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(Re)créer du lien : les fondamentaux, la coopération et les parcours d’apprentissage

Karine Vacher
16 mars 2022 18:07
3 mn

Depuis deux ans, nous sentons au quotidien que le lien à l’école, au scolaire, aux apprentissages a changé. Nous avons, comme nos élèves, découvert une nouvelle facette de nos métiers et il faut nous y adapter. Alors comment retrouver ce lien et comment le faire fonctionner dans ce nouveau contexte sociétal ? À partir d’un retour aux fondamentaux et de deux pratiques de classe, je vous propose de repenser le sens que nous donnons à l’école et de remettre du positif dans notre pratique quotidienne. En somme, réinventer le plaisir d’apprendre ensemble à l’école !

Revenir aux fondamentaux

En cette première partie d’année encore particulière, retrouver l'envie et la motivation, pour les élèves comme pour nous, est parfois délicat. C’est là que le rappel des trois fondamentaux est d’un grand secours.

1. Les besoins psychologiques

Ils sont au nombre de trois et la satisfaction plus ou moins entière de ces besoins conditionne motivation, engagement et réussite ! Alors, autant les connaître et les intégrer tout de suite dans notre pratique pédagogique. La question sera ici de trouver dans nos pratiques de classe des activités qui cultiveront :

  • le sentiment d’autonomie, grâce auquel je me sens capable d’agir par moi-même sur mon environnement ;
  • le sentiment de compétence, qui me fait me sentir capable de réaliser une tâche, d’envisager de me lancer dans un projet ;
  • le sentiment d’appartenance, qui me permet de me dire que j’appartiens à un groupe social qui devient une référence.
     

2. L’individu et le collectif

Travailler le groupe à partir des individualités est une posture d’équilibriste que chaque enseignant ou enseignante rencontre tout au long de l’année, du début à la fin de sa carrière. Il faut apprendre à faire avancer le groupe avec celles et ceux qui le composent. Pour cela, développer et pratiquer des activités où chacun et chacune est important, que ce soit en synchrone (travailler ensemble sur une tâche, avec un objectif précis comme un défi de maths ou un défi de mots en ligne) ou en asynchrone (tous et toutes, tout au long de l’année, de la période, de la semaine).

3. Le plaisir

OUI, il faut se faire plaisir à l’école, tout en ayant conscience des contraintes que l’on y rencontre… Pas toujours possible, mais autant que faire se peut, prévoir des actions, des moments, des thèmes d’étude, des fonctionnements qui nous enthousiasment, qui nous rendent impatient·es. Cela peut être tout simplement sortir en avance en récré pour observer la nature, le ciel, le paysage, prévoir un temps de jeux de société régulier, pendant le quart d’heure « Chut, on lit ! », prendre notre bouquin et s’installer dans notre bulle de lecture nous aussi, etc. 
À vous de savoir ce qui vous fait plaisir, de le transmettre aux élèves et de leur permettre de découvrir ce qui leur fait plaisir. C’est aussi les guider dans une meilleure connaissance d’eux-mêmes et d'elles-mêmes, et de leurs émotions.
 


Favoriser la coopération

À mon sens, cette manière de travailler, d’envisager la classe (et la vie), permet de réunir tous les fondamentaux évoqués précédemment. En effet, par un fonctionnement coopératif de la classe, je crée les conditions matérielles et affectives favorables aux besoins de compétence, d’autonomie et d’appartenance, à des moments de plaisir dans la journée et à une gestion équilibrée de la balance individu-groupe. Je me tourne donc vers des pratiques coopératives qui répondent à mon besoin d’apaisement et de fonctionnement harmonieux de la classe. L’évolution et les progrès de chacune et de chacun sont l'affaire de tous et toutes, et inversement ! 

Le conseil hebdomadaire, les médiateurs et médiatrices, les responsabilités, le Tétra'aide, les jeux de société, le choix de textes, le tutorat ou les ateliers sont autant de pratiques qui me permettent de me sentir co-organisatrice (en cheffe) de ma classe et qui permettent à mes élèves de se sentir partie prenante de leur classe. Nous formons un groupe qui souhaite que tout le monde progresse en tenant compte des spécificités de chacun et chacune, comme autant de possibilités d’amélioration du collectif.
 

Mettre en place des parcours d'apprentissage

Les pratiques de coopération mises en place au quotidien et de manière progressive me permettent de proposer des parcours d’apprentissage différenciés selon les groupes d’élèves, voire les individus. Par exemple, les plans de travail sont divisés en trois catégories : 

  • Le plan de travail libre : autonomie totale du déroulement des apprentissages au choix de l’élève en fonction des objectifs fixés pour la quinzaine ;
  • le plan de travail accompagné : le travail à faire est celui des ateliers qui contraint des temps obligatoires sur les objectifs du plan de travail de la quinzaine ;
  • le plan de travail guidé : le travail est fixé pour chaque atelier, l’autonomie est ici très limitée.


En début d’année, après un temps de découverte du groupe-classe, je propose aux élèves un plan de travail, puis ils et elles évoluent à ma demande ou à la leur, vers plus (ou moins) d’autonomie. Pour quelques élèves, on a même basculé sur les ceintures de compétences. Il s’agit de la continuité logique du plan de travail libre avec des objectifs non plus fixés par l’enseignant·e, mais par l’élève, qui a connaissance du programme complet de l’année voire de la suivante.
 

Karine Vacher, professeure des écoles depuis 22 ans, classe flexible (avec les ceintures, beaucoup d’imagination mais sans le joli matériel), mentore ÊtrePROF

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