Aujourd'hui, nous allons explorer ce dernier point plus spécifiquement car les métiers des professionnels de l’éducation mettent à rude épreuve la notion de limite entre vie personnelle et vie professionnelle.
En effet, mis à part les heures “imposées” dans votre emploi du temps, tout le reste dépend de vous et de votre organisation propre. Les perfectionnistes y laisseront beaucoup de plumes (embarquant parfois les plumes de leur famille au passage…) et les procrastinateurs seront constamment avec une sensation d'être bousculés.
Il y a aussi tout l’aspect spatial dont votre espace de travail : certains ont peut-être la chance d’avoir une salle attitrée mais d’autres changent à chaque heure de cours, d’autres à temps partiel partagent leur salle, d’autres ont des salles des profs aérées et conviviales avec un espace séparé pour corriger des copies et utiliser des ordinateurs alors que d’autres se retrouvent coincés entre la tasse à café de X, le cartable de Y, les tickets de tombola de Z pour essayer de se concentrer dans un brouhaha continu et d’autres encore font tout chez eux peut-être au milieu des tancarvilles et des legos…
Comment faire pour clarifier cette séparation et y apporter de l’harmonie ?
1. Vérifier régulièrement son écologie
Le mot d’ordre ici est “écologie”, non pas au sens le plus usité du terme sur le respect et la protection de la planète mais au sens global du terme à savoir : “recherche du meilleur équilibre personnel et interpersonnel possible afin de protéger tout son environnement.”
Qui dit équilibre dit unicité et personnalisation. L’équilibre écologique trouvé par X ne conviendra pas forcément à Y. Il conviendra donc de vérifier régulièrement :
votre météo intérieure : comment vous sentez-vous dans votre corps, dans vos émotions et dans vos pensées ?
vos conjoints (et enfants) : êtes-vous présent·e à eux ? Partagez-vous des moments de qualités avec eux ? Qu’en disent-ils ?
votre vie sociale : êtes-vous régulièrement en lien avec vos amis ? Avez-vous des activités ou associations qui vous ressourcent et/ou qui donnent du sens à votre vie ?
votre environnement global : est-ce le bon lieu et le bon moment pour corriger vos copies, préparer vos cours, etc. ?
2. Clarifier sa séparation vie professionnelle et vie personnelle
Même si chacun trouvera par "essai-erreur" son propre fonctionnement afin d’harmoniser sa vie personnelle et professionnelle, voici quelques pistes pouvant vous soutenir dans cette démarche :
Avoir un espace de travail approprié :
Un bureau et des étagères rangés et triés : 5 minutes par jour ou 2 heures tous les mois, ceci est personnel mais ce rangement permet d'être plus détendu et moins dépassé !"Quand il y a du fouillis dans votre espace de travail ou votre espace vital, il y en a dans votre tête et votre coeur." disait R. Emmett ;
Les choses utiles et nécessaires fréquemment doivent être disponibles facilement (se lever toutes les 2 secondes pour aller chercher ce que l’on a imprimé est de la pure perte de temps) ;
L’ergonomie doit être vérifiée : cela vous évitera bon nombre de séances chez l’ostéopathe ;
L’éclairage doit être adéquat : une fatigue oculaire entraîne rapidement des maux de tête. Pensez à régulièrement changer vos focalisations visuelles : regarder au loin puis proche (surtout si vous travaillez beaucoup sur les écrans) ;
Le bruit doit être minimisé : surtout les voix humaines qui perturbent la concentration.
Avoir un verre d'eau/bouteille sur sa table et boire très régulièrement : un déficit en eau de 2% fait chuter nos performances physiques et cérébrales de 15 à 20% !
Avoir un fonctionnement personnalisé clair pour :
traiter l'information, la stocker, la diffuser ;
trier, organiser, ranger, classer, se délester ;
gérer son temps : voir les ouvrages en base de l'article (1, 2, 3 et 4)..
Établir une séparation temporelle :
définissez un horaire de fin pour votre travail “à la maison” (aidez-vous des heures préétablies : repas, bain des enfants...) ;
bannissez la phrase “Je m'arrêterai quand j'aurai fini telle chose…” (car on sait très bien que l’on a jamais fini !) ;
planifiez dans votre agenda vos plages horaires de travail et celles personnelles dont les moments de détente.
Établir une séparation spatiale :
essayez d’avoir un lieu dédié au travail ou au moins une séparation visible (paravent, rideaux) ;
évitez que votre chambre accueille votre bureau : peu compatible avec un sommeil de qualité.
Établir une séparation "personnelle" :
changez de vêtement après le travail ;
prenez une douche (ou un bain) et imaginez que l’eau qui coule est chargée de ce dont vous avez le plus besoin à cet instant (de douceur, de calme, de joie…) ;
faites un rituel “Stop boulot” : une musique, un étirement spécifique qui indique à votre être qu’à cet instant vous passez en mode “vie perso” ;
pensez au bloc-notes sur votre table de chevet (qui évite de ruminer toute la nuit sur une idée) et dans votre sac (la créativité peut se déclencher à tout moment).
Établir une séparation interpersonnelle :
attention aux emails pros/persos mélangés dans une même boîte mail ;
ayez un code pour indiquer à l'entourage et/ou vos collègues s’ils peuvent vous interrompre ou pas (et vous y tenir !). Exemples: : porte fermée (ou dessin d’un sens interdit) = on ne dérange pas VS porte ouverte (ou dessin d’un pouce levé) = vous êtes les bienvenues si besoin !
soyez explicites dans vos besoins et sur la durée que cela implique (dire uniquement “ Chut, je dois travailler ” est loin d’être entendu de la même façon par tout votre entourage) ;
respectez votre promesse !
Tout ceci ne se met pas en place du jour au lendemain mais ce qui est sûr, c’est que si vous ne commencez pas aujourd'hui, vous le reporterez sans cesse et votre état de stress ne pourra pas s’améliorer. Commencez petit, sélectionnez parmi toutes les pistes données dans ces trois articles ce qui est le plus simple à mettre en œuvre pour vous et soyez régulier !
Souvenez-vous surtout que vous n'êtes pas seuls ! Des structures sont là pour vous accompagner comme la MGEN via notamment son programme Vivoptim ou moi-même via la structure Zen & Prof.