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Pratique

Adapter le niveau sonore de sa classe aux besoins pédagogiques

Elodie Leclerc
23 septembre

La régulation du bruit dans la classe est une préoccupation majeure des enseignant·es et dans ce domaine, notre seuil de tolérance est très variable d’une personne à l’autre. Directement liée à la gestion du groupe, elle se décline en plusieurs objectifs : 

  • proposer un cadre propice au travail de tous et toutes ;
  • évoluer dans un environnement sonore en accord avec notre sensibilité ;
  • permettre à nos élèves d’adapter leur niveau sonore aux différentes situations, compétence sociale indispensable pour bien vivre en société.


Découvrir pour agir

Adapter son comportement aux différentes situations, ça s’apprend ! Aussi, pour que les élèves puissent agir sur l’environnement sonore de la classe, ils et elles vont avoir besoin de temps d’expérimentation et d’explicitation dédiés pour leur permettre de : 

  • repérer les sources de bruit dans la classe (les bavardages, le matériel, le mobilier, les déplacements, etc.) ; mais aussi à l'extérieur de la classe (la cour, la rue, les autres classes, etc.) ;
  • comprendre les effets de ces bruits sur la concentration, la possibilité d’écouter et la santé ;
  • s’outiller pour agir : moduler sa voix, construire des règles collectives ;
  • se construire un référentiel sur lequel s’appuyer pour adapter leur comportement aux contraintes de chaque situation.


Ces séances pourront facilement trouver leur place en EMC, en sciences ou en éducation artistique. Leurs bénéfices sur la gestion du groupe constitueront un véritable gain de temps au quotidien par la suite. 

Quelques exemples d’activités à faire en classe : 

  • Mettre les élèves en situation pour qu’ils expérimentent, puis leur faire verbaliser leur vécu et en discuter en groupe : essayer d’apprendre une phrase ou un texte avec des élèves qui font du bruit dans un espace de regroupement de la classe ; lire un texte avec un voisin qui parle ou bouge sa table ; entendre ce que quelqu’un dit au tableau quand on est placé derrière un groupe qui parle ou quand quelqu’un range son matériel ; poser une main sur sa gorge et parler à différents niveaux sonores, etc.
  • Utiliser une application qui mesure le niveau de bruit en temps réel.
  • S’essayer au marcheur mystère : Tout au long de la journée, l’enseignant·e observe un ou une élève tiré·e au sort. Si son comportement est adapté, l’enseignant·e fait gagner à la classe des points, des bonus, des cases, etc.
  • Utiliser la chorale, la poésie et le théâtre pour apprendre à moduler sa voix.
     

Et comme tout apprentissage, il est nécessaire de différencier pour répondre aux besoins d’accompagnement spécifiques de certains élèves. Défier les plus timides pour les inciter à participer, proposer des contrats type PPRE pour réguler les grands bavard·es ou les plus agité·es, faire un plan de placement pour organiser les relations, etc.

Ritualiser pour donner un cadre constant  

À chaque situation son niveau sonore et donc ses règles de fonctionnement ! Les routines favorisent l’autonomie parce qu’elles offrent un cadre connu de tous et toutes, dans lequel chacun·e sait ce qu’il ou elle a à faire. Cela s’avère particulièrement efficace pour favoriser le retour au calme dans les moments de transition comme les entrées et sorties de classe, les retours de récréation, avant de lancer une nouvelle activité, et éviter des désordres liés à la gestion du matériel ou des déplacements dans la classe.

De même, toujours utiliser le même signal sonore (clochette, triangle, buzzer, etc.) quand le niveau sonore monte permet d’attirer sans effort l’attention des élèves soit pour passer une consigne, soit pour leur demander de réajuster leur comportement. 

À chaque début d’activité, expliciter le niveau sonore adapté et l’indiquer à l’aide d’un affichage qui sert de référentiel : 

???? Je dois respecter le silence

???? Je peux chuchoter

???? Je peux parler à voix haute.

Le niveau sonore peut être décidé par l’enseignant·e ou être défini en collectif, en se demandant : Lors de cette activité, les échanges seront-ils utiles ? Tolérés ? Impossibles ? Le même code peut également être utilisé dans les différents espaces de la classe. 

Réguler sa parole pour ne pas prendre tout l’espace sonore

Très souvent, celui ou celle qui occupe le plus l’espace sonore, c’est nous ! Alors autant optimiser nos prises de parole pour gagner en efficacité et préserver nos forces, car la voix est un instrument fragile dont il faut prendre soin. Quelques conseils : 

  • Jouer avec sa voix et ménager des ruptures permet de maintenir l’attention des élèves ou de les remobiliser.
  • Parler à voix basse les oblige à tendre l’oreille pour écouter et cela sera d’autant plus marquant si on est amené à élever la voix.
  • Utiliser la gestuelle, pourquoi pas en s’appuyant sur la langue des signes, ou écrire la consigne au tableau dans le silence pour préserver le calme.
  • Alterner les temps pour prendre en compte les besoins des élèves qui ont besoin de temps de respiration dans la journée et éviter la saturation, et parfois tolérer lorsque cela ne dérange pas ou s’avère indispensable.
  • Lorsqu’un·e élève bavarde alors que c’est un moment où il ou elle devrait respecter le silence, se déplacer jusqu’à lui ou elle et poser une main sur son épaule, accrocher son regard ou lui faire un signe. Cela évitera de déranger le reste de la classe et lui indiquera également l’importance de préserver le calme. 
     

La gestion du bruit ne relève donc pas seulement de notre autorité. Rendre les élèves acteurs et actrices de la gestion de leur environnement sonore est possible et productif. D’abord parce que cela leur permet d’acquérir des compétences sociales qui leur seront indispensables pour bien vivre en société, mais également parce que cela nous permet de limiter l’énergie déployée dans la gestion du bruit dans la classe et de favoriser un climat de classe apaisé.

Elodie Le Clerc Directrice en élémentaire, adepte du bien vivre dans les écoles.

Réguler le bruit

Identifier ce qui relève du chahut ou du bruit pédagogique, installer des pratiques et des habitudes d’auto-régulation du bruit par les élèves pour maintenir un cadre sonore propice aux apprentissages.

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14 profs ont trouvé ce contenu utile

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Commentaires

  • Karim — 10 mars 2022 21:34

    Merci pour toutes ces idées qui m'aideront, à coup sûr, à penser le cadre sonore de ma classe afin de le rendre propice aux apprentissages. Nous monopolisons à outrance l'espace sonore si bien que nous nous épuisons pour un résultat en deçà de nos attentes. Le bruit qu'il soit pédagogique ou non est un paramètre de gestion de classe qu'on ne peut en aucun cas négligé.

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