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5 astuces pour créer du lien avec ses collègues

Marion Renaudie
20 septembre
7 mn

Les temps en commun avec les collègues sont assez peu nombreux : café du matin, services de récréation, pause déjeuner, sortie de classe, et bien sûr, les nombreux conseils des maîtres. Tous ces temps sont émaillés d’obligations, de choses à faire qui laissent peu de place à la création d’un lien d’équipe, nécessaire dans tous les métiers, mais particulièrement crucial quand il s’agit de s’occuper d’enfants ou d’adolescents. Comment profiter au mieux de ces temps en commun, souvent chargés ?

On peut parfois s’imaginer que le travail de classe est le plus important, que le lien avec les collègues est simplement superflu. Il y a du vrai et du faux : oui, les élèves, la pédagogie sont le socle du métier de professeur des écoles. Les élèves, leur bien-être et leurs apprentissages seront toujours les premiers guides et les meilleurs conseillers dans toutes les décisions du professeur. 

Néanmoins, ce socle doit reposer sur des fondations solides pour remplir sa fonction : la qualité du lien entre les membres de l’établissement scolaire (profs, direction, animateurs, Atsem, AVS, personnel d’entretien). Toutes ces personnes arrivent le matin autour du même but que vous : l’accueil et la scolarisation des enfants.

Conseil 1 - Discuter !

Pour ma première année dans l’enseignement, j’ai effectué des quarts temps dans quatre écoles différentes, avec quatre niveaux différents. Le stress de la première année, les quatre niveaux à préparer, la communication avec les collègues que je complétais me demandaient une telle énergie que je n’ai pas du tout pris le temps de m’intéresser au fonctionnement de l’école, ni aux collègues. Le résultat : un quotidien tout en friction avec l’équipe. 

Le cahier de présence qui n’est pas rempli selon le code établi, tel nouveau projet d’école auquel je n’ai pas fait ce qu’il faut pour y participer… Beaucoup d’informations sont décidées sur des temps informels : service de récréation, déjeuner, etc. On y a plus facilement accès quand on a posé les bonnes questions sur le fonctionnement de l’école à la direction, et aux collègues.

Avant toute chose : connaître les noms

Simple, basique. Mais toute la complexité réside dans l’effet cheveu sur la soupe de la question "Comment tu t’appelles ?". D’autant plus dans une équipe déjà bien installée qui n’a plus l’habitude de se présenter depuis longtemps… Pour chasser le côté artificiel de la question, on peut renverser la situation et se présenter soi-même. Cette simple astuce donne souvent envie à la personne en face de faire pareil. Si malgré tout elle ne se présente pas, un simple "Et toi/vous ?" devrait l’inciter à le faire !

Prendre un maximum d’infos sur le fonctionnement de l’école

Le travail d’équipe dans une école a ceci de délicat qu’il ne s’effectue que sur des temps hors classe où, pour faire court, des moments où personne n’a le temps. Les nouveaux venus apprennent souvent le fonctionnement sur le tas, ce qui conduit a beaucoup d’incompréhensions et de grains de sable dans la mécanique bien huilée qu’est un établissement scolaire.

Les collègues sont comme vous : ils pensent à leur classe et n’ont même plus forcément en tête les informations à donner aux nouveaux. Un travail d’équipe est efficace quand tout le monde connaît son rôle, répondant comme dans une pièce de théâtre aux questions : Qui fait quoi ? Quand ? Où ? Ce canevas simpliste peut guider toutes les situations d’une journée.

Ainsi, pour ce qui concerne les absences, vous pouvez identifier tous les moments des journées où des élèves ne sont pas avec vous dans votre classe et poser ce type de questions pour connaître au mieux le fonctionnement de l’école et créer un lien de qualité avec vos collègues. 

Par exemple, pour la circulation des informations périscolaires (quels élèves déjeunent à la cantine et goûtent au centre) :

  • Qui les récolte ? Les enseignants. 
  • À quel moment de la journée ? Le matin au moment de l’appel. 
  • Par quel biais sont-elles transmises ? Elles sont à reporter sur une fiche navette et à remettre à l’agent qui passe dans les classes entre 8h45 et 9h15.

 

Préparer ses réunions à l’avance

Canevas de documents pour les conseils des maîtres, fiches de déroulement pour les projets en commun, liste de questions à remplir avant les réunions : tous ces documents permettent souvent de gagner du temps, de préparer efficacement les réunions. Ce gain de temps bénéficiera à la relation que vous allez créer avec vos collègues. 

En particulier pour le conseil des maîtres. En l’ayant bien préparé, vous aurez davantage de latitude pour aborder les sujets de fond plutôt que de vous arrêter sur les détails.

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Conseil 2 - Profiter des espaces et temps communs 

“Je passe à la boulangerie, quelqu’un a besoin de quelque chose ?” Cette petite phrase prononcée un vendredi à l’heure du déjeuner en salle des maîtres a commencé à tisser le lien que j’allais avoir avec mes collègues. Ce petit moment entre le trajet et le choix des victuailles permet de faire connaissance et plus largement de mieux travailler ensemble par la suite. Ah les français et leurs boulangeries… 

S'ouvrir à la discussion

Pas facile après une matinée ou une journée entouré d’enfants, où l’on s’est montré disponible pour toutes sortes d’intéractions, du lacet à refaire à une question pointue de mathématiques. Mais ces premiers temps avec vos collègues vont déterminer le type de lien qui va se créer au sein de l’équipe. 

Proposer son aide

Même sur de micro tâches : tenir une porte, servir un verre d’eau, proposer de prendre quelque chose pour les collègues quand on passe à la boulangerie ou à la supérette : toutes ces petites occasions permettent de créer du lien et d’amorcer de bonnes relations de travail. Bien entendu, il ne s’agit pas d’alourdir vos journées en rendant toujours service à tout le monde et à tout moment. Il s’agit plutôt d’identifier les petites actions qui ne vous coûtent pas beaucoup d’énergie mais peuvent aider d’autres collègues.

Écouter

On apprend énormément sur les personnes en écoutant ce qu’elles ont à dire même sur des sujets aussi futiles que le temps qu’il fait. C’est l’accumulation de courtes discussions sur des aspects légers ou superficiels parfois qui vont vous permettre de connaître finement les façons de fonctionner et donc de travailler au mieux avec eux.

Apprendre à se présenter

Déterminez à l’avance ce que vous souhaitez ou non partager avec vos collègues. Un bon sujet pour commencer : les congés d’été. Pour la plupart, les souvenirs sont encore frais et la plupart en ont au moins un souvenir agréable. Point bonus : les anecdotes ou le simple décor de leur souvenir ouvre la porte à une myriade de sujets. 

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Conseil 3 - Se saisir des canaux de communication 

 Le groupe WhatsApp des collègues… parfois vaste fourre-tout où se mêlent infos importantes, discussions informelles et parfois des erreurs de destinataires. Au milieu des conversations de type "Qui est de service à 10 heures ?”, on peut y trouver un “J’ai croisé la mère d’untel, il doit absolument éviter de manger tel aliment”, juste au-dessus d’un meme de Kaamelott. 

Beaucoup d’écoles fonctionnent avec un groupe WhatsApp, qui a ses avantages quand il est utilisé à bon escient. Ayez le réflexe de demander la fonction que remplit ce groupe, ce qui s’y partage, qui est l’admin, qui est dedans… Même règle qu’en réunion : si une question/info intéresse tout le monde, postez-là, sinon, adressez-vous à la personne en privé pour ne pas prendre un précieux temps d’attention aux collègues.

Chaque structure possède ses propres méthodes de communication : il est bon de les connaître et de s’y tenir dans un premier temps. Si vous voyez un canal de communication plus efficace que celui utilisé habituellement, le proposer en conseil des maîtres dans un second temps.

Remplissez au fur et à mesure votre liste de coordonnées, avec tous vos interlocuteurs, des collègues jusqu’à la circonscription en passant par le Rased. La liste papier a deux avantages : elle est bien pratique en cas de perte de téléphone et elle sera facilement accessible à un remplaçant qui prendrait votre classe au pied levé.

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Conseil 4 - Respecter le désir d’implication de chacun

Début d’année dans une nouvelle école, l’équipe est quasiment composée de nouveaux. Je propose un verre en fin de journée pour faire connaissance. Mais au moment d’envoyer le message, je me rends compte que je ne sais pas grand-chose de la vie personnelle ni de la personnalité de mes collègues. Ont-ils des enfants en bas âge ? Sont-ils introvertis ? Ont-ils envie de consacrer leur temps personnel à une sortie avec leurs collègues ? 

Pour prendre un peu de distance et ne pas créer de malaise, je rédige mon message d’invitation en leur proposant de répondre selon trois options : 

  • Option 1 : OK pour moi, toujours motivé.e pour trinquer.
  • Option 2 : OK pour aujourd’hui, mais ce n’est pas ma sortie préférée.
  • Option 3 : Je passe mon tour pour cette fois-ci.

 

J’ai gardé cette façon de présenter les choses pour respecter le désir d’implication de chacun, qui peut d’ailleurs évoluer au cours de l’année. Ne rien forcer, penser à ceux qui ont des obligations familiales ou des difficultés de santé !

Respecter son propre désir 

Listez en avance les limites et les possibilités et décidez en amont pour avoir une réponse claire au moment de la question des collègues. S’intégrer dans une équipe est important, mais pas à n’importe quel prix. Si c’est un établissement avec peu de turn over, les collègues se connaissent déjà bien et ont leurs habitudes. Pour vous y intégrer, il y a deux écoles : 

« À Rome, fais comme les romains »

Vous analysez leurs habitudes et vous vous y adaptez. Avantage : vous leur donnez ainsi un gage de confiance. Inconvénient : créer du lien prendra plus de temps, car ils se connaissent déjà et ne proposeront peut-être pas d’eux-mêmes des temps pour créer du lien.

« À Rome, fais comme les gaulois » (proverbe inventé pour les besoins de cet article)

Vous prenez connaissances de leurs habitudes pour proposer quelque chose d’un peu différent, qui peut vous permettre de créer du lien : un café après la classe, un groupe de conversation, etc. Avantage : vous pourrez faire connaissance plus rapidement et installer un climat propice au travail avec vos collègues !

Inconvénient : certains collègues peu habitués à intégrer de nouveaux venus peuvent accueillir un peu froidement les initiatives d’une nouvelle. Mais elles peuvent également plaire à d’autres, c’est quitte ou double !

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Conseil 5 - Trouver des points de collaboration

J’adore le CP, c’est de loin le niveau de classe dans lequel je préfère enseigner. Mais je n’en savais rien avant d’avoir fait un décloisonnement avec une collègue passionnée de géographie… Elle m’a proposé de prendre mes CM2 en géographie pendant que je menais une séance de lecture avec ses élèves. 

J’étais persuadée de trouver une classe bruyante, dotée d’un programme rébarbatif, mais je me suis pliée à l’exercice par curiosité. Il ne m’a fallu qu’une seule séance de décloisonnement pour découvrir le plaisir d’apprendre à lire à un élève. 

J’ai depuis souhaité n’enseigner qu’en cycle 2. Sans la proposition de ma collègue, je serais sûrement restée en cycle 3, assise sur mes certitudes. Depuis, j’essaie de rester ouverte aux talents et passions des collègues pour y trouver des points de collaboration, on peut y faire de belles découvertes !

Se renseigner sur les matières de prédilection des collègues

Même si tous sont polyvalents, chacun a son domaine, sa matière préférée. Le savoir permet de proposer ou d’envisager des collaborations avec les collègues. Soit sous forme de décloisonnement, soit sous forme de projet collaboratif. On apprend beaucoup de chacun en travaillant ensemble.

Proposer aux classes supérieures des temps de décloisonnement 

Ceci pour aider leurs élèves sur des domaines spécifiques : lecture, résolution de problèmes, écriture, anglais, temps et espace… Les plus grands peuvent investir des rôles de tuteurs pour les plus petits, dans des domaines de compétences qui les feront travailler aussi. Pensez aux petites questions qui permettent de faire connaissance : les vacances, les activités de la journée, une matière de prédilection, un cycle de prédilection, pourquoi ?

Proposez aux élèves de niveaux inférieurs de venir découvrir un temps de classe chez les plus grands : sciences, arts, éducation physique, etc. Ces temps peuvent prendre la forme de décloisonnement sur une période donnée. Ils permettent aux élèves comme aux enseignants de créer du lien entre eux.

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On croit souvent que créer du lien avec ses collègues a pour seule fonction de créer une ambiance agréable. Et c’est déjà ça de pris ! Mais les répercussions d’une bonne cohésion d’équipe vont beaucoup plus loin…

En connaissant finement ses collègues, leurs façon de fonctionner et en les acceptant comme ils sont : on crée un cadre de travail agréable, on mutualise savoirs et compétences et on contribue à la fluidité des relations avec les familles et les partenaires de l’école. Et pour les enfants, qui sont le cœur du métier, ça fait toute la différence ! 

 

Marion Renaudie, professeure des écoles pendant 10 ans

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