L’hiver est là, et avec lui, la fatigue qui s’invite dans nos classes. Les élèves décrochent, l’énergie diminue, et soyons honnêtes, durant cette période on a tous envie de se blottir sous nos bureaux avec une bouillotte et une tasse de lait chaud !

Je vous partage 5 pratiques testées et approuvées qui boostent l’ambiance, encouragent la motivation et nous redonnent, à nous aussi, un peu de souffle. Ces idées promettent de bons moments chaleureux dans votre salle de classe. 

Alors, prêt(e) à raviver la flamme ?

Je me souviens d’un jour où j’étais en train de mourir d’ennui avec des exercices de grammaire ... Entre la fatigue des élèves et la mienne, l’ambiance était lourde, et malgré mes efforts pour rendre les choses plus intéressantes, il me manquait ce petit déclic. 

Un soir, en fouillant sur les réseaux, j’ai vu une idée qui m’a interpellée : une boîte mystérieuse et à l’intérieur un miroir. Le professeur appelait ses élèves pour qu’ils viennent voir "son élève préféré", en disant qu’il avait placé la photo de ce dernier dans la boîte. 

L’élève découvrait alors… son reflet. J’ai trouvé cela génial et je me suis dit : "Il faut que j’essaie ça !"

Durant une de ces séances de grammaire parfois longues et rébarbatives, j’ai introduit cette boîte mystérieuse. Un à un, les élèves allaient y jeter un coup d’œil, se dégourdir les jambes, faire une pause. Comme ils ne pouvaient rien dire, il n’y avait aucun problème de bruit ou de perturbation, et en plus, ils ont adoré. 

Certes, on ne peut le faire qu'une seule fois, mais croyez-moi, c’est un vrai succès ! Et comme par miracle, ces exercices de grammaire soporifiques passent beaucoup plus vite !

Au début de l'année, j’ai été confrontée à un groupe d'élèves plutôt timides, et l’atmosphère en classe était souvent froide et distante. Nous étions dans une période de cours assez formels, avec beaucoup de règles à poser. 

Un jour, après un échange un peu morose, je me suis dit que j’allais lancer un rituel de théâtre en lien avec la séquence que nous allions aborder. L’idée était simple : commencer chaque cours par une petite phrase rigolote à dire avec une didascalie bien particulière. J’ai lancé l’activité, pas bien sûre de mon coup. 

Les premiers jours ont été un peu hésitants, mais petit à petit, les élèves ont commencé à se prendre au jeu, et l’atmosphère a changé. Ce petit rituel a véritablement cassé la glace.

Pour donner un peu de lumière et de soleil à mes élèves, j’ai voulu créer un environnement où ils se sentent impliqués, connectés et inspirés. L’idée m’est venue de transformer les îlots de travail en espaces de partage et de créativité. 

Plutôt que d'imposer des règles strictes, j’ai invité mes élèves à personnaliser leur espace. J’ai proposé à chacun de scotcher des mots inspirants ou des citations sur leurs tables (un exemple ici). C’était leur façon de créer un environnement positif et motivant, et le résultat a été bien au-delà de mes attentes ! 

J'ai aussi introduit un "kit d’îlot" avec un carnet, des fidgets, des stylos, des crayons et des gommes, pour leur permettre d’écrire, dessiner ou même échanger des messages avec les autres groupes. Ce simple geste a permis à chaque îlot de briller d’une lumière nouvelle, et a apporté une touche de joie et de soleil dans nos pratiques.

Une lourde grisaille s’était posée sur la classe dont j’étais professeure principale : lourdeur, tensions, et trop souvent des conflits. Chaque heure de vie de classe devenait un combat pour apaiser les tensions et tenter de redonner du souffle à une ambiance morose.

C’est dans ce contexte que l’idée m’est venue de transformer ce climat en introduisant une boîte aux lettres bienveillante (à découvrir en vidéo ici !). Cette petite boîte, simple mais lumineuse, est devenue un espace où les élèves devaient (oui, je les ai obligés !) glisser des mots d’encouragement, de gratitude ou de reconnaissance pour leurs camarades. 

Chaque semaine, pendant l’heure de vie de classe, nous ouvrions la boîte et lisions ensemble ces messages (enfin, presque, je les avais lus avant… on ne sait jamais…). Au début, les élèves étaient hésitants. 

Mais rapidement, la boîte s’est remplie de petits mots sincères et parfois touchants : "Merci pour ton aide", "J’adore ton humour, ne change pas", "T’es super en dessin, continue !". Ce rituel a été une véritable bouffée d’oxygène : il a transformé les relations, apaisé les tensions, et apporté une chaleur inattendue dans cette classe en difficulté.

Les jours d’hiver, quand la lumière manque et que les élèves semblent plongés dans une torpeur, démarrer un cours peut parfois ressembler à une ascension de montagne. C’est un matin comme celui-là, en voyant mes élèves affalés sur leurs tables, que l’idée m’est venue de leur proposer un petit défi d’écriture pour les réveiller. Un défi simple, ludique, et un brin décalé, à retrouver ici !

J’ai commencé avec ma classe de 3ème, les champions de la torpeur. L’objet d’étude était “dénoncer les travers de la société” et notre problématique "La satire peut-elle éveiller les consciences ?". Mon rituel était prêt à être lancé. Je leur ai expliqué le concept en leur parlant de slogans satiriques (que j’avais découvert sur les réseaux) pour des magasins bien connus. 

"Vous connaissez le magasin Action ?" ai-je demandé. Les sourires timides ont commencé à apparaître. "Imaginez leur slogan satirique : "Vous n’en avez pas besoin ? Action l’a créé pour vous !" Les éclats de rire ont suivi. "Et Ikea, alors ? Ikea : Venez chercher une étagère, repartez avec une plante, trois bougies, et un divorce." Là, c’était gagné. Les élèves étaient réveillés, et prêts à relever le défi !

Depuis, les slogans satiriques sont devenus un rituel incontournable pour bien démarrer la journée. J’invente une marque ou un concept et ils ont 5 minutes pour me trouver le meilleur slogan. Fous-rires assurés ajoutez à cela la maîtrise de la satire et de l’ironie en prime ! Le lien avec les Instructions officielles est parfait !

Ces astuces ne sont qu’un prétexte pour apporter de la légèreté et de l’humour dans nos journées et redonner aux élèves (et à nous-mêmes !) un peu de ce soleil qui nous fait défaut, parfois, durant ces longues journées d’hiver. Mais, ces petits rayons de soleil vous aideront à attendre le printemps avec vos élèves. Je vous le garantis !

Sophie Defour, professeure de lettres modernes depuis 2008