Personnaliser vos contenus
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Je me souviens de la première fois où j’ai voulu enseigner le fonctionnement du tableau à double entrée à mes élèves de grande section. J’avais passé des heures à préparer ma séance sous forme de jeu. J’avais tout planifié, préparé, plastifié, découpé. Et après avoir expliqué avec enthousiasme à mes 30 élèves ce qu’on allait faire, je me rends compte que presque aucun d’entre eux n’avait compris ce que je leur racontais. Il y a eu aussi l’expérience "flotte/coule", où nos bateaux coulaient, ou encore les nombreux livres que j’ai voulu lire alors que mes élèves m'interrompaient sans cesse ou simplement jouaient entre eux sans écouter…
Avec l’expérience, je fais moins d’erreurs au niveau de mes préparations, mais les moments où “Là, ça ne va plus !” existent encore. Enseigner est une pratique complexe. À n’importe quel moment dans une classe, des multiples facteurs sont en jeu, prévus et imprévus.
Il est donc important de nous accorder ce droit à l’erreur, le droit d’avoir des moments où ça ne se passe pas comme on avait prévu, sans que cela nous déstabilise. De prendre nos difficultés et nos leçons ratées comme des opportunités d’apprentissage, comme des retours d’information de nos élèves qui nous disent, de façon souvent très claire, “La prochaine fois, tu ferais mieux de t’y prendre autrement.”...
La première étape pour tirer parti de ce qui a foiré est tout simplement d’admettre que ça ne s’est pas passé comme prévu. Il faut que nous puissions réellement voir ce moment non pas comme un problème, mais comme une donnée, une information qui va nous aider à adapter la suite. Dire simplement : "Les enfants, je vois que je n’ai pas bien organisé cette activité, il me manque du matériel, j’avais prévu ce jeu mais finalement il est trop compliqué." va nous aider à plusieurs niveaux :
Quand vous sentez que vous perdez la main lors d’une séance, que ce soit au niveau de l’enseignement ou du comportement, n’hésitez pas à faire une pause pour vous dire, avec autant de calme et d'empathie possible, "Là, ça ne se passe pas comme prévu." ; dire à vos élèves ce qui ne s’est pas passé comme prévu, et décider de continuer ou non l'activité.
Une fois la situation à chaud gérée, nous pouvons prendre le temps pour réfléchir sur la situation et comprendre ce qui s’est passé. La phase de réflexion consiste à poser les faits de la façon la plus objective possible. On va prendre du recul et ne pas se concentrer sur une action ou au moment où on a eu le sentiment que cela a dérapé, mais regarder la situation dans son ensemble.
Avez-vous vécu dans votre classe récemment un moment (ou des moments récurrents) où les choses ne se passent pas comme prévu ? Posez-vous ces trois questions : quel était le résultat que j’espérais ou comptais avoir ? Quel est le résultat que j’ai obtenu ? Qu’est-ce qui peut expliquer l’écart entre les deux ?
En faisant notre analyse, on se rend vite compte de la multitude de facteurs qui influencent le déroulé d’une séance, d’un regroupement, d’une transition. Nous ne pouvons pas tous les contrôler, mais nous pouvons souvent en tenir compte. C’est ce qui va nous permettre d’avoir un résultat différent la fois d’après. La troisième étape consiste à choisir un ou deux facteurs qui, d’après notre analyse, ont le plus marqué les difficultés rencontrées, et réfléchir à ce que nous pouvons faire différemment la prochaine fois pour adresser spécifiquement ce problème.
Choisissez un ou deux points sur lesquels vous pouvez agir pour avoir un résultat différent ; précisez autant que possible le point qui pose problème ou qui peut être amélioré, et enfin notez l’action que vous allez mener pour avoir ce changement.
S’il est important de garder une attitude positive face aux erreurs que nous pouvons faire, et de chercher à en tirer profit pour nous améliorer dans notre métier, il ne s’agit pas non plus de porter tout le poids et toute la responsabilité des difficultés que nous rencontrons !
Enseigner est un métier extrêmement complexe, et qui demande un niveau intense d’attention et d’investissement émotionnel chaque minute de la journée. Dans une classe de 25 enfants, il est impossible de contrôler toutes les variables, et il y aura forcément des journées ou séances où rien ne se passe comme prévu, quelle que soit notre expérience, compétence ou niveau de préparation.
Il y aura aussi des situations où la difficulté rencontrée dépasse ce que vous pouvez gérer en place à votre niveau, notamment quand des enfants dans la classe ont des besoins spécifiques ou des difficultés très importantes.
Directrice d’école maternelle, professeure des écoles pendant 12 ans
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