Personnaliser vos contenus
Une grande respiration ! Voilà ce dont nous avons besoin après ces deux premières périodes. Le mois de décembre en maternelle, il faut l’avoir vécu pour mesurer tout ce qu’il porte : la montée de l’excitation des enfants alimentée par la fatigue, les petits maux de l’hiver débutant qui n’épargnent pas non plus les adultes, mais aussi la joie, les yeux qui pétillent, les projets qui portent tous les enfants dans un même élan, les cadeaux, les chants, les chocolats… Oh oui, les chocolats en mode SOS pour ces derniers jours d’école !
Boucler les derniers travaux, préparer les envois dans les familles des carnets de suivi, ranger si on en a le temps, le tout dans l’agitation et le bruit, c’est épuisant ! Après cette avalanche d’attentes professionnelles et ce grand écart émotionnel, je ne sais pas vous, mais moi je suis vidée. En demi-teinte, heureuse d’y être parvenue mais avec le grand besoin de relancer la machine. Une fin d’année quoi ! On fait le bilan de ce qui s’est écoulé, on se projette pour les périodes à venir et on prend de bonnes résolutions.
Focale du mois de janvier : j’observe !
Pour reprendre pied et m’assurer tant du chemin déjà fait (que l’effervescence des dernières semaines aura noyé) que de celui que je projette, c’est le moment où mon regard d’enseignante va partir en quête de la compréhension de ce qui fait obstacle ou de ce qui fait sens pour chaque enfant afin d’orienter les apprentissages à venir et le guider dans le parcours d’activités. Car enseigner, c’est ajuster à chaque moment mes intentions pédagogiques à la réalité des enfants qui apprennent au sein d’une communauté que je souhaite vivante, joyeuse et dynamique : la classe.
L’observation s’appuie sur une intention. À chacun sa façon d’observer, mais l’observation instrumentée demande d’être préparée et de répondre à Qui ? Quoi ? Quand ? et Comment ? Voici quelques repères et des ressources pour préparer et mener vos observations en maternelle.
Choisir quel enfant ou groupe d’enfants j’observe : un enfant en particulier parce qu’il me semble en difficulté, un groupe d'enfants parce qu’aujourd’hui j’ai besoin de comprendre comment ils organisent des explications autour d’un projet scientifique, qui prend la parole de manière spontanée, qui reste dans le sujet…
Que ce soit le moment de votre observation ou le lieu, c’est un temps qui peut être ritualisé : on peut profiter d’un groupe restreint sur un temps d’animation bibliothèque, sur un décloisonnement…
Évitez les 5 minutes qui précèdent la récréation, la fin d’après-midi… Restez aussi à l’écoute de votre propre disponibilité et soyez certain de ne pas être dérangé, pouvoir avoir une vision claire, une distance raisonnable pour ne pas interférer.
Il faut que vous soyez très explicite avec vos élèves sur ce moment : « C’est le moment où je regarde comment vous travaillez. »
Par exemple dans ma classe, j’ai un tabouret de bar pour prendre de la hauteur. Les enfants l’ont identifié comme le signe que je les observe.
Pour me guider, j’utilise les indicateurs de progrès Eduscol qui déclinent les observables pour toutes les compétences et dans tous les domaines.
ATTENTION ! On ne peut pas tout faire, ni tout observer, ni tout consigner… mais on a en tête le champ des possibles et on peut se créer des grilles qui nous permettent de cibler et de gagner du temps. J’y pioche selon le projet du moment, les activités mises en place.
En observation au long cours, je conserve soit des tableaux avec les observables choisis et les noms des enfants (une observation, ça se prépare) mais aussi des feuilles individuelles dans un classeur qui contiennent toutes les informations qui concernent un enfant en particulier. J’y note ce qui est saillant de sa vie au sein de la classe : son autonomie, son intégration, ses fatigues, ses joies, des informations sur sa famille (naissance de sa petite sœur, déménagement, décès d’un grand parent…). Toutes ces petites préoccupations d’enfant, tout ce qui peut m’éclairer.
Lorsqu’on souhaite observer et garder des traces pour valoriser avec l’enfant et ses parents son parcours d’apprentissage. Un cahier, des post-it, une tablette (j’utilise l’application Je Valide), un appareil photo, un photocopieur… Tout est intéressant et il n’y a pas une bonne façon de créer notre carnet de suivi des apprentissages, mais de très nombreuses.
Inspirez-vous, cherchez votre propre fonctionnement. Celui qui vous sera le moins coûteux en temps et en énergie. Économisez-vous !
Une fiche thématique sur l’observation en maternelle, point d’appui pour guider votre intention d’observation. Elle donne un guide général à l’observation en répondant au pourquoi observer, quoi, comment et quand.
Un tableau qui regroupe toutes les compétences attendues en fin de maternelle et qui indique pour chacune les marqueurs de progrès et les situations d’observation. A vous d’en extraire ce qui vous intéresse à l’instant T, il vous guide pour placer le curseur des attentes.
Bien connaître ses élèves est un appui fort pour préparer sa classe et ajuster, adapter avec exactitude, notre action pour les progrès de tous.
N’oubliez jamais que votre regard est une valeur ajoutée, il doit être le révélateur des petites réussites et des grandes victoires. Il est ce qui porte vos élèves à grandir, à apprendre plus encore. Chaque pas est une avancée et pour certains il est plus coûteux que pour d’autres donc le moindre signe d’avancée est à considérer avec intérêt.
Prenez soin de vous, de vos élèves, de vos projets au long de cette année 2021 dans une situation sanitaire qui restera complexe mais que nous avons apprivoisée.
Derrière le masque que brillent vos sourires, que tintent les éclats de rire sous les yeux qui pétillent… et observent !
Des articles pratiques et concrets !
Un contenu sélectionné par des enseignants
Une aide dans le quotidien des enseignants
Des contenus adaptés à votre profil
Un grand merci à Fanny pour ces conseils aussi éclairants que précieux.
Merci beaucoup pour vos conseils!