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On est en août. En août cette année, j’ai trois passions :
Mais on est en août. Ce qui veut dire qu’on est AUSSI à mi parcours dans notre parenthèse enchantée. Ce qui veut dire que quand j’allie mes trois passions, je me retrouve à gamberger sur mon taff la nuit, yeux grand ouverts avec une respiration saccadée à la Norman Bates quand il pense à maman.
Et je me dis que nous, les profs, les JO, c’est un peu chaque année, c’est un peu notre quotidien. Et je vous explique tout ça maintenant !
Que ce soit le lancer de carnet au visage d’Enzo en psalmodiant ce sempiternel anathème “Et tu feras signer ce mot par tes parents !” ; ou le lancer de gomme, de stylo, de marqueur, d’agrafeuse, souvent en fin de journée….
Chaque prof est habitué à propulser du matériel à travers la salle de classe sans effort et avec une posture qui fait passer les statues gréco-latines pour de vulgaires imitations de chez Temu. Rapidité d’exécution, dynamisme, rictus malveillant comme chez les pros. On sait y faire.
L’épreuve reine de l’olympisme. Phillippidès et ses 42 km... Du pipi de chat, quand on fait 8h / 17h avec deux heures de troisième en fin de journée et les CAP pro élec en classe entière.
Je pense même que Phillippidès aurait préféré remplacer Prométhée et se faire bouffer le foie, mais aussi les reins, les globes oculaires, et tout organe disponible plutôt que d’éprouver son corps à une telle épreuve. Qui demande de l’endurance, mais aussi du calme, de la maîtrise de soi et une gestion gastrico-ventrale, car disons-le, “on en chie et pas des paillettes de licorne”.
On l’a déjà dit plusieurs fois ici. Si Léon Marchand veut vraiment s’entraîner dans sa pratique de l’apnée, il n’a qu’à suivre une séance en décembre dans une salle surchauffée avec Lucas et Victor en mode doudoune fermée “je vais gravir l’Anapurna, mais sans déodorant”.
Ça. Ça, c’est du dépassement de soi. Ça, c’est se confronter aux autres. Ça, c’est flirter avec l’indicible. Les valeurs de l’olympisme côtoyant ici les valeurs de l’hygiénique. Le tout sans bouche-narines.
Pas de couple ici, ou de paroles haranguant l’athlète. Ni même 2000 mètres à parcourir en fendant l’onde bleutée. Ici, vous êtes seul. Seul, non pas face à la mer, mais cette classe de 42, à qui vous devez expliquer le plus simplement possible les missions de la Datar.
Non Enzo, la Datar, c’est pas une ville tarpin chaude avec des dunes. Et là, à coup de schémas et de méthodes innovantes diverses, vous allez ramer. Ramer jusqu’à cette berge métaphorique de la pleine compréhension... Ramer comme un galérien à l’époque de Jules César. Civis Pacem Parabellum. Non, faut pas le noter ça, Linda.
Car savoir rebondir quoiqu’il arrive, c’est notre lot quotidien, et nos figures sont sans doute les plus belles du monde.
Rebondir donc. Garder le sourire. En toutes circonstances.
Et il y en aurait plein d’autres… De la lutte constante à récupérer le matériel prêté, le saut d’obstacles sans cheval dans la salle de classe jusqu’au plongeon. Souvent un plat. Le soir à 21 heures, devant une série dont on ne verra que le générique.
Alors, félicitons les athlètes de leurs performances, mais gardons bien en tête que NOUS AUSSI, nous sommes les sportifs de l’éducation. Et notre médaille, elle est pas en chocolat.
Monsieur Z, prof de lycée pro quelque part en France, dont l'humour sévit sur Facebook et sur Instagram
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