On l’attendait. Plus ou moins. Cette déferlante du premier variant COVID de l’année 2022, la dernière, on l’espère ! Le nouveau protocole est affolant : tester, isoler, retester… tout en assurant que l’école restera ouverte. Alors, bilan d’une première semaine de classe : un tiers des élèves présent·es au quotidien, et pas toujours les mêmes. Impossible de prévoir chaque jour les élèves qui seront en classe, combien de temps dureront les absences, quand ils et elles reviendront. Nous subissons, les élèves subissent, les familles aussi, dans un contexte souvent incompréhensible, mouvant et fortement angoissant, car le virus effectivement circule beaucoup. 

Comment faire classe alors ? Assurer une continuité ? Un suivi ? Voici 3 conseils pour vous permettre de traverser cette période difficile en maternelle : 

• ajournez les gros projets ;
• communiquez ;
• cherchez la simplicité.

Ajournez les gros projets

Ils sont prêts, ils sont ambitieux, ils ont mobilisé beaucoup de préparation et vous êtes impatients de les réaliser. Mais impossible de faire vivre ces projets si toute la classe ne peut en profiter. Les ajourner, ce n’est pas y renoncer, mais remettre à un moment plus propice leur mise en place. Toute la chaîne éducative est soumise aux perturbations : les évaluations PS et CP ont été repoussées… Soyez flexibles ! Voyez le bon côté : vous avez du coup de l’avance sur vos préparations. Soyez radicaux, le projet prendra place au retour des vacances d’hiver ! 
 

Pour tenter de conserver une unité entre les élèves de la classe, il est très important de communiquer avec les familles. Les moyens numériques d’aujourd'hui nous ouvrent tant de perspectives. Dans mon école, nous avons généralisé l’usage des blogs de classe (Klassly), mais bien d’autres outils existent. 

Ce que je recherche dans un outil de communication en direction des familles : ergonomie, rapidité, sécurité.

Ce que je communique : la vie de la classe au quotidien (photos des élèves en activité avec explications, informations administratives #uncaspositifdanslaclasse, vidéos des comptines et chansons apprises, liens vers les activités de la classe à la maison, etc.). Les parents apprécient beaucoup cette nouvelle proximité. C’est un enrichissement des pratiques enseignantes. 
 

Absences, fermetures : comment s'y préparer ?

Alors concrètement, on fait quoi en classe dans ce cas ? Je profite du faible nombre d’élèves pour : 

• Affiner mes observations et évaluations ;
• Donner un coup de pouce à celles et ceux qui sont présent·es si besoin ;
• Proposer un menu “à la carte” en me basant sur les fondamentaux.

Et pour celles et ceux qui sont à la maison ? 

Je me sers de tout ce qui a fonctionné jusqu’alors lorsque l’école était fermée. Des propositions simples, des suggestions en direction des familles qui ressemblent à de l’accompagnement scolaire à domicile. J’ai réuni mes propositions pédagogiques dans un Padlet et je communique aux familles de quoi piocher dedans, selon ce que nous aurons fait en classe.

Si vous n’avez pas le temps ou pas la ressource pour créer votre propre bibliothèque d'activités, il existe des propositions telles que les défis de l’AGEEM, qui peuvent tout à fait vous permettre de lier des propositions en classe et à la maison. Vous n’aurez plus qu’à communiquer aux parents le numéro du défi du jour.

Vous pouvez aussi choisir la simplicité d’un accès aux parcours du CNED pour deux ou trois semaines. Ces outils sont clé en main et accessibles aux familles comme aux enseignant·es. C’est facilitant, mais vous offrira peu de liberté. 
 

Quoi qu’il en soit, dites-vous qu’à chaque jour suffit sa peine, et que rassurer les parents et les enfants en cette période exceptionnelle est déjà un gros travail. Après tout, quelques jours d’absence, en maternelle, au cœur de l’hiver… Cela pourrait s’appeler Angine, Varicelle ou Bronchite… C’est notre lot tous les ans. COVID n’apporte que le protocole. 

Fanny Leblond, PE en maternelle et directrice d’école, stoppée net par la COVID le 4 janvier