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Théorique

La surcharge mentale, on en parle ?

Aurélia Le Royer
9 février 2022 16:55
4 mn

La surcharge mentale… Vous savez ce truc qui fait que vous portez à bout de bras trop de choses, trop de responsabilités, que ce soit professionnelles, personnelles, familiales, parentales, de couple, etc. Ce truc qui fait que sous la douche, vous êtes déjà en train de faire la liste des courses à ne pas oublier le soir, tout en réfléchissant à comment investir plus le petit T. durant vos cours ;

Qu'en vous séchant les cheveux, vous vous rappelez qu'il faut appeler l'orthodontiste pour votre grand et qu'en même temps vous échafaudez votre projet de sortie avec votre classe.

Que dans la voiture, vous vous dites que c'est bientôt l'anniversaire de votre belle-mère et que votre partenaire risque d'oublier, alors il faudra bien lui rappeler tout en vous souvenant que dans le bulletin de W. vous aviez fait une coquille et qu'il faut vite la corriger avant l'impression finale ;

« Ah oui, et tiens, y'a le paquet de céréales qui était quasi vide hier et le relevé d'eau qu'il faut noter sur la porte après-demain, oh mer.., j'avais promis à Y de lui prêter un duvet pour sa soirée de samedi prochain, bon bah, je vais annuler ma séance de sophro pour aller lui porter… et… et… »

Je m'arrête là, car de lire ce qu'il y a en continu dans votre tête, c'est encore plus épuisant, n'est-ce pas ?

La surcharge cognitive et émotionnelle

Tout ce que je viens d'énoncer plus haut est ce que l'on appelle une surcharge cognitive : trop de choses dans votre tête en lien avec trop de choses à gérer. Cette surcharge se combine souvent avec une forme de surcharge dite émotionnelle, qui est le fait de devoir contrôler/taire ses émotions et besoins pour satisfaire autrui. C'est aussi quand vous anticipez les réactions de l'autre en essayant de ne pas blesser, tout en gérant toutes ces fameuses choses, que vous gérez sans cesse. Enfin, c'est le fait de faire passer les besoins de l'autre avant les siens ! 

C'est cet ensemble que l'on nomme la surcharge mentale. Ce truc qui fait que l'on a juste envie de hurler « STOOOOP !!! »... Mais comment trouver ce bouton stop ?
 

Reconnaître les signaux d'une surcharge mentale

Déjà, pour trouver un bouton, encore faut-il le chercher ! Et pour le chercher, il faut avoir repéré vos signaux montrant que vous êtes en surcharge mentale. D'autant que le glissement de « J'ai un quotidien bien chargé » à « J'ai un quotidien devenu ingérable » est quasi invisible… Voici, grossièrement, quelques signaux qui doivent vous alerter :

L'impression que la to-do list ne s'arrête jamais !

Plus on fait de choses, plus il y en a ! On n'a plus le temps de suivre le rythme, donc ne parlons même pas de temps pour soi. On en vient à devoir compresser des moments normalement dédiés à nos besoins physiologiques : sommeil raccourci, repas sautés, WC et douche express, etc.

Le fait de penser en permanence 

Les moments de détente peuvent exister mais sont parasités par des pensées qui concernent notamment la gestion du foyer et la gestion professionnelle.      

Une très grande fragilité émotionnelle

On est plus émotif ou émotive, et cela dure : pleurs, repli sur soi, agressivité, cris, impatience, culpabilité, pouvant aller jusqu'à des moments d'angoisse avec tout le lot l'accompagnant : boule au ventre, difficultés à s'endormir, sentiment d'étouffer, etc.

Des manifestations dans le corps

On se sent très fatigué·e. On peut avoir des maux de tête, des troubles de l’appétit, du sommeil et des somatisations diverses.

Des pertes de mémoire

Le stress engendré par cette surcharge empêche (via des neurotransmetteurs) le cortex préfrontal d'agir. Or, c'est dans cette zone du cerveau que l'on peut planifier, agencer, prioriser, prendre du recul... De plus, notre mémoire à court terme est saturée. 

Le tout fait que l'on oublie plus et plus souvent, même si on vous a toujours dit que vous aviez une mémoire d'éléphant. Mais éléphant ou pas, quand la coupe est pleine, elle est pleine ! Le risque de tout cela : le burn out et/ou le désintérêt avec cette envie de fuir.

Vous avez repéré que cela vous concerne ? Voici le mot clé pour amorcer ce bouton : s'autoriser !

S'autoriser : reconnaître sa surcharge

Reconnaître que l'on est surchargé·e, c'est :

  • S'autoriser à exprimer sa vulnérabilité. À demander de l'aide, à recevoir cette aide et accepter que les choses seront donc faites différemment de la manière dont nous les faisons.

 

  • S'autoriser à arrêter certaines actions, à supprimer, à abandonner, à renoncer, à dire non et refuser certaines sollicitations.

 

  • S'autoriser à faire certaines choses différemment de comment on les faisait avant : en allant moins au bout du bout, avec moins de perfectionnisme, etc. S'autoriser à revenir sur une décision, sur un "engagement".

 

  • S'autoriser à prendre soin de soi en revoyant ses priorités. En veillant au fait que nos priorités doivent nous inclure !!! (Pour celles et ceux qui me connaissent un peu, vous savez que je ne parle pas là d'aller se faire un spa toutes les semaines durant des demi-journées, mais de faire des mini-actions chaque jour qui vont vous ressourcer.).

 

Certaines de ces autorisations ne seront nécessaires que durant un petit moment. Il ne s'agit pas de tout arrêter et de ne plus jamais rien faire : il s'agit juste de faire un break, de remettre tout à plat pour repartir sur de belles bases avec des limites bien définies et respectueuses de vos besoins. 

 

Aurélia Le Royer, professeure de physique-chimie pendant 15 ans et accompagnatrice en bien-être et développement personnel chez Zen & Prof

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Commentaires

  • Karine01 — 12 février 2022 06:38 (modifié)

    Merci pour cet article !! Tout ce qui est décrit est si juste.

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