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Pas simple de différencier par l’aménagement de sa classe lorsque l’on est au secondaire : il est fréquent de changer de salle, de ne pas avoir le même matériel à disposition en fonction des lieux, ni même les mêmes niveaux de connexion.
Enseignante de mathématiques au lycée puis au collège en REP+ et enfin dans un petit collège rural, mon emploi du temps a compté jusqu’à huit salles différentes dans ma semaine. Certaines avaient le Wi-Fi, d’autres non. Certaines avaient un ordinateur (pas toujours connecté à internet), d’autres en comptaient jusqu’à dix.
Enseigner dans des contextes aussi différents permet-il de travailler facilement sur ses conditions matérielles afin de permettre pleinement la différenciation ? Je vous partage mes stratégies « low tech » qui vous permettront de différencier en toutes circonstances :
La prise en compte des besoins des élèves (et des enseignant·es) est à l’origine de la question de l’aménagement d’une salle de classe. Selon la théorie de l’autodétermination (Deci et Ryan, 1985), trois besoins psychologiques de base sont considérés essentiels au bien-être :
« La différenciation favorise la prise en compte et la gestion de la diversité, qui s’exprime sous de multiples facettes, qu’il s’agisse de caractéristiques des élèves ou de leur milieu, ou alors de besoins qu’ils peuvent ressentir (par exemple, besoins de compétence, d’affiliation, de bouger, etc.). » Extrait de l'article “L’aménagement flexible de la classe : le point de vue d’enseignantes du primaire au Québec”
Différencier passe bien souvent par l’aménagement de la salle de classe.
De la configuration en bus, on cherche à passer à la disposition en îlots, afin de favoriser la coopération.
La forme que vous choisirez dépendra de l’espace, du mobilier, mais surtout de vos objectifs.
Vous l’aurez compris, l’aménagement de la salle devrait dans l’idéal s’adapter aux objectifs pédagogiques que vous visez.
Afin d’aider mes élèves à progresser, j’ai mis en place des parcours d’exercices différenciés. Trois parcours, une dizaine d’exercices chacun, le calcul est fait rapidement ! Impossible pour moi de corriger au tableau (ou de faire corriger au tableau) une trentaine d’exercices sans que la correction ne devienne longue et ennuyeuse. Surtout que les élèves devraient donc assister à la correction d’exercices qu’ils n’ont pas cherché. J’ai testé et, honnêtement, ils ne sont pas très motivés...
Il m’a alors fallu développer une stratégie. J’ai testé la création de cartons de correction que mes élèves pouvaient emprunter afin de se corriger. Mais j’avais le sentiment de les déposséder d’une partie de leur apprentissage et de me priver de ce que les élèves m’apportent lorsqu’ils me partagent leur correction.
C’est alors que j’ai décidé de mettre en place un tableau mutuel de correction, afin de permettre d’optimiser la correction lorsque l’on différencie les parcours d’exercices. Cette pratique m’a été inspirée de la « Classe mutuelle », qui propose un espace de travail où les élèves les plus avancés expliquent les corrections à leurs camarades. C’est un lieu d’entraide et de coopération.
Impossible pour moi de demander l’installation de tableaux blancs dans les salles dans lesquelles je travaillais. J’ai donc dû réfléchir à une solution s’adaptant aux moyens à ma disposition : un tableau (le tableau blanc dans mon cas), des feuilles blanches, des stylos, des aimants (ou punaises selon le mode d’affichage souhaité). C’est tout ce dont j’ai eu besoin !
Lorsque l’on souhaite constituer des groupes bien définis, il est possible de le faire au moyen de cartes à thèmes. Le principe est très simple, et adaptable à toutes les disciplines. Il suffit de créer des cartes à l’effigie de personnalités célèbres (et ainsi parfaire la culture de notre assemblée) ou sur un thème donné.
On peut également ajouter des rôles ou des missions sur ces cartes (tuteur·e, secrétaire, etc.) en détaillant les attendus, afin que chaque élève sache ce que l’on attend.
En fonction de son groupe de travail, établi selon des besoins identifiés (mise en place de tutorat pour certains, correction d’exercices pour d’autres, etc.), une carte est distribuée à l’élève lors de son entrée en classe. Une fois les espaces de travail aménagés (en groupes de deux, en îlots à quatre ou à six, ou un mélange de tout cela), les membres d’un même groupe se rassemblent.
Si l’on souhaite les positionner dans un espace bien précis de la salle de classe, on posera alors une mention de la personnalité / du thème sur la table concernée. Cette organisation permet de transmettre clairement l’organisation attendue, ainsi que de permettre un gain de temps précieux.
Croyez-le ou non, il est possible d’adapter son espace de travail à la situation en une fraction de seconde : il faut pour cela accepter de lâcher prise et solliciter les élèves. La première fois sera peut-être déroutante, mais nos jeunes disciples s’adaptent très vite, soyez-en assuré·es !
Afin de respecter les besoins de tous et de permettre à chacun de devenir acteur de ses apprentissages, l’aménagement de sa salle de classe dans le secondaire n’est pas mission impossible et peut être mise en place de façon rapide, avec peu de moyens. Commencer par des actions simples permet d’expérimenter sans risque, afin d'observer les effets bénéfiques que cela peut avoir sur les élèves.
Fanny Duhamel, professeure de mathématiques, CARDIE, IREM, TraAM, pédagogies actives, bien-être à l’école
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