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Certaines personnes auraient une autorité naturelle, d’autres pas ? Ainsi, tout serait déjà joué à peine la porte de la classe franchie ? Non, et heureusement ! S’il est vrai que certains ou certaines parmi nous ont plus de facilités naturelles à poser leur autorité, il existe néanmoins des astuces et outils pour progresser dans ce domaine et poser le cadre suffisant auquel élèves et enseignant·es aspirent pour pouvoir travailler sereinement.
“Maintenir un cadre propice à l’apprentissage et un mode de fonctionnement efficace et pertinent pour les activités” fait partie des exigences qui s’imposent à tout·e enseignant·e, selon le Référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation (1/07/2013). L’enseignant ou l’enseignante reste libre de ses choix pédagogiques, mais aucune pédagogie ne peut se mettre efficacement en place s’il y a un énorme chahut dans la classe, et qu’aucune règle de fonctionnement n’est posée. Voyons quels sont les grands principes et sur quels conseils on peut s’appuyer pour survivre chaque jour en classe et progresser dans sa pratique.
Pour pouvoir se placer en position d’élève apprenant ou apprenante, chaque enfant, chaque adolescent, a besoin de sentir qu’il ou elle évolue dans un cadre rassurant, dans un espace “à part” où règnent bienveillance et exigence.
On trouve dans le cadre institutionnel l’ensemble des règles immuables et non discutables, tant du point de vue des enseignant·es que des élèves. La sécurité, l’intégrité physique et morale sont autant d’exemples encore une fois évidents, mais indispensables à souligner. L’enseignant·e est garant·e du respect de cette loi, qui est posée avant même toute action pédagogique.
Le règlement intérieur de l’établissement constitue lui aussi un socle qu’il faut connaître et auquel il est utile de se référer, notamment quand on arrive dans un collège ou un lycée. On va y trouver les règles relatives aux retards en début ou en cours de journée, les règles relatives aux déplacements dans l’établissement pendant les cours (pour aller à l’infirmerie par exemple), les règles qui concernent l’usage du téléphone portable. Il est donc nécessaire de lire ce règlement intérieur et d’en parler avec ses collègues pour voir de quelle façon ils et elles se l’approprient. La lecture de ce règlement, sans doute pas de façon exhaustive, est aussi une étape incontournable de la rentrée. On peut en faire une synthèse ou proposer des mises en situation (retard, maladie, etc.) aux élèves, qui doivent trouver la procédure adaptée. Il est important que l’élève et l’enseignant·e sachent vers quel interlocuteur se tourner dans chaque situation évoquée. Le ou la CPE et la Vie scolaire sont ainsi des personnes ressources qu’il est important de bien connaître.
Le règlement intérieur ne balaye cependant pas la totalité des situations que l’enseignant·e est amené·e à gérer dans sa classe. Il lui appartient donc de se doter de ses propres règles de fonctionnement pour anticiper sur le plus grand nombre de situations possibles. Mais n’oublions pas que notre métier, fondé sur l’humain, est rempli au quotidien de surprises plus ou moins agréables ! On ne peut pas tout anticiper, mais tentons quand même de réduire le plus possible la variable aléatoire.
Il est plus facile de respecter une règle qu’on connaît. Cette évidence peut s’illustrer par l’exemple du Code de la route : si le lundi je dois m’arrêter quand le feu de signalisation est rouge, mais que le mardi on m’informe que je dois m’arrêter quand il est vert …. je vais avoir du mal à appliquer la règle chaque jour sans m’y perdre ! Il est donc infiniment plus simple de retenir une seule règle immuable : ROUGE = STOP. De la même façon, le cadre que vous posez en classe ne peut pas changer au gré de votre humeur ou de la météo, sous peine de perdre les élèves, qui n’auront plus aucun repère.
Pourquoi un cadre explicite et solide ? Parce que l’activité favorite d’un groupe est de tester ce cadre pour en vérifier précisément la cohérence et la force. On a tous et toutes déjà vécu cette situation et mesuré l’énergie qu’il faut alors déployer pour “garder le cap” sans se laisser déborder.
On aura beau mettre en place au sein de l’établissement un maximum de règles communes, (et c’est fort utile), il n’en reste pas moins qu’il y aura autant de façons de les faire vivre que d’enseignants et enseignantes dans l'établissement, parce que nous sommes humains et que nous ne pouvons pas réduire cette part singulière et si essentielle à l’exercice de notre profession.
Il appartient à chacun et chacune de réfléchir à l’organisation pédagogique qu’il ou elle privilégie pour créer un cadre bienveillant, exigeant sans être intransigeant, serein mais vivant, au sein duquel le goût de l’effort et le respect sont valorisés et encouragés. Quelle organisation de l’espace choisir ? Stable ou variable selon les activités ? Les élèves ont-ils et elles des places désignées ? Les déplacements sont-ils autorisés ?
Et pour nous enseignants et enseignantes : un bureau pour faire cours ou un bureau relégué dans un coin et qui ne sert qu’à déposer des affaires ? Se sent-on à l’aise en circulant dans la classe ? Quelle place accorde-t-on à notre corps ? Et notre voix ? Est-on prêt ou prête à relever le défi de ne pas crier et à chercher d’autres stratégies pour se faire entendre tout en la préservant ?
Ces questions sont fondamentales : même si le métier a une part de représentation et de théâtralisation, on ne peut pas durablement se forcer à tenir une posture qui ne nous correspond pas et dans laquelle on sonnera forcément faux. Or, quels que soient nos choix, ils doivent être conscients et assumés. Les élèves sont très sensibles à cette part de vérité et d’authenticité chez nous. Cette part réflexive de notre activité pédagogique permet de faire évoluer nos pratiques en étant lucides sur nos atouts et nos axes de progrès.
L’ensemble des gestes, règles et habitudes que nous mettons en place et que nous faisons vivre tout au long de l’année scolaire dans nos classes doivent permettre à l’enseignant ou l’enseignante comme aux élèves d’évoluer dans un climat propice aux apprentissages. Certains et certaines d’entre nous privilégient le travail individuel et circulent dans les rangs pour soutenir, encourager, corriger, motiver les élèves. D’autres sont plus à l’aise en organisant fréquemment des regroupements pour développer entraide et collaboration entre élèves. D’autres encore alternent et passent aisément d’une forme de travail à l’autre.
Peu importe au fond. Les élèves s’y retrouvent toujours tant que les règles de fonctionnement sont explicitement posées, que le cadre de travail est clair et que le temps imparti à la tâche est connu. C’est à travers une charte explicite de fonctionnement qu’élèves, enseignants et enseignantes pourront évoluer sereinement. La ritualisation de certains moments présente des bénéfices sur la relation avec les élèves et sur le cadre posé. Ainsi, accueillir physiquement chaque élève à la porte, le ou la saluer et recevoir son salut en retour, le regarder pour capter son humeur du jour, sont autant d’éléments cadrants donc rassurants avant d’entrer dans le cœur du cours à proprement dit. C’est la répétition des situations qui crée et conforte ce sentiment de sécurité chez les élèves, qui peuvent ainsi prendre le risque d’apprendre… voire de se tromper, sans crainte. Malgré ces gestes professionnels répétés inlassablement et toute l’énergie déployée pour faire vivre ce cadre sereinement, on ne peut échapper à quelques transgressions des règles établies.
Dire ce qu’on fait et faire ce qu’on dit : la base de la clarté pédagogique et de la crédibilité de l’enseignant ou l’enseignante. Avoir posé des règles et avoir anticipé les conséquences de leur transgression, si possible lors d’un travail commun avec la classe en début d’année, constitue une base pour se prémunir de toute décision arbitraire, donc potentiellement injuste. Si les élèves sont associés à la rédaction des règles de vie en classe, ils et elles les respecteront plus facilement. Il faut néanmoins les accompagner dans ce travail, car ils et elles se montrent souvent d’une trop grande sévérité lors des propositions de sanctions. On trouve davantage cette pratique à l’école primaire, mais elle a fait ses preuves en secondaire, en adaptant le nombre et le contenu des règles bien sûr, et en ne discutant que les points qui échappent au règlement intérieur auquel il ne saurait être question de se substituer.
Dans la mesure du possible, on cherchera à proposer des sanctions mesurées, responsabilisantes et éducatives. Un travail utile au groupe, une réflexion sur le bien-fondé de la règle transgressée, une réparation auprès d’un camarade malmené. Une sanction qui fait sens et qui a un lien avec la vie du groupe.
Si l’on s’appuie sur les travaux d’Eric Prairat, la sanction éducative comprend quatre grands principes :
Poser le cadre, le tenir fermement, le faire vivre et parfois évoluer selon les profils des classes que nous avons est donc un travail de chaque jour. Travail qui prend beaucoup d’énergie en début d’année, mais qui fait gagner en sérénité et en qualité de travail au bout de quelques semaines. Rien n’est magique. Mais la persévérance et l’engagement que l’on met dans cette entreprise sont largement récompensés par la qualité du climat de travail qu’on offre ainsi à nos élèves… et à nous-même !
Audrey Caltanella Enseignante spécialisée SEGPA, EREA, ULIS...parce qu'il n'y a pas de hasard.
Co-construire les règles de fonctionnement pour que le fonctionnement de la classe repose sur des indices très clairs, ce qui permettra de lever bon nombre d’implicites qu’il n’est pas toujours aisé de décoder pour les élèves.
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