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Et oui, dans une dizaine de dodos, nous allons élire notre nouveau « BOSS ». Et avec lui notre cher/chère et tendre ministre avec qui nous risquons de passer quelques délicieuses années/mois/semaines. Mais comment choisir ? Comment choisir qui mettre au pinacle ? Qui ne nous mettra pas dans la sauce ? Vaste question. Monsieur Z a donc fait surgir 10 mesures phares en matière d’éducation proposées par les candidats à l'élection présidentielle de 2022. Et vu qu’il est un habile farceur pédagogique, il vous laissera surfer sur les programmes pour voir de qui viennent-elles.
Ma foi, vous plaisantez ? Cela semble tout à fait idoine en tout point. Notre petit rythme journalier, notre sacerdoce d’enseignant-éducateur-psychologue-parent adoptif nous laisse bien du temps libre. Travaillez plus pour gagner plus, qu'ils disaient. Mais comment faire ? Plusieurs possibilités s’offrent à nous. Qui n’a jamais rêvé de profiter de son heure de trou pour passer dans les classes et distribuer des viennoiseries ou des boissons à des élèves souvent affamés en classe ? Ou participer au rangement des locaux le soir et s’assurer que le mobilier scolaire soit correctement aligné ? Pourquoi ne pas institutionnaliser des maraudes pédagogiques pendant lesquelles vous récupéreriez, chacun dans son arrondissement, les élèves traînant dans les rues pour les ramener chez eux, leur proposant une séance sur la focalisation externe ? Ou bien lancer une vaste opération de réveil matin, où vous leur demanderiez, dès 6h20, de ne pas oublier leur cartable et leur tablette numérique. Le chantier est vaste et la volonté certaine.
Tiens, il était temps. Des années que l’on trouvait que les diplômes, le brevet, le baccalauréat ou autre CAP n’étaient réservés qu’à la haute élite apprenante de nos chères têtes blondes. Qu’il fallait fournir un travail titanesque pour décrocher le fameux sésame. C’est la même chose pour l’enseignement supérieur. Donnons donc un bon coup de balai à cette sempiternelle dissertation ou dossier de 45 pages à synthétiser. Simplifions ! Cela fera déjà moins de papiers à lire, donc un bienfait pour la planète. Et puis, rien ne vaut un bon QCM pour centraliser ses connaissances. Deux réponses suffiront. Ou supprimons les examens. Le diplôme s’obtiendra par une moyenne calculée sur la présence de l’étudiant en classe. S’il est venu au moins la moitié du temps requis, il a la moyenne. Ça se jouerait sur la motivation donc. Ou alors une épreuve de coloriage.
Alors je vois les petits malins du fond de la classe lever la main et proposer tout de suite un certain cabinet de conseils peu connu… Médisants va ! L’idée est lumineuse pourtant, car on dit trop souvent que les programmes sont déconnectés de la réalité des jeunes et de notre société. Alors ne pouvons-nous pas proposer d’enfin « ouvrir » nos manuels à des personnes ancrées dans le réel. En français, Jul se propose de nous offrir sa « short list » en littérature ; en histoire-géo, ce sont nos amis « les Marseillais » qui donneront, grâce à leurs nombreux road trip, de nouvelles couleurs pour nos manuels ; en philo, Stromae est sur le coup. Avec eux, on est sûr que nos jeunes seront enfin motivés pour suivre leurs enseignants au bout du monde.
Mais oui après tout, l’école du XIXème siècle n’était pas si mauvaise et il serait temps de revenir aux VRAIES VALEURS HUMAINES. Dans nos sociétés bien trop souvent sururbanisées, il faut faire machine arrière. De toute manière, il ne faut pas se leurrer : d’ici quelques années, la guerre, les pandémies, les zombies ou la fonte des glaces vont nous mener à notre perte. Donc savoir construire une pirogue ou une cabane à base de compost, je dis oui. Cultiver nos poireaux, savoir agrémenter nos grillons d’une légère sauce forestière, je dis oui. Et ça va nous servir à quoi de connaître Pythagore si on ne sait pas réparer notre caddie écoresponsable qui nous sert désormais à nous déplacer dans les steppes désertiques de l’hiver nucléaire ?!
Une mesure trop souvent décriée, qui semble mineure et pourtant essentielle. Car on en a marre de voir trop souvent ces bastons stéréotypées dans les salles de classe ou dans la cour. Mouvements un peu gauches, pas de variété dans les coups portés, peu de mise au sol car ça abîme les habits. Quitte à séparer des gens, autant le faire à la sauce hollywoodienne ! Mettons un peu de Bruce Lee dans nos belligérances !
Il s'agit un peu du serpent de mer de l’Éducation nationale. Verra-t-on un jour nos bambins, à la sauce Américaine UCLA, déambuler dans les couloirs, la jupe à carreaux ou la petite chemise blanche barbouillée de ketchup ? On a déjà des Dylan et des Steeve en classe, et des gamins de troisième qui arrivent en voiture et se garent dans le parking du bahut ; alors personnellement, j’y suis déjà. Et puis bon, ça a tellement plus de classe que nos uniformes actuels : casquette chaussette TN Survèt Real Madrid, tia vu. Et pour les filles, je pense que si on se fixe sur le clip de Britbrit Oops i did it again, on aurait quand même le double de tissu de la mode lycéenne française. Oops, c’est le mot.
Enfin ! Monsieur Z, prof en lycée pro, attend ça avec tellement d’impatience ! Voir les périodes de stage doubler en une année, si bien que le programme sera divisé en deux : pot d’accueil + séquence 1 et 2 puis stage de 15 semaines. Ensuite rappeler aux élèves qui on est + rappel de séquence 1 + pot de départ. On adore.
Et puis, plus de « pro » en lycée pro, c’est quand même normal. Ils ne sont pas non plus là pour parler de français et de l’Histoire de France. On ne va pas s’emmerder avec ça. Du coup, on peut proposer une co-tri-animation : un prof de pro, un pro et le ou la collègue d’enseignement général qui amènera des cacahuètes.
Mais pourquoi ? Quid de notre modernité ? Va-t-on installer des brouilleurs de TikTok au sein de nos salles de classe, empêchant Enzo de se cultiver avec son influenceur préféré, celui qui sculpte ses déjections nasales ? Réguler, c’est interdire, c’est brandir l’étendard dictatorial sur nos bureaux et sortir nos apprenants de ce XXIème siècle, ô combien porteurs de valeurs. Et puis cette mesure, n’est-ce pas la porte ouverte à toutes les démesures ? On va faire quoi après : interdire les decks dans Clash Royal ? supprimer le filtre lapin de Snap ? obliger les élèves à avoir une trousse ? Quelle ignominie.
Alors là, j’avoue que j’ai trouvé ça ambitieux. Créer une réserve naturelle. Je suppose dans une belle région française, où les enseignants pourraient vivre en paix, se sentant protégés de la faune prédatrice, dans les meilleures conditions possibles pour qu’ils puissent évoluer, s’ébattre dans des prés verdoyants et sans doute se reproduire (car, rappelons-le, l’espèce est en voie de disparition). L’idée est grandiose. Il faut espérer que la réserve soit écoresponsable pour le prof de bio, mais surtout que les enclos soient suffisamment grands pour la prof doc afin qu’elle mette en place la classification Dewey.
Mais oui allez y en a marre de tous ces gamins qui n’en foutent pas une. Les journées sont bien trop courtes. Les semaines sont paradisiaques. Personne ne rentre fourbu le soir après avoir fait seulement 8h-17h. Un jour de repos, mais pourquoi faire ? La vie c’est une tartine de m**** et vous allez en bouffer avec de l’huile de palme en sus. Donc oui, plus de cours, des journées plus longues, plus de devoirs à la maison, plus d’évaluations sommatives, plus d’heures de retenue. On veut du sang. On veut des larmes. On veut préparer nos enfants à ce qui sera la suite. Marre d’infantiliser des enfants !
Quelques exemples fournis par Enzo, 16 ans :
Précisions, pour finir, que ce sont de vraies propositions. Monsieur Z n’a pas autant d’imagination : il est bien trop prosaïque et il aurait juste proposé plus de dédoublement de classe, des programmes mieux pensés, plus centrés. Pas de diminutions d’heures. Et plus de communication entre les enseignants et le Ministère.
Mais ça vaut pas une bonne prise de karaté.
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