Persuadés de ne pas être capables d'apprendre, certains élèves peuvent se laisser décrocher progressivement. Qu'on se sente "nul en maths", qu'on soit persuadé que "les livres ne sont pas pour nous" ou qu'on vise "simplement la moyenne, comme d'habitude", rien de ce qui est véhiculé par les croyances erronées sur les apprentissages ne favorise la mobilisation des élèves. 

En sachant comment le cerveau apprend, en faisant évoluer ces savoirs entre élèves et enseignants, une meilleure connaissance de l'intelligence permet à chacun de garder toute la confiance nécessaire pour apprendre, tout au long de la vie.

C’est quoi ? Adapter ses pratiques quotidiennes et/ou expliquer le fonctionnement du cerveau à ses élèves pour leur transmettre la croyance que l’intelligence est malléable.

Pour qui ? Pour les élèves confrontés à la difficulté scolaire qui pensent ne pas être assez doués ou intelligents.

Pourquoi ? Pour amener les élèves à davantage persévérer face à l’échec et à s’engager dans des tâches plus difficiles.

Ce que ça signifie pour l'enseignant·e, c'est qu'il faut parvenir à donner toute sa part à l'erreur comme étape incontournable du processus d'apprentissage. Et donc ne pas chercher à préserver les élèves de cette erreur, ni anticiper celle-ci pour orienter nos élèves dans le "bon" sens. 

Avantages

La peur de se tromper est l’obstacle le plus important à l’acte d’apprendre. Apprendre à oser se tromper en développant sa confiance en ses capacités d’apprendre et de faire face à la difficulté est un enjeu crucial pour prévenir le désengagement et lever les freins aux apprentissages.

Points de vigilance

La déconstruction des croyances est un combat à mener sur le long terme. En effet, les croyances erronées peuvent être tenaces et ce, d’autant plus si elles sont renforcées dans d’autres contextes et notamment au sein de la famille.

Par ailleurs afin d'empêcher la réactance, c'est à dire la tendance d’aller à l’encontre de la façon de penser que l’on essaie de nous imposer, il faut tenter de privilégier l'autonomie des élèves et donc concevoir des situations qui les amèneront à faire évoluer leurs croyances sans qu’il·elle·s se sentent contraint·e·s ou manipulé·e·s.

Dans la conception de mes séances

• Proposer à vos élèves des tâches complexes, problèmes ouverts, défis qui favorisent l’apprentissage et la persévérance.
   

Dans la gestion de classe

• Travailler à incarner la mentalité de croissance dans notre manière de nous adresser aux élèves : "tu n'y arrives pas encore", "tu vas y arriver en travaillant", etc.
• Encourager les élèves à essayer et valoriser l’effort accompli et les essais. Soyez fier de chacun de vos élèves et montrez-le.
• Mettre en place des outils d’évaluation des progrès.
• Célébrer les apprentissages informels et mettre en place des outils au service du sentiment de compétence.
• Célébrer les erreurs : instaurer un climat bienveillant aux erreurs. Ne pas juste célébrer les erreurs mais expliquer pourquoi elles sont importantes.
• Donner des tâches qui encouragent les erreurs.
• Transmettre à mes élèves l’idée que l’intelligence n’est pas fixée et qu’elle se développe tout au long de la vie en soulignant le rôle de l’effort et de l’erreur.