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5 bonnes raisons d'utiliser le numérique au service de la remédiation

Annie-Laure Annonay
13 juin 2023 14:35
4 mn

Enseigner à l’ère du numérique revient à renouveler son approche dans ses pratiques professionnelles. Le rapport au numérique relève du choix d’intégrer des méthodes, procédés ou applications dans ses pratiques. Ainsi, souhaitant employer ces pratiques dans ma démarche, je me suis très tôt tournée vers des méthodes d'évaluation formative grâce à des outils numériques comme Wooclap, Kahoot! ou encore La Quizinière.

Certains aspects de l’approche par le numérique, tels que la remédiation, persistent en tant qu’angles morts. Pour rappel, la remédiation est un dispositif mis en place après évaluation de l’élève pour combler des lacunes et corriger des apprentissages erronés. Comment la pratiquer à l’aide des outils numériques, à destination d’élèves et apprentis en lycée professionnel ?

Raison n°1 - L’apport du numérique dans les processus de correction

La correction d’un exercice peut représenter une première étape au processus de remédiation : celle-ci permet à l’élève de comprendre les erreurs commises et d’apporter rectification aux éléments erronés. Si l’exercice évalué est reconduit à une date ultérieure, cela mobilise les savoirs et savoir-faire. Il peut donc être pertinent de mettre en œuvre un processus de remédiation. Le processus de correction en lui-même peut être interrogé et évalué, le tout en intégrant le numérique. 

L’application Socrative peut ainsi être instrumentalisée en faisant suite à une première démarche d’évaluation : elle permet, en plus de l’apport de type questionnaire, de permettre à l’élève de constituer des réponses longues et argumentées à une consigne donnée. Ainsi, dans un exercice ou une situation requérant une démarche d’argumentation, une situation d’entraînement consécutive à une correction peut trouver support sur cette application. L’élève travaillera sa stratégie argumentative (thèse, arguments et exemple) suivant un sujet donné.

remarque

Raison n°2 - Explorer la remédiation pour la production d’écrits 

Dans le cadre du développement de la compétence d’écriture lors de situations d’argumentation ou de rédaction, il peut se révéler tout à fait pertinent d’avoir recours au pad, disponible sous plusieurs appellations et applications. Ce dernier met en exergue le caractère instantané, qui permettra une remédiation directe et immédiate selon la disponibilité de l’enseignant ou l'enseignante. 

Par exemple, la mise en œuvre d’une situation de production d’écrits collective dans la perspective d’étude Lire, dire, écrire le métier en co-intervention français peut être travaillée grâce au pad. L’intérêt de cette dernière situation de travail est de placer les élèves dans un rapport de remédiation mutuel, pouvant être conduit par une grille de critères mettant en avant des compétences recherchant de manière explicite la qualité de l’écrit. 

En tant que finalité, on peut explorer diverses situations, telles que la conception d’une saynète ou la rédaction d’un écrit professionnel, illustrant par exemple la démarche à tenir dans la rédaction d’un compte-rendu, pouvant concerner par exemple la filière AGORA. Vous pourrez par ailleurs trouver un exemple d'utilisation proposé par le site dédié à l’enseignement disciplinaire en lettres-histoire de l’académie de Versailles pour utiliser le pad.

Remarque

Raison n°3 - Utiliser le numérique pour le séquençage des consignes

Le processus de compréhension de consignes multiples peut s’avérer complexe. Le numérique peut répondre à cette problématique et aider les élèves dans la compréhension d’une tâche complexe. Ainsi, la remédiation peut questionner l’appropriation des verbes de consigne et de leur séquençage par les élèves. 

À l’image de cet exemple, proposé par l’académie de Normandie pour l’histoire-géographie, la question de la tâche complexe (modélisant ainsi une série de consignes) peut être travaillée afin que l’élève en dégage le processus à suivre. Nombre de sujets d’examen, du diplôme national du brevet jusqu’au baccalauréat professionnel, présentent des consignes multiples et séquencées. Un plan de travail, qui pourra éventuellement accompagner une démarche visuelle (vidéos à consulter, tableau virtuel) saura accompagner la démarche des élèves.

remarque

Raison n°4 - Remédier aux lacunes grâce à l’entraînement

Le principal socle de la démarche d’enseignement demeure l’acquisition de connaissances : celles-ci font l’objet d’une mise en avant dans le système éducatif français. Après une évaluation formative ratée, l’élève pourra accentuer ses apprentissages, en vue de l’évaluation sommative, grâce au numérique. 

Plusieurs applications de questionnaires peuvent alors être mobilisées, comme Kahoot! ou Quizinière. Il est possible de lancer des questionnaires en présentiel, mais aussi d’en attribuer hors contexte présentiel aux élèves, qui auront ainsi la possibilité de s’entraîner en vue d’une échéance d’évaluation sommative ou d’un examen.

remarque

Raison n°5 - Pratiquer la remédiation au service de l'oral

L’expérience de l’enseignement à distance connu durant l’année scolaire 2019/2020 a démontré nos capacités à nous adapter à l’enseignement à distance, exploitables au quotidien. Il a fallu trouver des solutions afin de pratiquer des activités de remédiation concernant l’oral. En plus de l’outil de captation audio disponible sur les smartphones, il est tout à fait possible d’imaginer une présentation incluant l’enregistrement de la voix de l’élève ou de l’apprenti, l’affichage de l’écran et même en simultané et s’il le souhaite, son visage. 

Ainsi, grâce à l’application ScreenPal, il est possible de travailler les situations orales à distance tout en vérifiant la qualité des diaporamas, ce qui permettra aussi d’évaluer le support de présentation. Cette application pourra être utilisée dans le cas d’une remédiation quand il sera question de corriger à la fois le contenu et la prestation orale de l’élève (impliquant au préalable une utilisation par celui-ci de l’application suivant des consignes précises). 

Ce cas de figure peut trouver cas pratique lors de situations d’entraînement à l’évaluation orale du chef-d'œuvre, d’un CCF oral ou de tout oral intégrant un processus d’évaluation, certificative ou non. Il sera par ailleurs intéressant de conserver trace de l’oral, afin de conseiller l’élève de façon précise sur les attendus et la posture à adopter suite à cette première mise en situation.

Remarque

Annie-Laure Annonay

Professeure de lettres et histoire-géographie en lycée professionnel depuis 2016

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4 profs ont trouvé ce contenu utile

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Commentaires

  • Ahmed — 3 juin 2023 13:02

    Innover en remediation par le numérique est en mesure de promouvoir la persévérance, d'accroître les possibilités de progression et les chances de réussite de tous .

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