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Les rituels constituent dans la vie quotidienne des repères rassurants, permettant de diminuer une partie de notre charge mentale, favoriser un sentiment de sécurité propice à diminuer le stress. Eh bien, en classe, il en va de même ! Les pratiques de routine sont très utiles pour installer des habitudes de travail, de méthodologie, d’entrainement, de mémorisation, etc. La panacée universelle en quelque sorte ? Presque, comme nous allons le voir !
Les rituels permettent en effet de travailler tous ces objectifs méthodologiques transversaux en même temps que des objectifs disciplinaires. Nous verrons ici les éléments préalables pour installer des rituels et surtout les faire vivre au quotidien dans votre classe sur l’année.
Les exemples proposés concerneront surtout le cycle 2, mais la démarche s’applique parfaitement du cycle 1, au cycle 3, seules les ressources à mettre en œuvre seront à ajuster.
Étape indispensable avant de se lancer en classe : pourquoi je souhaite mettre en place des rituels ? Quels sont mes objectifs ? Se l’expliciter permettra d’être clair dans la mise en place et l’explicitation auprès des élèves. Un rituel cadre un temps de classe, comme un temps d’apprentissage, un temps relationnel ou encore un temps de transition.
Ils peuvent être multiples et changer au fil de l’année. Les rituels de début d’année visent principalement à instaurer des habitudes de travail, de méthodologie, d’entrée dans le métier d’élève, comme se déplacer dans les couloirs avec une petite chanson, entrer dans la classe avec un geste particulier (namasté, bonjour en LSF, zarei japonais, un câlin), vider son cartable et ranger dans son casier, présenter son cahier, ranger un atelier, noter les devoirs, apprendre un poème ou des mots, etc. Une fois la vie en groupe et les habitudes de travail installées, on peut plus facilement envisager des rituels disciplinaires de découverte, d’apprentissage, de mémorisation, de restitution, d’évaluation.
Pour certain·es enseignant·es, l’aspect ritualisé de certaines activités permet de se couler dans une routine qui peut être rassurante, surtout en début de carrière : le cadre et le déroulement sont maîtrisés, installés pour le moyen ou long terme et la classe tourne. Cela laisse du temps de cerveau disponible pour préparer d’autres temps forts, d’autres pratiques.
D’autres, au contraire, peuvent se sentir enfermés et restreints dans leur liberté pédagogique et leur créativité par un fonctionnement ritualisé. Là encore, il faut trouver un équilibre où chacun (élèves comme enseignant·es) y trouve son compte ; un équilibre entre le prévisible rassurant pour les élèves et l’organisation laissant place à l’imprévu pour l’enseignant. Pensez aussi à recueillir les idées de vos élèves au bout d’un certain temps de pratique de ces activités routinières, car il y a souvent de très bonnes idées à prendre !
Au fur et à mesure, les rituels se spécialisent dans les différentes disciplines pour finir en fin d’année par une part souvent très importante des rituels dans le déroulement de la journée (parfois près de 2 heures par jour dans ma classe au mois de juin). La progressivité intervient à plusieurs niveaux :
Un rituel intervient avec une fréquence variable : cela peut être une activité quotidienne (par exemple « chaque jour compte »), hebdomadaire (par exemple, « Cette semaine, nous avons appris… ») ou encore mensuel (par exemple, « les responsabilités dans la classe »). Évidemment, l’entrée en classe est un moment privilégié, mais ce n’est pas le seul comme nous allons le voir ici.
Progressivité et adaptation sont les maîtres-mots des rituels. En fonction des catégories de rituels que vous souhaitez mettre en place, vous avez repéré un ou deux moments où vous souhaitez installer une activité ritualisée, vous en avez défini l’objectif pédagogique. Il vous reste à réfléchir aux modalités de mise en œuvre et donc penser au comment s'y prendre pour l’instaurer, le faire durer, le faire évoluer.
Vous cherchez vos supports (selon vos besoins, vos envies, vos trouvailles du net, les discussions avec les collègues), les mettez en place physiquement en classe si besoin, vous les inscrivez dans votre emploi du temps. Il faut alors aussi envisager tout de suite une différenciation pour le cas où vous en auriez besoin (qui peut le plus, peut le moins !). Effectivement, les rituels disciplinaires, calcul mental par exemple, sont tout à fait sujet à différenciation.
Par exemple, dans ma classe de CE1-CE2, je propose systématiquement 3 voire 4 niveaux de tables (addition ou multiplication) en explicitant que le niveau * et * * sont plutôt CE1 et que * * * et * * * * sont plutôt CE2. Chacun prend le rituel qui lui convient. On lance le chrono pour tout le monde, le rituel est identique mais différencié donc adapté et non clivant. Les élèves trouvent d’eux-mêmes le niveau qui leur convient. Pour certains, le challenge est motivant et ils vont faire des efforts pour passer au niveau de difficulté supérieur. Pour d’autres, il faudra l’intervention de l’adulte pour un petit coup de pouce, dans un sens comme dans l’autre d’ailleurs !
Le moment venu, vous pouvez lancer l’activité une première fois et sentir le retour de vos élèves (sur le déroulement, leur compréhension, le bruit, l’agitation, le sentiment d’utilité). Vous pouvez tout aussi bien présenter le rituel en amont, expliquer les objectifs, les préalables et les utilisations futures s’il y en a, le déroulement que vous avez prévu et, seulement ensuite, lancer le rituel. Il n’y pas de règle autre que celle de l’adéquation avec vous-même, votre classe et vos objectifs.
De plus, vous pouvez changer de procédé selon les rituels. Par exemple, le rituel du bilan de la journée est très commenté la première fois dans ma classe. On parle des sentiments, émotions et ressentis, le fait de pouvoir expliquer ou non, le fait d’avoir une phrase d’ouverture et de fermeture de ce rituel (comme pour le conseil de classe d’ailleurs), d’avoir assez rapidement un élève en charge de ce rituel… Au contraire, le rituel de lecture suivie en fin de journée n’a pas été expliqué, il s’est installé de lui-même et les règles de fonctionnement se sont créées au fur et à mesure de la pratique.
Retrouvez 14 rituels (entrée dans la classe, durant les activités, fin de journée et en toute circonstance) que j'ai testés avec mes élèves dans l'article qui suit (avec des photos pour de vrai dans ma classe) !
Karine Vacher, professeure des écoles en élémentaire depuis 2000
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