrée ! Défi bingo relevé ! Bonne rentrée à toi aussi !
Bravo Mister Z ! Ah ah du vécu pour beaucoup !
Totalement jouissif :D
Merci monsieur Z pour ces savoureux portraits!