Personnaliser vos contenus
Personnaliser vos contenus
Lorsque je regarde en arrière sur mon démarrage dans l’enseignement, j’ai le souvenir de la remarque d’un maître-formateur me trouvant rigide avec les élèves. Je me rassurais derrière des postures très contrôlantes, laissant peu de place aux élèves. Cette posture était rassurante à première vue, elle me donnait le sentiment de pouvoir contrôler et de ne pas perdre pied. Malheureusement, ce confort est un leurre. Souvent, les élèves perdent petit à petit leur engagement, leur attention et finissent souvent par se dissiper.
Avec le temps, la découverte des postures d’étayage de Dominique Bucheton, formatrice, professeure à l'Université de Montpellier, a éclairé mes réflexions sur l’autorité et mis des mots sur des impressions.
En fonction des élèves, du moment, des attentes, l’enseignant·e doit être un véritable caméléon, posséder le sac à dos de Dora l’exploratrice et pouvoir mobiliser différentes postures au bon moment. Il s’agit, selon Dominique Bucheton, d’un ensemble de gestes professionnels, d’un « mode d’agir temporaire pour conduire la classe et s’ajuster dans l’action à la dynamique évolutive de l’activité et des postures des élèves ».
Ces postures vont avoir des effets variés sur l’engagement des élèves, et par ricochet sur leurs attitudes et sur l’autorité de l’enseignant. Si toutes les postures ne se valent pas, chacune a sa place dans notre enseignement en fonction des objectifs et de la temporalité. Connaître ces postures permet d’être comme un peintre et de pouvoir choisir dans sa palette la couleur adaptée au moment, à la situation, aux élèves.
Dominique Bucheton propose 7 postures d’étayage dans son ouvrage Les gestes professionnels dans la classe aux éditions ESF Sciences Humaines (2019) :
Un·e enseignant·e débutant·e ou en difficulté n’utilise généralement que deux de ces postures : contrôle et enseignement.
Un·e enseignant·e expert en utiliserait de cinq à sept.
Face à ces postures d’étayage, les élèves ont 5 postures d’apprentissage :
70% des élèves de REP+ n’utilisent que deux postures en majorité : la posture première et scolaire.
70% des élèves du collège favorisé de l’étude utilisent au moins quatre postures: primaire, scolaire, créative et réflexive.
Un ou une élève qui entre en classe sait, la plupart du temps, ce qui est attendu en termes d’attitude et de comportement. Il connaît la notion d’asymétrie vis-à-vis de l’enseignant·e. Cependant, rapidement, malgré sa connaissance des contraintes de l’école, sa posture va dépendre de la posture de l’enseignant et de la place qu’on lui laisse dans sa construction du savoir.
Professeure des écoles depuis 2002, PEMF Inspe de Lons-le-Saunier, ambassadrice Savanturiers/école de la recherche
Vous devez être connecté-e pour publier un commentaire.
Des articles pratiques et concrets !
Un contenu sélectionné par des enseignants
Une aide dans le quotidien des enseignants
Des contenus adaptés à votre profil